amaitenaz

Abonné·e de Mediapart

10 Billets

1 Éditions

Billet de blog 21 décembre 2012

amaitenaz

Abonné·e de Mediapart

PMA : les socialistes créent de nouveaux emplois pour les jeunes

amaitenaz

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Bon, moi j'annonce d'emblée que je suis un homme. En effet, la question se pose différemment selon moi si l’on est un homme ou une femme. Le simple fait de dire cela montre que déjà pour moi l’égalité entre les hommes et les femmes ce n’est tout simplement possible, même pas en rêve.

La PMA est accordée uniquement aux couples de lesbiennes. Premières anicroches à la sacro-sainte égalité entre les sexes. Pourquoi les messieurs se verraient-ils priver de cette avancée sociétale ? Réponse : parce qu’ils sont des hommes et qu’il ne peuvent (organiquement) faire grossir un fœtus dans leur ventre.

Bon, je pensais que le législateur nous assurait qu’il n’y avait pas de différence entre homme et femme, mais voilà que même l’amendement de quelques lignes ne tient plus la route.

Bon l’amendement est voté. Et les homosexuels hommes déposent une requête devant les instances françaises, qui finit devant la Cour européenne de Justice dont on connaît par avance la décision : pas de traitement différencié entre les hommes et les femmes. Si la PMA est accordée aux couples femmes, elle doit également être possible pour les couples hommes. Tout cela c’est de la logique. Donc la PMA deviendra autorisée pour les couples d’homo masculin, c’est juste une question de temps.

Les deux femmes homosexuelles qui viennent de se marier découvrent qu’elles sont les deux stériles. Ça doit pouvoir arriver, non ? Pourquoi chacune d’entre elle serait-elle traitée différemment de ma voisine qui elle aussi a eu droit à SON bébé grâce à la PMA (3% des naissances en France). Les deux femmes portent plainte pour traitement différencié par rapport à ma voisine. Et elles gagnent. Il ne reste alors plus qu’à trouver une « mère porteuse ». Je trouve le mot affreux. Notre société inventera autre chose, en temps voulu.

Je suis un homme, mais j’ai le vague sentiment :

-       que les femmes lorsqu’elles sont enceintes ont tendance à se plaindre, surtout à l’approche du terme (effet sur la silhouette, difficulté de dormir sur le ventre, fatigue, et j’en passe certainement beaucoup que les femmes pourront compléter ici…..)

-       que les femmes (enfin la majorité) développent une relation avec l’enfant qui  grandit en elle, et que cette relation est émotionnelle.

-       J’en déduis donc que les contraintes sont adoucies, ou rendues tolérables par ce sentiment qui m’est étranger, celui d’être deux dans le même corps. Même en fermant les yeux, en tant qu’homme je ne parviens pas à imaginer ce que cela doit créer au plus profond d’une femme.

Toutes ces considérations m’amènent à penser que mes voisines dont les maris ou compagnons travaillent chez Airbus et ramènent 10000 € par mois ne seront pas les premières à répondre aux petites annonces « Couple marié de jeunes lesbiennes stériles cherchent ventre à louer pour 9 mois. » Non, je suis même certain, que ce ne seront pas ces femmes là qui sauteront sur leur téléphone.

« Allo, oui, je suis au chômage depuis 19 mois, et je suis très intéressée par votre annonce. COMBIEN VOUS PAYEZ ? ».

Parce que j’imagine que dans notre monde, l’accord se fera de gré à gré et qu’en fonction de l’offre et de la demande, le loyer ventral sera plus élevé de ce côté-ci des Pyrénées (10% de chômage) que de l’autre (25 %). Combien coutera une location de ventre ? J’en sais fichtre rien, mais comme les choses sont parties, je l’apprendrais bien un jour à la radio, dans deux ans ou dans quinze ans. Avec internet, je peux facilement avoir une vision tendancielle des cours en allant surfer sur des sites aux USA, mais cela me fatigue. L’information arrivera toute seule tranquillement. J’attends.

