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Billet de blog 29 avril 2025

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Côte d’Ivoire : Radiations et exclusions – Entre droit et manipulation politique

La Côte d’Ivoire marche-t-elle vers une présidentielle tronquée, verrouillée par des exclusions arbitraires et une liste électorale aux allures de fourre-tout ?

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Tensions palpables autour de l’élection Côte d’Ivoire 2025 © AM. Dworaczek

Tensions palpables autour de l’élection Côte d’Ivoire 2025

À six mois du scrutin présidentiel prévu en octobre prochain, la Côte d'Ivoire navigue dans des eaux troubles. L’exclusion de plusieurs candidats majeurs — dont les figures historiques que sont Laurent Gbagbo, Guillaume Soro ou encore Tidjane Thiam — a ravivé un conflit ancien entre légitimité juridique et concurrence politicienne.
La justice ivoirienne invoque des motifs normatifs pour justifier ces radiations, notamment l’article 48 du code de la nationalité, selon lequel une acquisition volontaire de nationalité étrangère annule la nationalité ivoirienne après quinze ans. Mais cette application rigide s’inscrit-elle vraiment dans une logique de respect du droit ? Ou bien est-ce une manœuvre de plus pour écarter les adversaires gênants du pouvoir en place ?

L’élection Côte d’Ivoire 2025 se profile comme un test sévère pour le paysage démocratique local, mais aussi comme un miroir déformant où se reflète une gouvernance aux contours de plus en plus flous.

Liste électorale : mythe ou outil de confiscation ?

Un autre brasier couve sous les papiers officiels : la liste électorale. Selon les données décortiquées par des acteurs citoyens et des partis d'opposition, elle serait truffée d’anomalies qui défient toute logique administrative. Plusieurs électeurs déclarent ne pas connaître la date ni le lieu de naissance de leurs propres parents, d'autres affichent des dates incongrues — telles que le 1er janvier 1900 — tandis que certains foyers compteraient jusqu'à 500 enfants tous inscrits sur la même liste.

Pourquoi la Commission Électorale Indépendante (CEI) refuse-t-elle de revoir la liste avant décembre 2025, longtemps après le vote ? Cette décision semble moins motivée par la rigueur technique que par une volonté stratégique de figer le jeu au profit d’un camp unique. Plus personne n’est dupe : si la liste est verrouillée, c'est pour éviter tout désagrément statistique pouvant mettre à mal le bilan présumé du pouvoir en place. L’élection Côte d’Ivoire 2025 risque de devenir une mascarade si aucune force indépendante ne vient auditer sérieusement ce dispositif.

CEI : institution factice ou organisme de caution ?

La CEI, censée incarner l'impartialité électorale, est aujourd’hui perçue comme une structure docile, voire complice. Les représentants de l'opposition l’ont d’ailleurs quittée, jugeant impossible d’y faire peser une quelconque influence citoyenne. On assiste donc à une déliquescence de la confiance dans ce que l’on appelait naguère le garant du processus démocratique.

Mais comment juger crédible une commission qui valide une liste où des centaines de milliers de profils suscitent le soupçon sans jamais opérer de vérification terrain ? Comment prétendre à la neutralité quand on laisse entendre à l’opinion publique que les recours administratifs sont inutiles dans l’urgence ?
Il y a là tout un agencement subtil visant à discréditer les forces concurrentes, à les éloigner méthodiquement du champ de bataille, pourtant symbolique et solennel. L’élection Côte d’Ivoire 2025 est menacée non seulement par des exclusions arbitraires, mais par une absence totale de régulation impartiale. Et cela, les observateurs internationaux finiront par le voir.

Et si l’élection Côte d’Ivoire 2025 précipitait une nouvelle crise ?

Le spectre de 2010 plane à nouveau. À l'époque, c’est une opposition contestataire et une CEI disqualifiée qui avaient conduit à une guerre civile larvée. Aujourd’hui, les signaux sont identiques : exclusion des principaux leaders politiques de l’opposition, fausses bases électorales, institutions tiraillées entre leur rôle constitutionnel et leur servilité pragmatique.

Avec une population divisée, des acteurs politiques radicaux et une armée souvent prompte à sortir de son silence, l’issue pourrait être explosive. Si la justice nationale reste sourde aux réalités de terrain et aux appels internationaux à la transparence, ce n’est pas une simple remise en cause électorale qui attend le pays, mais une recomposition violente du pouvoir.

Les professionnels de la paix, l’ONU en premier chef, doivent intervenir avec fermeté. L’élection Côte d’Ivoire 2025 ne doit pas devenir un symbole de division, mais une opportunité de renouveau. Pour cela, il faut que la vérité des urnes prime sur la fiction des certificats.

L’élection Côte d’Ivoire 2025, un impératif de vigilance

Alors que la campagne électorale devrait permettre aux Ivoiriens de choisir librement leur futur dirigeant, l'élection Côte d’Ivoire 2025 ressemble plutôt à un stratagème pour museler toute compétition réelle. Ce faisceau d’exclusions, d’anomalies et de silences coupables exhume une pratique archaïque du pouvoir, où le droit n’est qu’une façade derrière laquelle se cache une intention manifestement restrictive.

Si aucun mécanisme extérieur ne vient rééquilibrer le jeu, si aucune pression forte ne pousse à la refonte consensuelle de la liste électorale, alors le pays marche vers une convulsion grave. L’élection Côte d’Ivoire 2025 ne sera pas seulement un scrutin, mais une épreuve de résistance pour la démocratie.

Par Anne-Marie DWORACZEK-BENDOME | Journaliste | 29 avril 2025

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