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Billet de blog 1 mai 2025

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La Journée mondiale du Travail : 1er- MAI 2025

En ce 1er- Mai, célébré universellement comme la Journée mondiale des travailleurs, au-delà des manifestations et défilés protocolaires, subsiste une réalité préoccupante : les conditions laborieuses et souvent précaires que connaissent encore nombre de salariés à travers le monde.

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Journée mondiale du travail, 1er mai 2025

La paix illusoire des discours officiels

Le 1er- Mai 2025 dévoile sans fard l'hypocrisie des discours sur la paix et la justice sociale. Tandis que les cortèges syndicaux scandent "dignité" et "solidarité", la réalité demeure celle d'un système broyant méthodiquement les travailleurs. Dans un monde en guerre perpétuelle : Gaza, Ukraine, Congo, Soudan, la "paix" vantée par les élites masque les complicités des États finançant ces conflits tout en jouant les pacificateurs. Les ouvriers, qu'ils soient nationaux ou immigrés, exploités dans les hôpitaux, les usines, les champs ou les Ehpad, ne défilent pas : ils survivent.

L'IA, nouveau visage de l'exploitation

Le Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle, organisé à Paris en février dernier, n'aura été qu'une démonstration de cynisme déguisée en utopie technologique. Les discours officiels célébrant la "transformation positive du travail" par l'IA dissimulent une réalité brutale : une révolution industrielle sacrifiant les travailleurs sur l'autel de l'automatisation, normalisant la surveillance et effaçant toute frontière entre vie professionnelle et vie privée.

La question fondamentale reste sans réponse : quelle place reste-t-il aux humains dans cette troisième révolution industrielle ?

Surveillance et déshumanisation au travail

Pendant que les experts des géants du numérique vendent leur vision idyllique d'une collaboration "homme-machine" harmonieuse, les premiers effets concrets sont dévastateurs : licenciements massifs, précarisation sans précédent et invasion des espaces de travail par des systèmes prétendument de "santé et sécurité" qui, sous couvert de protection, surveillent chaque geste des employés.

L'IA n'est plus un outil, mais un patron invisible et implacable. Des capteurs biométriques aux logiciels d'analyse de productivité, les travailleurs sont désormais jugés non par leurs compétences, mais par des données froides qui réduisent leur valeur à de simples indicateurs quantitatifs. La "dignité au travail", si souvent invoquée lors des discours du 1er Mai, s'évapore face à cette logique de contrôle absolu.

Syndicats : entre compromission et impuissance

Un récent rapport de la CFDT tente de quantifier la détresse ouvrière avec un "baromètre inédit" censé révéler les attentes des salariés. Mais derrière ces chiffres se cache une fracture profonde entre travailleurs et institutions censées les défendre. Car si les données soulignent un mal-être généralisé, épuisement professionnel, précarisation, perte de sens, elles occultent la responsabilité historique des syndicats dans cette dégradation.

Depuis des décennies, certaines centrales syndicales multiplient les compromissions avec un patronat avide de flexibilisation et un État qui a renoncé à toute justice sociale.

L'Afrique, terrain de pillage organisé

En Afrique, l'industrialisation présentée comme solution miracle dissimule une réalité sombre : un modèle renforçant les inégalités et détournant les ressources du continent au profit d'acteurs extérieurs. Les multinationales, protégées par des traités d'investissement opaques, exploitent les gisements avec voracité tandis que le "transfert de technologie" et les "emplois qualifiés" promis demeurent chimériques. Les travailleurs africains restent cantonnés à des postes précaires et mal rémunérés, sous menace constante de licenciement.

La complicité des élites locales transforme cette exploitation en système pérenne. Trop de dirigeants africains, préoccupés par leurs comptes offshore, négocient des contrats douteux en percevant commissions et pots-de-vin dans des paradis fiscaux. Les recettes fiscales, qui devraient financer éducation, santé et infrastructures, s'évaporent, laissant des millions d'Africains sans accès aux services essentiels.

Illustration 2
1er Mai 2025, les fleurs de muguet. © am-db

Au-delà du muguet, la colère qui gronde

Ce 1er Mai 2025 révèle donc une fracture abyssale entre promesses et réalité. La fête du Travail, symbole d'unité ouvrière, n'est plus qu'une vitrine d'hypocrisie où les puissants célèbrent une "paix" théorique tout en perpétuant l'exploitation. Pendant que défilent les cortèges aux slogans convenus, les travailleurs précaires, migrants exploités, soignants épuisés et livreurs sous pression algorithmique subissent une précarisation sans précédent. L'intelligence artificielle, présentée comme progrès, sert en réalité à automatiser les licenciements et transformer les lieux de travail en espaces de surveillance permanente.

Les vraies luttes pour des droits fondamentaux sont étouffées par un discours de façade. Tant que les élites confondront "progrès" avec domination technologique et extraction de profit, le 1er Mai restera une mascarade. Car la vérité s'impose : les travailleurs n'exigent pas des fleurs de muguet, mais un bouleversement radical des structures de pouvoir.

Par Anne-Marie DWORACZEK-BENDOME | Journaliste | 1er mai 2025

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