Revenons à nos moutons, à Jean de La Fontaine, son protecteur n'a pas eu de chance, la question qui l'a définitivement condamné portait sur l’organisation du pays à venir, et en ce temps "la fronde" était le sobriquet donné au mouvement qui revendiquait un pouvoir parlementaire sur le modèle vers lequel allaient les autres pays d'Europe, cette fronde était une moquerie pour assimiler une tendance bien légitime et qui est restée car elle a fait impression lors des débats. Elle assimilait ce mouvement à des jeux dangereux d'adolescents, ces lance pierre avaient débouché sur des accidents parfois mortels et avait valu interdiction formelle. Jeux de main jeux de vilain.
Pour comprendre l'histoire il faut en comprendre les enjeux politiques et sans remonter si loin j'en reviens à Thiers qui, car c'est terriblement révélateur à mon sens, est face à une chambre presque entièrement royaliste avec tout de même de deux camps distincts, c'est dire leur aveuglement politique, ces deux camps rejettent la république et pourtant en tirent leur légitimité politique, donc pas de complot ou de pouvoir souterrain, non des divisions sans fondement, sans réelle interrogation sur la suite, or notre Foutriquet (il n'avait pas que des admirateurs) est celui qui leur donne une leçon de réalisme, ce qui est la règle en la matière, il leur fait comprendre que le suffrage démocratique garanti mieux l'omnipotence qu'un monarque renversable dont la succession reste hasardeuse (en gros il leur explique sur quoi ils sont assis).
Cela est important pour comprendre où nous en sommes aujourd'hui, et pour cela il faut suivre ce fil, c'est uniquement sur ce jeu d'apparence, et donc sans perdre de vue que lorsque des républicains "réels" ou voir pire des socialistes "réels" sont élus à la chambre, même en minorité, cela a déclenché des contre feu tels que nous devons apprendre à les identifier, pour nous en préserver encore aujourd'hui, car nous en avons sous les yeux. Ce courant a un seul but, la conservation d'un patrimoine matériel. Point. Il ne s'en cache jamais totalement mais c'est pour cela qu'il a besoin de ne pas faire entrer directement dans le débat démocratique son vrai visage. Secret de polichinelle me direz vous. Oui mais qui détermine tout, c'est à dire qu'il y a d'abord à comprendre avant de faire l'éloge d'une opposition, même si celle-ci croit clairement qu'il suffira de gagner une élection. Le principal enjeux est de comprendre que face à des gens dont le but n'est pas de discuter loyalement il est urgent d'adopter une autre stratégie. Révolution ! me dirons certains. On pourrait aussi essayer : Ablation ! Ablution ! Transmutation !
Entre alchimistes mon grimoire me répond que face à un socle de granit, le dynamiter n'est pas une bonne idée, car il faudrait d'abord y forer une cavité et l'on se retrouverait en fonction de la charge, soit avec des blocs toujours durs comme de la pierre, soit avec un cratère géant. Quel est le secret de la pierre philosophale, que cherchait Isaac Newton ? Et bien c'est ce qu'on qualifierait aujourd'hui de déraison. On continue de ne pas aller au cœur de la question en faisant en sorte qu'elle ne se pose pas. Or poser clairement les question sans à priori est la base de toute avancée, de toute démarche.
Aujourd'hui nous avons pourtant la démonstration que, sans entrer dans une quelconque position partisane d'analyse ou de revendication électorale ou philosophique, que toutes les adaptations du régime sont directement issue de ce jeu, et ce dans tous les sens, le même jeu de carte dont le spectacle illusionniste commence à nous agacer. La psychologie est réservée à la marge, la diffusion des idées est monopolisée, la diabolisation est alors ce qu'il faut observer comme phénomène spectaculaire révélateur. "Les ennemis de la république" désignés en sont la triste et grotesque illustration : Je tape, tu souffres, c'est ta faute. On insulte, demande la contrition, et c'est justifié par la logique du "c'est comme ça on n'est pas en démocratie".
Ce qui permet cela est que ce mode de pensée est partagé et aucun argument ne sert à rien, c'est de la violence dont le piège est de se renforcer quand on lui répond par la violence, c'est en effet ne pas comprendre que celle-ci se retourne contre celui qui l'emploie. C'est le fameux diviser pour régner, et vous que feriez vous face à un groupe dont vous auriez la charge ? Obtenir la tranquillité de manière rapide et efficace ou prendre le risque d'avoir à user de la confiance. La peur, la manipulation, le jugement, la banalisation de la souffrance infligée à autrui, la culpabilisation, sont des procédés artificiels. Les punitions morales ou physiques, le renvoi des individus à des objets par le jugement, le chantage doublé de l'emploi de l'exclusion par privation de besoins élémentaires éduque une société de sadiques, soumis et apeurés.
