Le cabinet d'avocats employant Jean-François Copé le cumulard-profiteur ici pour 20 000 euros mensuel, a mit en place le montage financier permettant à la fille de Ben Ali de faire l'acquisition d'un hôtel particulier d'une valeur de 600 MILLIONS de dollars.
L’hôtel particulier de Nesrine, la fille ici
Une acquisition datant de mars 2010.
C' est le nom de la SCI propriétaire d’un hôtel particulier appartenant à Nesrine Ben Ali, la quatrième fille de l’ancien président, et son mari, Sakher El Materi. Samedi 15 janvier, Nesrine, son mari et ses enfants ont été interceptés, à l’hôtel Castle Club de Disneyland, et reconduits à l’aéroport par les autorités françaises. Leur immeuble parisien, 17 rue Le Sueur, entre l’avenue Foch et l’avenue de la Grande-Armée (XVIe arrondissement), a été acheté en mars 2010. Le vendeur, contacté par Libération, n’a pas rencontré son client. Il n’a pas non plus vu l’hôtel particulier occupé… Malgré la caméra de surveillance braquée sur l’entrée, il semble vide. Et personne ne répond à l’interphone.
En mai 2010, El Materi, 30 ans, patron du groupe Princesse El Materi (présent dans l’automobile, le tourisme et la presse) a fondé la banque Zitouna, premier établissement bancaire islamique tunisien, placé depuis mercredi sous le contrôle de la banque centrale tunisienne. Député du parti au pouvoir, il était aussi le plus engagé des gendres du président. Son achat immobilier a été effectué par l’intermédiaire de François Benaceur, un marchand de biens parisien, originaire de Tunisie.
En 2006, l’ambassade de Tunisie avait demandé à l’homme d’affaires de lui trouver une villa à louer à Saint-Tropez pour El Materi. «On est devenu amis, confie François Benaceur. Il a trouvé ce petit immeuble à Paris, et il m’a demandé de créer la SCI, ce que j’ai fait. Sans plus.»
Le marchand de biens certifie qu’il n’a pas effectué d’autres opérations pour les Ben Ali. Son dernier contact avec le gendre remonte au 15 janvier. «Il m’a appelé et m’a dit "la police française m’a amené à l’aéroport", et depuis je n’ai pas de nouvelles, déplore-t-il. Il y a un mois, c’était un garçon puissant, et aujourd’hui on ne sait pas où il est ! Il a fait des affaires plus vite que tout le monde parce que son beau-père était président, mais il n’a jamais fait aucun mal.»
L’ascension fulgurante d’El Materi s’est poursuivie jusqu’à début janvier. Les banques finalisaient alors son entrée - à crédit - dans le premier opérateur de téléphonie, Tunisiana, en le propulsant président du conseil d’administration. C’est l’illustre cabinet d’avocats parisien Gide-Loyrette-Nouel qui a fait le montage financier d’El Materi. «Le cabinet Gide a mis en place un financement à hauteur de 600 millions de dollars, entièrement garanti par les actions, explique un acteur de la négociation. Les banques ne vont pas avoir d’autre choix que de les saisir.»
Samedi, El Materi a été remplacé à la tête de sa société Ennakl, concessionnaire d’Audi, Porsche, Volkswagen, Seat et Renault Trucks. Son père, Moncef, a quitté la présidence honoraire de Nestlé Tunisie après avoir été inscrit par la Suisse sur la liste des proches de l’ancien président.

Le conseil d’administration de la société Adwya, réuni le 26 janvier, a nommé Atef Zehani en tant que directeur général, en remplacement de Moncef El Materi. ici
Ce dernier est le père de Sakher El Materi, l’époux de Nesrine Ben Ali, la fille du président déchu et de Leïla Trabelsi, qui est en fuite et sous le coup de poursuites judiciaires.
Le capital d’Adwya, fondé en 1983 par Tahar El Materi, l’oncle de Sakher, est réparti comme suit: 35% Tahar El Materi et 35% Moncef El Materi, le reste est entre les mains du public, la société étant cotée en bourse.
La société affirme dans un communiqué diffusé aujourd’hui que ses activités suivent leur cours habituel, voulant ainsi assurer ses actionnaires, ses fournisseurs et sa clientèle, qui ont, sans doute, de bonnes raisons de s’inquiéter.
«Le conseil d’administration de la société, sa direction générale, ses cadres ainsi que l’ensemble de ses employés tiennent à exprimer par la même leur entière adhésion à l’élan d’espoir et de liberté dans lequel s’inscrit aujourd’hui avec dignité et fierté notre pays», lit-on dans le communiqué.