Dossier de presse (très résumé)
24 octobre 2025
Une étude d’impact incomplète, une consultation citoyenne au rabais, les opposants à la LGV annoncent une nouvelle action devant les tribunaux.
La Ligne à Grande Vitesse dont il est question est maintenant nommée par ses défenseurs Ligne Nouvelle du Sud-Ouest (LNSO) en remplacement de Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO) qui ne fait sans doute plus l’affaire.
Ce lundi 27 octobre 2025 s’est ouvert une consultation publique obligatoire pour obtenir des préfets concernés une autorisation environnementale en vue de sondages et études préalables pour les lignes nouvelles.
Une enquête publique au rabais
La consultation concernant les Aménagements Ferroviaires du Nord de Toulouse (AFNT) n’est pas une réelle enquête publique. Elle se fait exclusivement par voie éléctronique. Il n’y a ni commissaire enquêteur ni commission d’enquête qui rend un avis à la fin. Et les citoyens ne peuvent pas consulter le dossier et donner leur avis en venant en mairie.
Un dossier conçu pour en empêcher la maîtrise par les citoyens
Le dossier de demande d’autorisation environnementale déposé par SNCF Réseau sur lequel les citoyens sont appelés à donner leur avis comporte 25000 pages. Les maires des communes concernées par les Aménagements du Sud de Bordeaux (AFSB) qui ont disposés de 2 mois cet été pour l’étudier ont déjà fait état par voie de presse de ce qu’ils pensaient du procédé : « On a affaire à des voyous ».
Comment s’imaginer qu’un tel dossier puisse permettre aux citoyens de donner un avis informé alors que certaines mairies ont échoué à simplement le télécharger en entier ? D’autant plus pour les riverains des AFNT qui ne disposent que d’un mois.
Des avis très défavorables
Deux avis récents soulignent – malgré sa taille - l’incomplétude manifeste et les lacunes majeures de ce dossier
Dans son avis du 25 septembre 2025, l’Autorité Environnementale (Ae) affirme :
« L’étude d’impact reste, à ce stade, incomplète […]. Elle relève notamment l’absence de cartographies précises et homogènes des milieux mettant en évidence, par superposition, les enjeux, le manque de certaines données chiffrées [(…)], la faiblesse de certaines analyses fonctionnelles et l’absence d’évaluation des effets cumulatifs »
Elle relève l’absence ou l’obsolescence de données chiffrées essentielles notamment à l’évaluation de l’éventuelle Raison Impérative d’Intérêt Public Majeur (RIIPM)
du projet ainsi que l’absence d’études de solutions de substitution.
Dans son avis du 9 septembre 2025, le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) se prononce à propos d’une demande, contenue dans le dossier, de dérogation à l’interdiction de détruire des espèces animales et végétables protégées et émet un avis défavorable. Dans les raisons invoquées le justifiant, on retrouve les termes imprécision et incomplétude
La Commission Locale de l’Eau (CLE) du Ciron a jugé la demande d’autorisation environnementale incompatible avec son Shéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE).
Un passage en force
Sauf à supposer une incapacité des promoteurs du projet (dont l’état) à organiser une véritable enquête publique à la hauteur de l’ampleur du projet, il est difficile de trouver une autre hypothèse raisonnable pour cette consultation truquée qu’une tentative de passage en force en misant sur une participation minimale des populations concernées par le projet..
Action en justice
Les différentes associations opposées au projet de LGV dénoncent une consultation fantoche. Par une lettre envoyée aux préfets, elles demandent son ajournement du fait que le dossier n’est pas complet. Si cette consultation devait tout de même se tenir, les opposants assurent qu’ils engageront tous les moyens juridiques à leur disposition dès le début de la consultation.
Les requérants
Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, Alternative LGV Midi-Pyrénées
France Nature Environnement 82 (Tarn-et-Garonne) Stop LGV 47 (Lot-et-Garonne)
LGVEA, LEA
Stop LGV Bordeaux Métropole, la SEPANSO Gironde
TRANS’CUB, Les Amis de la Terre Landes