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Billet de blog 1 décembre 2010

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Mémos Wikileaks les américains adorent "le libéralisme, l'atlantisme et le communautarisme" de Nicolas Sarkozy

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WikiLeaks : Nicolas Sarkozy, "l'Américain"(LIEN)

EXTRAITS DE L'ARTICLE DU MONDE

L'homme fascine les Américains autant qu'il leur raconte être fasciné par l'Amérique. Il est le "président le plus pro-américain depuis la seconde guerre mondiale". Depuis longtemps, les diplomates de Washington ont suivi pas à pas, élogieux et enthousiastes, l'ascension de Nicolas Sarkozy "l'iconoclaste", dont ils adorent, selon un télégramme, "le libéralisme, l'atlantisme et le communautarisme".

'"ADMIRATION POUR BUSH"

Nicolas Sarkozy fait, lors de ce rendez-vous, une véritable déclaration d'amour aux Américains. "Sarkozy a exprimé son admiration pour le président Bush, écrit l'ambassadeur. Sarkozy a dit que, comme le président [Bush], lui aussi mettait un point d'honneur à tenir sa parole et à affronter honnêtement les problèmes réels de son pays."

Nicolas Sarkozy, opposé donc à la fois à la guerre américaine en Irak et au veto de la France, va plus loin l'année suivante, en 2006, lors d'un passage à Paris du ministre de la justice du président Bush, Alberto Gonzales. Il sous-entend qu'une fois élu, il pourrait envoyer l'armée française en Irak. "Sarkozy a déclaré que la France et la communauté internationale allaient devoir aider les Etats-Unis à résoudre la situation en Irak. Peut-être en remplaçant l'armée américaine par une force internationale", écrit l'ambassadeur.

Patrick Devedjian évoque ainsi "une nouvelle volonté française, sous une administration Sarkozy, de soutenir plus activement les objectifs américains en Irak", et se plaint que "les Français ne s'intéressent pas à l'OTAN", écrit l'ambassade. Lors des manifestations de rues contre le gouvernement Villepin, M. Devedjian revient à l'ambassade, triomphal, annoncer "la mort des ambitions présidentielles de Villepin". Brice Hortefeux est également souvent cité.

Ces contacts multiples permettent à l'ambassade américaine d'écrire, peu avant la déclaration de candidature de M. Sarkozy, un long portrait dithyrambique intitulé "L'homme qui pourrait changer la France". "Il est pro-américain et acquis aux principes du libre-marché. (…) Il est associé à des mesures dures de lutte contre le crime et le terrorisme. (…) Il est vigoureux sur le besoin pour la France de dépasser ses réflexes anti-américains. (…) Sarkozy est l'homme politique français qui soutient le plus le rôle des Etats-Unis dans le monde. (…)Son sobriquet est 'Sarkozy l'Américain', et son affinité avec l'Amérique est authentique et vient du fond du cœur." L'ambassadeur se laisse alors emporter par son enthousiasme et imagine déjà "un double mandat, une présidence de dix ans".

"UN NOVICE"

L'ambassade américaine ne se cantonne toutefois pas à l'enthousiasme débridé avec lequel elle a accompagné l'ascension de Nicolas Sarkozy. Certes, "Sarkozy est instinctivement pro-américain et pro-israélien" et souhaite "renouer une relation de confiance avec les Etats-Unis", mais un portrait, intitulé "Un novice", précise que "Sarkozy a très peu d'expérience en politique étrangère et parle un anglais très limité".

Elle note que "l'héritage juif de Sarkozy et son affinité pour Israël sont célèbres", et que de surcroît il vient de nommer à la tête du Quai d'Orsay Bernard Kouchner, "le premier ministre des affaires étrangères juif de la Ve République". Sur le conflit israélo-palestinien, espère l'ambassade, "même un léger glissement dans le fondement intellectuel aura des conséquences sismiques".

Celui qui bénéficie du portrait le plus flatteur est Bernard Kouchner : "L'humanitaire de renommée mondiale", "l'un des rares politiques (de gauche ou de droite) à avoir soutenu ouvertement l'invasion américaine de l'Irak",

Les diplomates américains se félicitent aussi de la nomination de "l'ambassadeur aux Etats-Unis" Jean-David Lévitte comme conseiller diplomatique à l'Elysée, d'Hervé Morin au ministère de la défense ("Proche de l'ambassade, amical et direct, il assume son affection pour les Etats-Unis et est parmi les plus atlantistes des députés"), ainsi que de l'entrée au gouvernement de " l'un des plus vieux amis et alliés politiques de Sarkozy ", Brice Hortefeux ("Il a maintenu des liens très étroits avec l'ambassade depuis des années, même s'il est en privé un critique sévère de la politique du président Bush en Irak").

Sur l'OTAN, les diplomates américains en savent à l'époque déjà plus que les citoyens français : "Les plus proches conseillers de Sarkozy ont été clairs sur le fait qu'il a déjà pris la décision de réintégrer la France dans le commandement militaire intégré." Ils constatent en revanche définitivement que Paris n'enverra pas de troupes en Irak.

Nicolas Sarkozy au cœur des dernières révélations de Wikileaks(LIEN)

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