Cette déclaration de la porte-parole du gouvernement m'a fait bondir. Comment ça faire un geste !?
Comme si pendant 10 jours plus d'un millier d'agents ne s'étaient pas crevé le cul sur les routes et dans les forêts enneigées, à dégager, remonter les lignes, tronçonner, comme si on ne les avait pas vus manger des sandwiches dans leurs camions pendant qu'on râlait parce que nos volets électriques ne pouvaient pas s'ouvrir, parce que nos congélateurs remplis à ras bord décongelaient, parce qu'on ratait les derniers épisodes des séries TV ou les matches de foot à répétition.
Je suis en Ardèche et oui, la lumière s'est éteinte dans la soirée du jeudi 14 novembre. On a sorti les bougies, on a charrié plus de bois pour le poêle, on a mangé les glaces Terradélice à mesure qu'elles décongelaient, sorti les couettes et les bonnets, etc. En bref, on s'est organisés jusqu'à ce que le courant revienne.
Ce qui est arrivé est normal : les lignes aériennes ne sont pas faites pour supporter un tel poids de neige. Seulement 50% des lignes électriques sont enfouies et une grande partie du réseau, en particulier par chez moi, repose encore sur des poteaux en bois vermoulu. Remarquez c'est plus sûr : quand un arbre tombe sur la ligne c'est le poteau qui casse, pas les câbles ! Les lignes ne sont pas la propriété d'ENEDIS mais des collectivités (communes ou syndicats inter-communaux).
Demander donc à ENEDIS d'assumer financièrement la responsabilité de cette semi-catastrophe relève donc soit d'incompétence, soit de malhonnêteté de la part de madame la sinistre.
Alors que le gouvernement est parfaitement capable, lui, de "faire un geste" pour des gens en difficulté quand ils le demandent : En doublant le CICE avec les allègements de charge, en supprimant l'ISF, en plafonnant l'imposition des dividendes et en distribuant du CIR à tout va, ce sont pas loin de 50 milliards d'€ qui sont laissés cette année à la disposition des actionnaires des sociétés. Et, par une magie que j'ai toujours du mal à comprendre, la même somme a été distribuée cette année en dividendes par les sociétés françaises :
Alors, des gestes, c'est à qui d'en faire ?