Ce qu'il faut pour combattre c'est combattre la peur en nous, combattre l'éducation qui nous est faite, et ne pas rentrer dans les provocations manipulatoires que permet ce conditionnement. Un individu dans les conditions actuelles est un être fragile dont le peu qu'il lui reste de joie de vivre est conditionné par un chantage, une menace régulièrement entretenue, une tyrannie qui s'applique dès l'école, ou du moins pour cette classe d'age l'école ne parvient pas à incarner un contre pouvoir d'influence telle qui les préserverait de l'influence du monde qui nous entoure, on y apprend alors en filigrane le danger de penser, on y enseigne la libération mais dans une prison. Dans notre société on apprend en effet à ne pas remettre en question l'autorité directement, sur un mode ultra contraignant qui s'emploie à faire s'affronter entre eux une seule et même population, un groupe, une classe, quitte à mettre le feu en accusant quelqu'un d'autre, et demander innocemment en échange d'un meilleur illusoire l'emploi de moyens violents : désignation d'un mauvais, d'un danger appel à la vengeance et exécution.
On le voit en ce moment, il y a ceux qui sont courageux et qui travaillent et les apathiques négatifs à combattre, nous sommes face au cataclysme qui vient, et ainsi de suite à grand renfort de photos en selfie le confirmant de manière obscène sans avoir besoin d'en rajouter la casquette vissée, la mine ravie. Alors laissons nous insulter et tendons volontiers l'oreille gauche, c'est très intéressant que se passe t'il ensuite ? Après le tsunami, avec les mauvais citoyens ? On voit ces jeunes dont on comprends qu'ils sont soumis à l'exigence de faire, mais savoir s'ils sont heureux n'est jamais la question. La responsabilité n'est pas sur celui qui dit n'importe quoi elle est sur le récepteur, à nous de ne pas réagir à ces élucubrations car elle sont plus révélatrices et nous rendent service au final. Oui c'est à nous de nous poser la question de ce que nous voulons pour ne pas accepter ces futilités d'où qu'elles viennent.
Le bonheur qu'ils tentent de singer n'est qu'obéissance aveugle dont ils ne tirent qu'un répit, ils se feront jeter de partout au moindre pas de travers, par leur groupe politique, leurs parents, leurs amis, je ne les envie pas. Est cela qu'ils veulent, que nous voulons ? Manipuler les autres et en être fier ? Élever des enfants comme ils ont été élevés, ne rien remettre en question, l'obligation, la violence qui leur dit tu seras quelqu'un sinon tu ne sera rien ? Quelle est cette doctrine ? Et bien justement ce n'est pas une doctrine là est le piège, c'est l'archaïsme le plus simple. La force comme seul motif. La manipulation c'est faire faire à quelqu'un ce qu'il n'aurait jamais fais de lui même tout en lui laissant croire qu'il le fait de son propre chef.
Pour s'en rendre compte il faut sortir du conditionnement qui est le notre, on ne doit pas craindre d'être insulté ou frappé, on ne doit pas se soumettre au jugement ni s'énerver, on doit refuser d'infliger à autrui ce qu'on ne voudrais pas se voir infligé à soi-même. Sinon on justifiera tout par notre préservation par l'obligation, du "c'est comme ça".
Chaine de défausse des irresponsabilités. On focalise tout sur l'objet sans pouvoir jamais formuler le chemin d'une réflexion, sans pouvoir formuler le chemin de nos sentiments, pour tout solder par un rageur ça m’énerve, tu veux que je t'en mette une, le psychopathe est devenu notre nature et on est bien content d'en trouver des pires comme miroir rassurant. Seuls ceux qui sont tout en bas peuvent comprendre le poids que cela représente pour un individu d'être au bout de la chaine.
Je ne citerais donc pas de nom car ce serait faire le jeux de conspuer un personnage qui ne sert que pour se dédouaner de notre propre réalité, mais dites moi ce Jésus Christ vous n'étiez pas avec lui ? Avec sa bande de loustics ? Non , non, jamais de la vie c'est un crypto socialiste de sinistre mémoire, avé césar !
Je parle de morale mais il faut dire que si l'on avait un minimum de formation juridique on pourrait déjà commencer par avancer, en effet on commence par décrire des faits avant de les juger, c'est l'inverse qui s'observe actuellement, des juges sont jugés laxistes, et il y en a qui s'en défendent, or ces accusations sont de la pure propagande dont j’exposais plus haut les ressort et le piège d'y répondre par des arguments.
