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CGC-Salariés : "le combat de David contre Goliath !"
Face à la toute puissante Mme Liliane Ngari, le combat du personnel du Conseil Gabonais des Chargeurs (CGC) contre cette dernière est une bataille perdue d’avance. Les grèves à répétition du personnel l’indiffèrent totalement. En effet, les salariés à bout de souffle exigent le départ de la Directrice Générale (Mme Liliane Ngari) et le paiement des arriérés de salaire. En de telles circonstances, on fait mine de modestie, mais, c’est mal connaitre la très chère parente du président Ali Bongo Ondimba qui au contraire en guise de réponse affiche arrogance, mépris et dédain.
Il se susurre que Mme Liliane Nadege ONANGA Y’OBUEGUE née NGARI a fait du CGC une affaire de famille. Et comme dans toute épicerie du genre, la gestion épicière des recettes financières et des ressources humaines sont la principale cause des déboires de l’entreprise qui navigue à vue et prend de l’eau malgré ses énormes entrées financières et ses potentialités non-négligeables.
Madame ONANGA Y’OBEGUE, comme tous les responsables de nombreuses entités publiques et parapubliques, parait-il, passerait son temps dans des voyages budgétivores à travers les cinq continents. Normal, on est au Gabon !
Le Conseil Gabonais des Chargeurs est un établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière. Il est placé sous la tutelle technique du Ministère des Transports. Le CGC fut créé par la loi 007/71/PR du 16 décembre 1971 et réorganisé par l’ordonnance N°008/PR/2014 du 20 Août 2014 , portant réorganisation du Conseil Gabonais des Chargeurs, et l’ordonnance N°009/PR/2014 du 20 Août 2014 , portant encadrement du trafic de fret généré par le commerce intérieur et extérieur de la République Gabonaise. En tant qu’entité autonome, le CGC gère lui-même les fonds qui rentrent et sortent de l’établissement, et ne rend des comptes qu’en fin d’année.
Opacité financière absolue, qui contrôle ?
Bordereau d’Identification Électronique de Traçabilité des Cargaisons (BIETC)?
Le Bordereaux d’Identification Électronique de Traçabilité des Cargaisons (BIETC), est un document délivré et visé par le Conseil Gabonais des Chargeurs. Il a pour rôle d’enregistrer des informations portées sur le connaissement (la déclaration des marchandises transportées) et de permettre la traçabilité de la cargaison.
Le BIETC est obligatoire pour toutes les cargaisons au départ et à destination du Gabon. Toute cargaison sans BIETC entraîne automatiquement une pénalité correspondante à 50% du montant du fret. Par exemple, pour un conteneur de 40 pieds en partance de Dubaï pour Libreville dont le montant du fret est de 2.400.000 francs CFA, la pénalité serait de 1.200.000 francs CFA. L’importante manne financière via ce document est placée sous la responsabilité de sa seule directrice générale.
Loin de toutes passions, au regard de ce qui se passe au CGC, à savoir, salaires impayés depuis plusieurs mois, cotisations sociales des employés prélevées sur bulletins de paye et non-reversées à la CNSS, absence de fournitures de bureau, conditions de travail précaires, fournisseurs non payés, etc.… on peut se demander: où va l’argent généré par les ventes des Bordereaux d’Identification Électronique de Traçabilité des Cargaisons (BIETC)?
Le BIETC est donc une mine d’or !
Les BIETC ressemblent à des pépites d’or qui réunies, forment un grand gisement. Oui, un véritable gisement. Nous avons cherché à savoir combien vaut chaque bordereau :
- Pour la Zone Europe : 100 euros,
- Zone Amérique et Zone Asie : 150 USD/dollars américains
- Zone Afrique : 20.000 francs CFA ou soit respectivement;
- 65.595 francs CFA pour l’Europe,
- environ 82.500 francs CFA pour l’Amérique et l’Asie,
- et 20.000 francs CFA pour l’Afrique.
Donc, chaque jour que "Dieu " fait, pour chaque déclaration de marchandises qui rentre et sort du Gabon, l’importateur et l’exportateur doivent s’acquitter de la taxe BIETC. C’est le tiroir-caisse du CGC qui gonfle. Malheureusement pas pour tout le monde.
