" Les 17 demandeurs d'asile qui occupent l'école Levot étaient encore, hier soir, dans l'expectative quant à une nouvelle expulsion. En attendant, un semblant de vie prend forme dans l'école désaffectée.
«Si j'avais su, en partant de Somalie, que je dormirais par terre dans un bâtiment comme ça...» : Moslih, jeune Somalien père de six enfants, qu'il a laissés dans son pays en guerre, ne regrette en rien. Même s'il trouve Brest «absolument magnifique», l'arrivée en France de cet ancien soldat gouvernemental ne correspond pas complètement aux rêves de travail qu'il avait échafaudés depuis la Corne de l'Afrique. Désormais, alors que son dossier n'apas reçu l'aval de l'organisme Coallia (ex-Aftam) pour un hébergement d'urgence, il partage la «chambre des célibataires», une salle de classe au rez-de-chaussée de l'école Levot, avec un jeune Kosovar et un Arménien, et se demande de quoi l'avenir sera fait. Ainsi va la vie, au jour le jour, des 17 sans-papiers qui occupent toujours trois classes désaffectées de l'école Levot.
Des échanges avec le voisinage
Hier, toute la journée, les demandeurs d'asile, ainsi que les amis et militants qui se sont relayés auprès d'eux, attendaient une éventuelle expulsion, après qu'un huissier mandaté par la municipalité de Brest leur a rendu visite vendredi matin. «C'est la même procédure qu'à la mairie, un mandat envoyé au tribunal de grande instance, puis une ordonnance d'expulsion, ou pas», synthétise Thierry, soutien de la première heure. En attendant, la petite communauté trouve un semblant d'organisation, dans des locaux plus fonctionnels que le hall de la mairie. «Des échanges se créent avec le voisinage. Aujourd'hui, des gens ont apporté du lait et du jus de fruit», ajoute Alain, un des deux ou trois militants qui se relaient la nuit auprès des demandeurs d'asile.
Une seconde expulsion?
Les étrangers prennent, eux, leurs marques dans la ville, déjeunent le plus souvent le midi à la halte-accueil de Recouvrance, vaquent àleurs occupations en journée et regagnent, le soir venu, l'école, où un réfectoire provisoire a été aménagé. Dans les couloirs de l'école, les demandeurs d'asile et leurs soutiens sont conscients qu'ils échapperont difficilement à une seconde expulsion qui pourrait intervenir aujourd'hui. Ce qui voudrait alors dire: chercher un nouvel hébergement. "