Il suffit d'observer qui va psalmodier cela en gros plan avec un ton si reconnaissable entre deux pages de pub sur le télécran, l'influenceur (qui ne cache pas sa fonction), les pervers n'ont pas de limite, ne se cachent plus, effet sidérant garanti.
Le sursaut il est tant individuel que collectif, le combat est éternel car sous les apparences se cache l'humain primaire, le pouvoir bête sous la blouse blanche du scientifique, le tailleur d'une journaliste, la cravate d'un ministre, bref des courtisans qui vont immédiatement vous accuser d'être anti-élite ou je ne sais quoi à coup d'anathème et de matraquage au propre et au figuré, ils ne reculeront devant rien, le dressage qu'ils on reçu en fait des bombes à retardement.
Ce qu'on déteste c'est la vérité, il suffit d'envoyer un peu de lumière pour que cela brûle. Si fine soit elle ses rayons forment un faisceau d'indices qui peuvent converger jusqu'à un point, leur stratégie est donc d'allumer tous les contre feu pour ne plus distinguer dans une trop forte obscénité de clarté la direction des rayons. Leur but est de nous aveugler pour perdre de vue ce qu'ils refusent que nous dévoilions, cet héritage de malheur qu'ils perpétuent, liés qu'ils sont par le piège de l'identification à ce qu'ils ne sont pas, des être humains qui se croient libres.
Mais nous devons faire face à cette réalité et ne pas nous y bruler les ailes, plus on dévoile plus cela devient insupportable, difficile, on s'y consumerait, tout le travail de l'artiste est de focaliser suffisamment la lumière pour en faire quelque chose qui émerge de entre le diffus et le point de combustion. Il suffit de prendre quelques exemples pour illustrer ce travail, j'avais préparé une sélection d’œuvres que j'emporterais sur une ile déserte pour participer, comme un jeu d'été, à l'édition de médiapart, l'idée est intéressante, seulement voila il y a deux type d’œuvres et ce jeux de lumière en est la clef.
Décrire une réalité crue qui affronte sans fard le monde et la nature humaine, ne tergiverse pas avec les sentiments est poignante et la plus marquante car l'art ne doit pas laisser indemne. Ou bien choisir la formule tout aussi puissante de l'espoir de la beauté de la vie, de la rédemption face au même absurde et innommable. Le premier est salutaire, indispensable, choque jusqu'à adresser des malédictions à ses auteurs, Baudelaire à la limite, Louis Ferdinand Céline ce n'est pas possible, Gaspar Noé est très dérangeant..etc Et de l'autre ceux qui ont un espoir fou, David Lynch que beaucoup disent ne pas comprendre, l'humour idiot qui reste méprisé incompris aussi, et les grandes œuvres littéraire que personne n'a lu ou en cachette qui sont sortables, enfin surtout dans un club littéraire ou dans un programme scolaire souvent pour leur plus grand malheur.
Où régler la focale sachant ces controverses inévitables, par égard pour le public, ses sensibilités, et en respectant l'ambition qui est de nourrir notre soif d'esprit ? Ça me donne faim tout ça et je n'ai pas la force de continuer cette réflexion ontologique pour l'instant. Je me sens comme un saumon qui à la vue de la rivière à remonter se demande si la fin en vaut les moyens, finir décomposé dans une soupe de bactéries, la tête déformée, mort d'épuisement, seul. Ici les saumons sont d’élevage, nous ce sont des autoroutes que nous remontons et descendons en frétillant pour aller changer de couleur, du vert au rouge, en nous enduisant de cette crème au parfum vacancier si évocateur, pour nous reproduire et montrer à notre progéniture que la vie vaut d'être vécue, au moins un instant, alors attention aux coups de soleil, mettez un chapeau couvrez les pieds, je vous conseille le turban, le boubou ou la djellaba, vous passerez pour un sage, effet garanti ! Ensuite la danse est un sport complet et la musique adoucit les mœurs, donc un tam-tam s'impose ou tout autre instrument afin de partager votre joie de vivre, vous en serez admiré par vos voisins et certainement que vous ferez parler de vous, peut être même jusqu'à l'assemblée et aux infos. Sinon vous pouvez rester sans rien faire mais vous serez désemparés et devrez recourir à la bière, le café, la clope, pour calmer vos nerfs. Les guerres des nerfs sont le nerfs de la guerre.