J’aimerais savoir si les femmes qui voteront cet amendement sont disposées à mettre gracieusement à disposition de leurs compatriotes lesbiennes, leur ventre. La réponse leur appartient mais j’espère qu’elles auront l’honnêteté de se la poser avant d’appuyer sur le bouton vert. Quand à nos députés hommes, je voudrais également qu’il se pose une question. « Seriez-vous enchanté de voir votre fille arriver avec un ventre tout rond et vous dire en vous passant la main dans les cheveux, « Mais, non papa, ne t’inquiète pas, ce n’est pas le mien, je fais juste de la location ». Ou leur compagne : « Mais non mon chéri, je ne t’ai pas trompé, je suis juste en période de location. Tu vois j’ai a nouveau de gros nichons, je peux te faire une cravate de notaire comme ta secrétaire. »

Non, la fonction de mère porteuse sera réservée aux jeunes femmes pauvres avec des hanches larges. Qu’un seul homme ou qu’une seule femme de droite ou de gauche arrive à une conclusion inverse et je serai ému de lire son argumentaire. J’attends la tentative de Mme Badinter avec impatience.

Alors sur cette question, j’ai le choix de me retrouver du côté de la droite catholique réactionnaire ou du côté de la gauche béate devant les avancées de la science. Je me sens coincé, parce que je découvre que je vais être classé comme réac par bons nombres de mes ami(e)s.

Le lecteur, si j’en ai un, aura finalement compris que je suis franchement contre la PMA pour les lesbiennes et pour les autres aussi d’ailleurs. Notre société m’effraie avec les nouveaux droits qu’elle crée. LE DROIT A L’ENFANT. Ca vient d’où, cela le droit d’avoir des enfants. C’est le nouveau cadeau de la science ? Pendant des millénaires, les gens ont fait des bébés plus qu’ils en voulaient, certaines fois, ils ne se gênaient pas pour les mettre littéralement à la poubelle. Et ne regardez pas seulement du côté des chinois, des indiens ou des yanomami, non aussi en Europe, il n’y a pas bien longtemps, les bébés étaient nombreux à mourir étouffés par leur jeune mère miséreuse, qui avait des marmots à ne plus savoir qu’en faire.

Ensuite, l’humanité inventa la capote puis les stérilets et enfin la pilule. Enfin, les femmes devenaient maitresse de leur corps. Elles pouvaient jouir et prendre leur pied sans craindre de se retrouver en cloque. Ce n’est pas bien vieux tout cela. Quarante ans à tout casser. Moi, j’ai réussi à me glisser entre toutes ces possibilités d’empêcher mon arrivée sur terre. Je suis incontestablement un Winner, comme la plupart de ceux qui ont moins de cinquante ans.

Je suis un homme et je suis au chômage et je suis volontaire pour être porteur. J’en ai le droit puisque l’égalité entre les hommes et les femmes est absolue. Les législateurs doivent apporter une réponse convaincante à ma demande légitime de pouvoir faire pendant 9 mois le métier de ventre à louer. Il n’y a aucune raison que je sois traité différemment de ma cousine Clotilde. L’égalité, d’accord mais l’égalité pour tous.

J’attendrai un bot de temps avant qu’on ne me propose une solution mais je suis têtu. Et je suis certain que les socialistes auront en plus la gentillesse de créer des contrats à durée déterminée de neuf mois. Cela permettra de faire baisser le chômage chez les jeunes. En cette période d’austérité c’est toujours bon à prendre. D’autant plus que c’est un marché qui peut exploser, vu les gênes occasionnées par la grossesse, il se pourrait bien que mes voisines, celles qui ont les moyens, arrêtent de porter leur mouflet et demande à leur bonne si elle ne pourrait pas leur rendre se petit service. « Tu sais Yasmina, toi tu as déjà eu 5 gamins, alors tes seins, qu’ils tombent un peu plus ou un peu moins, tu t’en fous non ? ».

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.