Le besoin d'une science du religieux est la conclusion des travaux de René Girard.
C'est à dire que l'idée centrale mise en lumière est celle d'un renversement des valeurs qui jetterait une lumière crue sur la réalité de notre monde.
En remettant au centre le terme de bouc émissaire René Girard explique le mécanisme à l’œuvre, car de nos jours il semble que ces textes ne soit pas totalement compris. Un rappel salutaire il me semble.
Simone Weil nous offre quand à elle l'espoir d'une vie meilleure en nous faisant accepter notre propre condition qui bien que douloureuse, est aussi notre seule source de joie.
Le mythe de Sisyphe réinterprété, c'est absurde de pousser une pierre, mais au final il en est heureux. Comment cela se peut-il ?
Ça n'a peut-être pas l'air enthousiasmant mais pour ma part je suis convaincu de la justesse et de cette vision et que le seul obstacle est notre propre aveuglement. Il y a toujours et c'est le problème une part irréductible de malheur, de violence, de sacrifice.
Aussi nous comprenons alors que nous avons fondamentalement besoin de ces récits qui fondent notre imaginaire.
La renaissance d'un société passe par une renaissance de l'esprit. La Renaissance italienne en figure l'exemple parfait et c'est ce qu'il faudrait faire aujourd'hui.
Victor Hugo identifie ce besoin : "le théâtre grec, tout asservi qu’il était à un but national et religieux, est bien autrement libre que le nôtre, dont le seul objet cependant est le plaisir, et, si l’on veut, l’enseignement du spectateur. C’est que l’un n’obéit qu’aux lois qui lui sont propres, tandis que l’autre s’applique des conditions d’être parfaitement étrangères à son essence. L’un est artiste, l’autre est artificiel."
Il faut remettre l'imaginaire au pouvoir, c'est le but que le théâtre antique avait, un but religieux et politique officiel et surtout sa vrai nature.
Renoncer à cette fonction est se condamner à être dépouillé de son pouvoir et de sa conscience. (Est-ce que la publicité rend intelligent ?)
L’enjeu est donc politique puisque la liberté se conquiert en ne se passant pas la chaine nous-même au cou.
Donc aller au théâtre, au cinéma, lire, écouter de la musique de la poésie est une arme de libération, un médicament aux maladies de l'être, une fonction de notre vie. Le pouvoir est donc à l'imaginaire. L'autonomie de chacun nécessite que l'on puisse en être rassasié.
Serait-ce la solution ?
L'indépendance de la création artistique et de sa diffusion va être en question.