J'ai lu les œuvres de Zola , Balzac et bien d'autres auteurs. A fil de mes lectures j'ai relevé certains propos antisémites.
Mais doit-on censurer et se faire dicter les lois, au bon plaisir des Klarsfeld du Crif , quand en France des plaques de commémorations de pro -Oas sont érigées, ou que des rues sont baptisées, et que des élus comme Bertrand Delanoë glorifient des assassins ?
Arno Klasfeld, l'ex de Carla Sarkozy-Bruni a été nommé au Conseil d'Etat. Il sert les intérêts de la politique israélo américaine.Je le considère comme faisant partie cette oligarchie qui profite des réseaux instaurés au sein de la République.
Ce n'est pas à Serge Klasferld, ni au Crif, ni à Bernard Henri Levy et toute la smala de dicter, leurs ordres !
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Louis-Ferdinand Céline, s’il vivait encore, n’aurait sans doute pas écrit des choses aimables sur Serge Klarsfeld. Il aurait même probablement déversé un tombereau d’ignominies sur le célèbre chasseur de Nazis. Serge Klarsfeld est Juif et Louis-Ferdinand Céline n’en épargnait aucun de sa vindicte obsessionnelle.
Dans le combat inégal entre Céline et Klarsfeld, c’est ce dernier qui vient de triompher. Céline a contre lui l’inconvénient majeur d’être mort. Mort depuis 50 ans exactement. Et c’est là tout le problème.
Comme tous les ans, le ministère de la Culture fait établir par des spécialistes une liste de personnalités ou événements à commémorer.
Vous savez ce que je pense de cette manie française de ressasser le passé (cliquez ici pour lire une note précédente).
La liste 2011 vient d’être publiée. Elle énumère 500 anniversaires : mort ou naissance de personnalités éminentes dans tous les domaines, artistique, littéraire, scientifique, politique. On y trouve aussi des dates marquantes de l’Histoire de France.
En cette année 2011, la liste mentionnait le nom de l’écrivain Louis-Ferdinand Céline, mort et enterré à Meudon en 1961, il y a un demi-siècle.
Serge Klarsfeld s’est étranglé en voyant figurer Céline dans la liste officielle validée par le ministère de la Culture. Il a aussitôt demandé que le nom de Céline soit retiré en déclarant : «La célébration de Céline torturerait nos mémoires d’orphelins d’une Shoah avant et pendant laquelle le talentueux délire de Céline a vigoureusement nourri la haine antijuive.»
Il est vrai que Céline n’avait pas attendu l’Occupation pour cracher son venin sur les Juifs, dans «Bagatelles pour un massacre» (1937) et dans «l’Ecole des cadavres» (1938). Ces deux pamphlets (qui avaient connu à leur parution un grand succès) sont effectivement ignobles. L’antisémitisme maladif de Céline s’est ensuite manifesté sans cesse dans de nombreux autres écrits virulents. Céline est allé si loin dans sa haine des Juifs que le régime de Vichy, pourtant peu farouche en la matière, en était embarrassé.
Ce qui n’a pas empêché l’écrivain d’accompagner la clique du Maréchal dans sa fuite en 1944-1945 à Sigmaringen. Dans son livre «D’un château l’autre», Céline raconte avec une ironie ravageuse l’équipée pathétique d’un régime en déroute. A la Libération, Céline fut condamné puis gracié et continua à écrire jusqu’à sa mort, il y a cinquante ans. Gallimard était devenu son éditeur. Céline a d’ailleurs les honneurs de la collection de «La Pléiade».
Le parcours idéologique abject de Céline est parfaitement connu. Mais son œuvre littéraire est unanimement reconnue comme l’une des plus novatrices du XXème siècle. Qui n’a pas lu «Mort à Crédit » ou «Voyage au bout de la nuit» passe à côté de monuments de la littérature. Céline est au niveau de Proust, Joyce ou Faulkner.
L’intention des auteurs de la liste du ministère n’était pas d’organiser le transfert au Panthéon des cendres de Céline à côté de celles de Jean Moulin. Il s’agissait seulement de mentionner, parmi beaucoup d’autres noms, un écrivain français majeur.
Mais Serge Klarsfeld, au nom de la Shoah, considère que Céline n’est pas digne de figurer dans une liste longue de 500 entrées, les anniversaires du calendrier 2011. Il en appelait à l’arbitrage de Nicolas Sarkozy.
C’est le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, qui a été chargé de donner raison à Serge Klarsfeld. Le ministre, homme cultivé et intelligent, s’est fendu d’une déclaration contrite, sans doute sa punition après des propos indulgents très critiqués à l’égard du régime de Ben Ali. Serge Klarsfeld a félicité le ministre pour son «courage».
Céline a été prestement retiré du catalogue commémoratif officiel, sans que le comité ayant choisi les noms ait été consulté ni même averti.
Céline est évincé post mortem, malgré son génie, à cause de son antisémitisme notoire.
Rassurez-vous : dans la liste, figurent toujours Eugène Scribe (dramaturge mort il y a cent ans), Henri Troyat et Hervé Bazin (romanciers nés il y a un siècle tous les deux).
