Alien le 8eme passager
Chacun verra dans ce film ce qu'il aura envie d'y voir.
C'est justement ce qui en fait l'aspect le plus remarquable.
L'intensité dramatique.
C'est à dire que c'est son côté théâtral basé sur la psychologie des personnages.
L'aspect le plus atroce n'est en fait pas la créature xénomorphe mais l'atmosphère préexistante dans le vaisseau Nostromo qui va causer leur perte.
Leur quotidien de travailleurs de l’espace, qui ressemble tellement au notre, nos métiers aujourd'hui semblent parfois aussi absurdes et complexes qu'un programme de la Nasa. Mais on prend un café on s'allume une clope et on y retourne.
On sent quand même que les protocoles ont bien été acquis par le responsable de l'équipe il est impeccable dans ses prises de décision mais se rend vite compte mais trop tard qu'il ne sert à rien en fait...
On voit d'entrée que personne n'est sur sa longueur d'onde à part Ripley qui est le N°2 à bord mais qui va vite se rendre compte quand à elle que personne n'a même fait attention de savoir si elle existait.
Elle va devoir tout faire elle même.
Tout le film est un long dialogue entre ce dont l'humanité est capable mais entre ceux qui n'y ont pas cru, qui n'ont pas vu ou voulu quand ils auraient pu, quand tout est programmé d'avance et que le sort s'acharne, c'est à dire une journée ordinaire quoi..
Ils s'unissent pour affronter un animal extraordinaire et n'ont pas réussi à dépasser leur divisions, à penser au groupe plutôt qu'à eux même, mais bien sûr c'était écrit aussi.
Que peut-on dire de plus sinon que ce récit est un huis clos dont le pouvoir réside dans tout ce que l'on ne voit pas qu'il s'agit d'une pièce de théâtre qui pourrait se passer n'importe ou.
On remarquera la réussite générale du film, en particulier la créature le xénomorphe, qui préexistait au film, seuls les yeux en ont été occultés à la demande de son créateur H.R. GIGER.
Les créations de cet artiste suisse sont en effet un univers à part entière et augmente l'aura mystique autour du film, nommée biomécanique par son auteur, la frontière entre mécanique et organique disparait.
Interrogation de notre propre nature et origine à laquelle répond cette esthétique proche de l'art nouveau à l'ère cybernétique.
Parfaite, idéale et hideuse de réalisme.