La menace pesait depuis vendredi dernier sur les 17 sans-papiers quioccupent l’ancienne école Levot (Rue Sally Prud’homme). L’huissier de justice mandaté par la municipalité brestoise et le directeur de cabinet du maire, Marc Matthieu, sont venus prononcer l’ordonnance d’expulsion aujourd’hui vers 15 h. Un car de police était stationné discrètement à l’écart de l’école, rue Levot. Au moment du passage de l’huissier, certains sans-papiers mineurs se trouvaient seuls sur place, sans leurs parents. Les militants proches des sans-papiers ont alors invoqué ne « pas pouvoir assumer la responsabilité d’enfants mineurs » en cas d’expulsion immédiate. Face à ce constat, la mairie a décidé d’accorder un délai aux 17 sans-papiers. Ils ont jusqu’à demain 10 h pour quitter les lieux. L’ordonnance d’expulsion leur sera alors officiellement lue en présence de traducteurs.
« Perdus, stressés, ils ont peur »
Un délai qui ne change en rien la position de la mairie. « La procédure est exactement la même que lors de l’expulsion de la mairie jeudi dernier, la mairie n’est pas responsable du logement des sans-papiers » a déclaré Marc Mathieu, avant d’ajouter « l’école Levot est aujourd'hui un lieu d'accueil d'associations et de personnes en formation ».
Du côté des militants et des citoyens venus en aide aux sans-papiers, l’indignation règne. « Ils sont perdus, stressés et ils ont peur » s’est exprimé l’un deux. Ce soir, ils « feront le point » afin d’envisager la suite.« On va chercher des solutions ensemble mais c’est eux qui vont décider de la marche à suivre » a rappelé un des militants. Le NPA (nouveau parti anticapitaliste) s’est également exprimé aujourd’hui par communiqué. Concernant l’expulsion ordonnée par la mairie brestoise, il« soutient sans réserves les demandeurs d’asile dans leurs luttes et leurs démarches ».
Toujours sans solutions trouvées auprès de Coallia (ex-Aftam), les sans-papiers, dont une famille de trois enfants, n’ont d’autre perspective que de se retrouver à la rue demain matin.