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Billet de blog 26 avril 2015

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Déclaration de Jonas Moulenda : La mort d’André Mba Obame ne sonne pas le glas de l’opposition gabonaise

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J’ai profité de la conférence tenue à Paris, samedi, 25 avril 2015, à l'hôtel Péninsula (France) et dont le thème était : Situation sociale et politique du Gabon pour poser quelques questions à Mr Jonas Moulenda, journaliste gabonais d'investigation et directeur de rédaction du quotidien Faits Divers, exilé en France.

  • Entretien

AM DWORACZEK-BENDOME : Monsieur Jonas Moulenda, bonjour, comment ça va ?

 JONAS MOULENDA : Bonjour, Madame, ça va

Vous venez de faire un exposé sur la situation au Gabon,  ne pensez-vous pas que votre message peut-être en décalage avec ce qui se passe réellement dans notre pays ?

 J.M : Non, nous ne sommes pas  en décalage par rapport à ce qui se passe dans le pays. Je parle pour moi et pour Désiré Ename, car malgré notre éloignement involontaire de la mère patrie, nous avons un grand réseau de renseignement sur l’ensemble du territoire et nous suivons heure par heure tout ce qui se déroule là-bas. De plus, vous n'n'ignorez pas que nous avons les deux (2) plus grands journaux du pays, nous avons nos agents et nos collaborateurs, et ces derniers nous informent à temps réel. Ne vous inquiétez pas pour nous.

Les gabonais et le monde ont appris  avec stupéfaction le décès de Mr André Mba Obame, qu’on le veuille ou non, il était considéré  comme le vrai le leader de l’opposition Gabonaise, qu’avez-vous ressenti à titre personnel et que pouvez-vous nous dire sur lui ?

J.M : D'abord beaucoup d’émotion. Je connaissais personnellement monsieur André Mba Obame, c’était un grand leader, un homme qui savais faire « don » de sa personne aux autres et sa disparition  est une grande perte pour la nation Gabonaise. Et ce que nous déplore en plus, ce sont  les conditions de sa mort,  car tout tente à prouver que sa mort est due à un poison, qui lui aurait été administré à travers un micro. Aujourd’hui, le comportement qu’affiche le pouvoir tente malheureusement à accréditer cette thèse-là, qui voudrait que le pouvoir soit derrière cette affaire.

En vous voyant, en vous écoutant, on a l’impression de parler à un homme politique et pas à un simple citoyen. Quelle différence faites-vous entre ce que vous faites maintenant et votre véritable métier qui est le journalisme ?

J.M : La différence ait que nous sommes dans une situation particulière, "à situation exceptionnelle, combat exceptionnel". Nous menons un combat républicain qui est au-delà des clivages politiques. Les hommes meurent mais leurs idées restent. Ce que nous faisons, ce n’est pas le combat de quelques personnes mais le combat d’un peuple, d’une nation.  Je crois qu’une fois qu’on aura atteint l’objectif, celui de mettre à l’écart le pouvoir dictatorial d'Ali Bongo Ondimba, chacun repartira vers ses occupations. Mais pour le moment, je suis un citoyen comme les autres et j’ai le droit de mener ce combat au même titre que chaque gabonais.

A l’heure où l’on s’apprête à  rendre un dernier hommage à monsieur André Mba Obame. Quel serait votre message aux gabonais ?

J.M : Je crois que la mort d’André Mba Obame ne sonne pas le glas de l’opposition gabonaise.  Ceux qui croient cela se fourrent le doigt dans l'œil. Au contraire, ça doit nous motiver d'avantage et renforcer nos convictions. On a tous le devoir , peut-être plus que hier de faire triompher les idées qu’il défendait, faire en sortes que le combat que nous menions avec lui se perpétue et porte des fruits.  Sa mort doit galvaniser encore plus tous ceux aspirent à la justice,  à la liberté, à l’égalité, à l’équité, à l’état de droit, à la bonne gouvernance, à vivre en homme débout et digne, etc… J’espère pour part, que sa mort soit le point de départ d’un nouveau tournant politique dans ce pays.

Les gens ne doivent surtout pas croiser les bras, s’arrêter parce qu’André Mba Obame nous a quitté. Tous ceux qui ont partagés la lutte avec lui, Il y a des  gens qui l’ont suivi, l’ont côtoyé, ces derniers font faire en sortes que son combat ne meurt pas avec lui. Les compagnons d' André Mba Obame vont tout faire pour que ces idées triomphes de l'absurdité actuelle, c’est la vraie seule reconnaissance digne de lui.

Mba Obame André a eu le courage de quitter le parti démocratique gabonais, de rallier l’opposition et donc de renoncer à tous les avantages qui étaient liés au rang qui était le sien sous feu Omar Bongo Ondimba.

Je demande aux gabonais d’être nombreux à l’aéroport pour accueillir la dépouille de celui qu'ils surnommaient affectueusement "AMO", lui rendre hommage et l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure. Et aujourd'hui plus que  jamais, retourner à la lutte pour libérer le Gabon, notre pays.

Propos recueillis par ANNE MARIE DWORACZEK-BENDOME

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