Imaginez les milliers de conteneurs, de véhicules, d’engins de toutes sortes, de vrac, qui entrent au Gabon et sortent quotidiennement du pays, combien cela représente pour les caisses du CGC. Eh oui... Où va donc cet argent qui est géré directement par Madame Liliane Ngari ? - Pourquoi cette incurie financière?
La Mort aux trousses
On ne fourre pas impunément son nez dans les affaires du CGC, le cas du regretté René ZIZA, est un exemple patent. Rappel des faits : Monsieur René ZIZA, avait été sauvagement assassiné à l’arme blanche le 25/11/2009 aux environs de 20h30 à Libreville, moins d’un mois après sa nomination à la tête de l’entreprise. Le nouveau Directeur Général du Conseil Gabonais des Chargeurs avait entrepris dès son arrivée d’importantes réformes pour renforcer le contrôle des activités du CGC; mal lui en a pris à vouloir fourrer son nez où il ne fallait pas.... Que Dieu ait son âme !
Fait insolite
Tandis que les salariés manifestaient devant le siège du Conseil Gabonais des chargeurs, quelle n’a pas été leur surprise, l’irruption sur les lieux, le mercredi 21/02/2018 du Général de Corps d’Armée Idriss Firmin Ngari, père de la Directrice Générale venu inspecter les grévistes à bord de son rutilant 4x4 Range Rover, accompagné de ses aides de camps. Ce qui a laissé un profond malaise auprès des grévistes, pères et mères de familles sans salaires depuis des mois. Cela montre à suffisance que le CGC est une affaire de famille. Qui s’y frotte, s’y pique!
Maintenant, quelle solution apportée aux travailleurs désespérés qui demandent au Bon Dieu et aux Autorités Compétentes, ni plus ni moins que "leur délivrance", autrement dit, le départ de celle qu’ils qualifient eux-mêmes comme la pire DG que le CGC ait connu depuis sa création? - Au nom de quoi ou de quels accords de partage entre membre de la nomenklatura qui condamnent des citoyens gabonais ordinaires à n’être que des cerfs au service de leur "Maitre ou Maitresse", doivent-ils continuer à souffrir pour des temps infinis?
Après 7 années de gestion calamiteuse et un passage aussi contesté au siège parisien du CGC, n’est-il pas temps pour Madame Liliane Nadège Ngari de passer à autre chose?
La veille, c’étaient les forces de l’ordre armées jusqu’aux dents pour démanteler le piquet de grève, le lendemain, c’était le Généralissime, père de la Bien-née, en inspection au front. On veille au grain...Dans un pays de "l’égalité des chances proclamée", le chemin à parcourir reste long.
Juge et partie !
La Ministre des Transports et de la Logistique, Madame Estelle Ondo, n’est surement pas la personne qui pourrait ramener à la raison Mme Liliane Ngari et encore moins écouter les supplications du personnel. Pour preuve, dans l’un de ces voyages coutumiers où l’argent du conseil gabonais des chargeurs coule à flot et est dépensé à outrance par la dirigeante, cette dernière a offert en Italie à Madame la ministre Estelle Ondo, un sac « GUCCI » dernier cri, estimé à 6.000.000 de Francs Cfa, soit 20 fois le salaire moyen. Comment espérer de cette personne qu'elle puisse traiter avec équité et justice un tel dossier sans parti pris ? Un adage dit bien: "la main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit"
Le camp des Seigneurs !
L’enrichissement sans cause de ces néo-gestionnaires qui arborent grand train de vie est un facteur déstabilisant qui mène à exaspération leurs compatriotes qui ne savent plus comment joindre les deux bouts, tandis qu’eux roulent les mécaniques, et d’autres on même la prétention de se substituer dans leurs fiefs politiques aux Pouvoirs Publics en s’improvisant comme donateurs auprès des populations locales désabusées; dans quel pays sommes-nous? - On marche sur la tête !
Le Gabon, un champ réservé uniquement à quelques privilégiés !
Dossier à suivre…
Anne Marie DWORACZEK-BENDOME
02/03/2018