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Billet de blog 29 août 2012

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BREST Demandeurs d’asile.Trois jours à l’école Levot .

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" Trois jours à l’école Levot de Brest pour les demandeurs d’asile.

Publié le 27 août 2012 lien de l'Article ici / http://www.galeresdebrest.fr/2012/08/27/trois-jours-a-lecole-levot-de-brest-pour-les-demandeurs-dasile/

Trois jours dans l’école. Ce n’est pas parce que l’expulsion est programmée qu’il faut ne pas s’installer.

Dès les premières heures de vendredi tout a été très vite. Les sols du rez de chaussée de l’école occupée sont propres comme ils ne l’ont jamais été. C’est comme une constante, à chaque installation d’un groupe de migrants dans un batiment quelqu’une se met à nettoyer. Un acte guerrier à la fois contre le danger des maladies qui pourraient provenir de la saleté, et contre ces forces qui les obligent au nomadisme. C’est une appropriation des lieux à la force du balai et de la serpillère.

Après les sols ce sont les vêtements, les urgences se hiérarchisant dans un automatisme séculaire. Il faut s’organiser très vite. Un frigo apparaît, ayant déjà une histoire, récupéré et réparé il n’attendait que des bras pour le descendre de son quatrième à loyer modéré d’un immeuble du voisinage, élément important dans notre civilisation régie par la date de péremption des choses et des gens.

Comment un pays au faîte de la civilisation, comment une ville investie par des forces politiques se réclamant du partage, comment des gens qui hier défendaient l’accueil de toutes et de tous,… comment réagir à la déception qui envahit les forces citoyennes qui veulent aider, la vie des migrants et des aidants n’est plus qu’interrogation.

Le samedi est passé très vite. Rendre visite aux gens du voisinage pour les rassurer. Recevoir un peu d’aide extérieure, faire une partie de foot dans la cour de l’école, sortir des jeux de société dans lesquels la barrière de la langue ne soit pas un obstacle, partager une soirée qui dure pour ceux qui ne peuvent dormir et aller dormir pour d’autres qui s’écroulent de fatigue.

Le dimanche est marqué par l’angoisse de l’expulsion annoncée car la fatigue ayant diminuée, la prise de conscience est plus forte. Des habitants du quartier viennent se renseigner et apportent leur soutien à la cause quand elle leur a été expliquée. Le soleil est là qui aide a supporter. Un repas s’improvise sous les arbres.

Le lundi les choses se construisent, chacun-e essayant de faire de son mieux. La télévision passe ainsi que les journaux. Le soir de nombreuses personnes sont venues apporter présence, gateau… toutes choses qu’elles peuvent avec toujours le même constat qu’elles sont démunies devant la situation. "

Télé, France 3, journal du 19/20 du lundi 27/08/2012 à la 4ème minute.

ouest-france Brest. Nouvelle journée d’attente pour les sans-papiers à l’école Levot

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