Nous sommes ce que nous mangeons, il en va de même de l'esprit et du corps.
Seulement comme il y a un apprentissage à la cuisine, il y en a un à l'information.
Et la diversité est le fondement d'un équilibre tant alimentaire que spirituel.
J'ai beaucoup de chance d'avoir gouté les cuisines de mes grands mères, héritage ô combien précieux, cuisine traditionnelle régionale du nord et du sud de la France.
Il en va de même je pense pour les tendances politiques, sociales et intellectuelles.
On est nourri de réflexions et des débats qui s'impriment dans notre inconscient.
Alors religieux, athée, droite, gauche, tout est bon!
Le tout est de pouvoir le digérer ensuite, d'où l'importance d'apprendre cette cuisine qui relie idées reçues et diététique.
Toute idée est une idée reçue, comme un ingrédient, il faut savoir les accommoder.
Au passage je relève que les émissions de cuisine ont un succès fou, c'est le lien avec l'enfance source de toute explication de notre psyché qui en est le moteur principal, plus que l'appétit.
Je pense que je suis largement meilleur dans une vraie cuisine que dans celle de mes dissertations, vous m'en excuserez.
Le but pourtant est le même susciter l’appétit et transmettre une joie.
C'est un acte d'amour selon moi, pour vous dire la haute estime dans laquelle je tiens la gastronomie. Cela me fait penser au roman "Les Cerfs Volants" de Romain Gary.
Ma conscience politique a été nourrie dans une famille d'adoption à laquelle je dois autant qu'à mes propres aïeuls.
J'étais en quasi permanence chez un camarade de classe, qui justement n'était pas sociologiquement du même bord.
Je ne pense pas que j'aurais pu développer mon esprit critique sans la capacité d'ouverture et de débat des parents chez qui des débats philosophiques enflammés remplissait mes samedis après midi.
Il faut dire que pouvoir échanger sans arrêt avec un professeur de sociologie à l'université, on pourrait difficilement faire mieux dans cette optique.
C'est le goût du débat philosophique que je n'avais pas ailleurs qui m'a été transmis, je n'avais pas cela dans la pratique religieuse même pavée de bonnes intentions, ni dans la tradition bourgeoise sans conviction.
Donc pour résumer, catho, de gauche, athée, de droite, sont mes constituantes est ma définition la plus exacte, car sans étiquette reviendrait à nier ces héritages.
Il est cependant regrettable de se faire coller des étiquettes c'est tout simplement violent et revient à nier la personne et sa capacité à faire parti de l'humanité.
Je pense toujours au dessinateur Jossot : "Il n'est d'aucun groupe anarchiste et il a le culot de se croire libertaire !"