Samedi 21 mars 2020, à l’aube d’une banale journée, au début d’une anormale routine, la France en fériation s’éveilla. Engourdis par l’immobilisme, orphelins de nos habitudes, le levé fut difficile. Après des minutes d’hésitation, sans surprise, l’autoroute de la méridienne fut empruntée. Le succès de la lassitude télévisuelle, nous orientâmes dans l’univers virtuel, en dépit d’une pile d’ouvrages inerte, si belle porte de l’imaginaire. Lorsque vers le ciel toutes les aiguilles de l’horloge se dressèrent, le questionnement du déjeuner sonna, l’heure de la sempiternelle intrigue culinaire. Comme chaque jour, les innovants ustensiles de cuisine laissèrent place à une casserole rudimentaire. L’après-midi admit les dernières embrassades tolérées, Morphée comme toujours, pointa le bout de son nez.
Éblouis par les rayons narquois du crépuscule, notre dernier réveil avant le vide préambule d’une soirée de reddition. Au clair de lune, aucune festivité, aucune célébration, l’humanité hiberne, la terre somnole enfin.
A.M