La France a fait officiellement ce choix : oui à Scribe, Troyat et Bazin. Non à Céline.
Sur le nom de Céline, faites le test Google (encore un truc qui n’existait pas encore il y a un an, doit penser Valérie Pécresse…). Mettez-vous à la place d’un jeune Français voulant se faire une idée sur le meilleur et le pire de Céline.
Tapez tout simplement «Céline» dans le moteur de recherche. Vous tomberez aussitôt sur des pages et des pages consacrées à Céline. A Céline Dion, précisons-le. Ensuite vous trouverez des pages et des pages dévolues à Céline, la marque de prêt-à-porter féminin de luxe. Sur Google, apparaît ensuite la chanson d’Hugues Auffray intitulée «Céline» et ces paroles : «Dis-moi, Céline, les années ont passé…»
Oui, pour Louis-Ferdinand Céline, les années ont passé, 50 exactement depuis sa mort. La France de la culture officielle l’a effacé comme l’URSS de Staline faisait disparaître les personnages bannis des livres d’Histoire et des photographies, habilement retouchées.
Serge Klarsfeld appelle ça du «courage». Cela ressemble aussi à de la censure.
Publié par ANYHOW
http://pascaldecaillet.blog.tdg.ch/archive/2011/01/22/bagatelles-pour-une-erreur.htmlBagatelles pour une erreur
Lettre ouverte à Monsieur Frédéric Mitterrand, ministre français de la Culture - Samedi 22.01.11 - 18.01h
Monsieur le Ministre de la Culture,
Vous portez un grand nom, celui d’un homme qui aimait les textes et les écrivains, le jaillissement du verbe sur le papier, le livre, la reliure, ce qui tisse et façonne les histoires, illumine les imaginaires, à la fois Stendhal, Jules Renard, Chardonne. Oui François Mitterrand, votre oncle, avait écrit sa vie comme un roman, il était une passion française, de cette exceptionnelle tradition qui place les Lettres avant toute chose. Avant la politique. Ne parlons pas de l’économie, tout là-bas. Quelque part.
Vous portez un grand nom, il était à espérer que vous vous fissiez un prénom. Je crains qu’il faille renoncer à cette idée. Hier soir, sous pression d’un lobby dont je respecte et partage d’ailleurs le combat en tant d’autres circonstances, vous avez retiré Louis-Ferdinand Céline des célébrations nationales de 2011. Il était normal que Serge Klarsfeld attende de vous ce retrait, il est dans son rôle, je n’ai nul grief à lui adresser. Encore moins à son combat pour la mémoire.
Mais vous, ministre, vous auriez dû lui dire non. Parce que Céline, aussi infectes fussent ses prises de position antisémites, n’en demeure pas moins, avec Gide et Proust, et un ou deux autres que chacun voudra bien ajouter ou retrancher, le plus grand écrivain français du vingtième siècle. Et vous, ministre de la Culture, c’est cela que vous devez voir. C’est cette voix-là, oui cette petite voix, certes au milieu des immondices, que vous devez considérer. Quitte à froisser, heurter, déranger. Un ministre, comme un écrivain, doit se faire des ennemis, s’il veut laisser une autre mémoire que celle, furtive, d’un passant.
Je sais que vous avez hésité, Monsieur le ministre, que vous n’avez pas pris cette décision de gaieté de cœur. Mais vous l’avez prise, et elle est funeste. Parce qu’elle abdique le style devant la morale, aussi respectable soit cette dernière, et je crois avoir suffisamment, dans ces colonnes, exprimé mon rejet de toute forme d’antisémitisme. Elle se saisit, votre décision, du pire instrument qui se puisse concevoir lorsqu’on ambitionne de construire une mémoire nationale : la gomme. Elle damne le réel. Elle rejette à la marge ce qui dérange. Elle s’en va corriger et le texte et l’histoire. Alors, le 1er juillet 2011, jour du cinquantième anniversaire de la mort du docteur Destouches, le « calendrier des célébrations nationales » demeurera muet. La case sera blanche.
Mais Louis-Ferdinand Céline vivra, Monsieur le ministre. Avec ou sans célébration. L’exceptionnelle fulgurance de ses syllabes traversera les siècles. Il demeurera réprouvé par les moralistes, et ne l’aura d’ailleurs pas volé. Et encensé pour avoir révolutionné l’écriture. Dilemme, diptyque, paradoxe qui se posaient déjà de son vivant, se perpétueront, c’est ainsi, c’est le lot des maudits. Mais cette petite voix, celle de Ferdinand Bardamu en errance entre les bribes de phrases sans verbe et les points de suspension, cette petite musique qui hante les ateliers radiophoniques et les chevets des adolescents, vous ne pourrez la faire taire. Vous ne le pourrez pas, ni ne le voulez, j’en suis sûr. Juste dommage, là, que vous soyez ministre. Le mauvais rôle. Celui qui tient la gomme. Chienne de vie. Il y a des jours où l’officialité mémorielle nous emmène en voyage, hélas, jusqu’au bout de l’ennui.
Pascal Décaillet
