Amalina (avatar)

Amalina

Abonné·e de Mediapart

189 Billets

0 Édition

Billet de blog 27 octobre 2012

Amalina (avatar)

Amalina

Abonné·e de Mediapart

Brest, Migrants, à qui profite la situation, pourquoi dure t’elle ?

Amalina (avatar)

Amalina

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Hier soir encore les familles de migrants demandeurs d’asiles étaient sur le trottoir devant Coallia (AFTAM). A Quizac, où d’autres familles ont trouvé refuge, une enfant dessinait sa vision des faits, elle est en haut de l’écran et est cruelle de vérité.

Réduire les protagonistes de l’histoire à seulement les étrangers et Coallia est la meilleure façon de ne pas pousser l’analyse plus loin. Il serait facile de désigner les boucs émissaires pour régler le problème, en les incriminant, et de passer à une autre histoire. Celles et ceux, peu nombreux, qui sont descendu-e-s au port devant Coallia me comprennent, d’autres qui les ont entendu à leur retour aussi.

article ici /  http://www.galeresdebrest.fr/2012/10/27/brest-migrants-a-qui-profite-la-situation/

Que se passe t’il ?

Six jeunes albanais dans une maison réquisitionnée par eux logent dans le quartier de Saint Pierre. Ils font avancer leur demande d’asile auprès de l’OFPRA en attendant le troisième passage devant le juge où les a assigné Brest Métropole Habitat. BMH est le propriétaire du bâti inhabité. Le groupe se compose de deux frères et de deux couples mixtes dont l’un enceinte.

Vingt deux personnes à Quizac dans les locaux se trouvant à l’arrière des bâtiments inutilisés de l’église saint Yves. Des familles albanaises, kosovares, tchétchènes et géorgiennes se partagent les lieux. L’ambiance y est aussi bonne que possible dans la mesure où les gens disposent d’un espace personnel un minimum respecté, mais attention, le nombre d’habitants a atteint son maximum. Les moments de joie, de fête liant les soutiens et les migrants, viennent ponctuer une vie d’un groupe qui s’organise et se solidarise dans un malheur commun. Ils y attendent toutes/s une solution de la part de l’état.

Dix neuf personnes, beaucoup d’enfants, en très bas age pour certains, sur le trottoir de Coallia (Brest CASSS-paPIERs: Communiqué de presse pour « Devant Coallia (AFTAM) le 26/10/2012 au matin »)

Coallia a fermé la porte et dit par téléphone que de loger ces gens n’est pas de son ressort. Normal puisque cette association/entreprise de service attend les commandes de l’état, qui ne viennent pas.

Le 115, la plateforme téléphonique où vous pouvez signaler des gens à la rue, c’est justement l’état. Là aussi c’est visiblement fermé. Dans d’autres villes les salarié-e-s du 115 font jouer leur droit de retrait, et on les comprend.

Plus haut dans la hiérarchie étatique on trouve le locataire de la sous préfecture , tiens il n’y en a plus à Brest depuis quelques jours, débarqué ? pas remplacé ? c’est la personne qui était sous ses ordres qui a répondu au téléphone. Elle a dit qu’il s’en occupait avec la paroisse !!! Tiens, l’état a besoin de l’église, c’est vrai qu’il y a des gens qui utilisent les locaux vides près de l’église du Quizac! Ah mais non! c’est pas de ceux là qu’il s’agit mais des nouveaux qui sont arrivé-e-s et dorment sur le trottoir de Coallia !

Un acteur semble avoir disparu, c’est la collectivité locale. Pourtant il y a toujours un vigile devant la mairie ! Les migrants font peur ? Ou on veut faire croire qu’ils sont dangereux, peut-être.

Arrivé là les autorités invoquent les passeurs qui déposent les gens justement devant Coallia. Comme si le plus gros chiffre d’affaire de la marchandisation des êtres humains (femmes, migrant-e-s, chômeur-e-s,…) n’était pas réalisé par des entreprises légales. Ces pauvres migrants génèrent d’énormes rentrées d’argent dans les caisses des constructeurs de centres de rétention, de murs, de miradors, de caméras thermiques, de radars, de logiciels d’enregistrement et de traçage des humains, de voitures pour reconduire à la frontière, de navire de guerre utilisés pour arrêter les boat-people, de satellite et la dernière mode… de drone pour surveiller les frontières. C’est dans Lecture qui éclaire bien la scène de l’immigration: XÉNOPHOBIE BUSINESS – Claire Rodier – Édition La Découverte..

Situation bien difficile à exposer tellement il y a d’intérêts en jeu, je n’ai pas vraiment de réponse, mais plus je fouille le dossier plus je trouve des gens qui ne veulent visiblement pas que cela s’arrête. en attendant des personnes sont à la rue à Brest!

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.