1 BABEL
Personnages
Les travailleurs (joués par des liliputiens des enfants ou des gens de petite taille)
José, Osei toutou, Imothep, Taharka, Le boss, Fouyong, Igor, Fernando.
Elle
Lui
la très jeune fille rousse
Goldie
Brad
L'homme aux oiseaux
Ulysse la police
Rapunzel
Afonso
Kéké
L'ours
Milieu de journée, soleil de plomb écrasant toutes les ombres.
Un terrain vague, des palissades pleines de grafitti et de couches d'affiches superposées, au fond à droite une grue près d'un immeuble genre gratte ciel avec une inscription verticale en grosses lettres blanches et vertes « Lowenbrau, ». Au premier plan, à gauche un préfabriqué sans étage avec des fenêtres coulissantes et un toit en tôle ondulée. Au fond à gauche, la mer et au fond de la mer un écriteau avec marqué « Tapas ».
Un homme en bleu de travail, une pelle à la main creuse une terre rouge et molle;
OseiToutou : han ! Han!han!Han !, Il s’arrête pose sa pelle et soupire, puis lance :
José je te préviens je creuse dix minutes et ensuite c'est la pose.
Puis il reprends :Han ! Han ! Han ! puis s'interrompant encore une fois, il tends l'oreille, et reprends, puis s’arrête plusieurs fois l'oreille aux aguet, le regard interrogateur. Un dernier coup de pelle, puis on entends Clonk, clonk, Aiiiiiiiiiiiie !
Osei toutou s'agenouille brusquement au bord du trou.
-HO, José viens voir, vite !
Un homme brun, le visage couperosé, en salopette bleue s'avance rapidement.
Une main aux ongles longs manucurés et couverte de bijoux tenant un sac à main en croco vert, surgit sortant du trou, suivie d 'une autre main tout aussi chargée en brillants de pacotille, on entend une voix féminine avec un fort accent de l'Hérault.
Elle : Poouh c'est pas trop tôt. Il fait chaud là dedans. Aidez moi un peu là, vous, au lieu de faire cette tête de poisson mort. C'est quoi votre nom ?
José : José, Madame, il tend sa main, puis l'autre. Osei toutou, aide moi, tu vois bien.... HO HISSE...
Une tête aux cheveux noir corbeau suivit d'un corps aux formes voluptueuses revêtues d'une légère robe de soie à pois rouges agrémentée d'un ou deux volants surgit du trou, enjambant le talus
Elle :Merci, infiniment , fait la femme avec un grand soupir
Au loin la grue effectue un tour complet dans le ciel.
2La femme, la cinquantaine, est deux fois plus grande que José et Osei Toutou ; elle remet sa chaussure à talon manquante d'une main, s'époussète, réajuste son soutient gorge et secoue la tête,
Elle :C'est bien la peine de repasser ses affaires.... Puis montrant sa main gauche.
Vous savez que vous avez faillit fêler mon solitaire...
La femme regarde autour d'elle, plisse les yeux, chausse des lunettes de soleil qu'elle sort de son sac :
C'est ici Gibraltar ?
Osei toutou(balbutiant) : Oui le rocher c'est sur la droite .
Il montre la grue sans quitter la femme des yeux.
Celle ci brusquement inquiète, s'agenouille au bord du trou, et hurle :
`Elle : On est arrivé, dépêche toi.
C'est terrible il est toujours à la traîne. Si il marche à l'avant, c'est encore pire, il ne peux pas s'empêcher de se retourner pour discuter, on avance plus.. pfff, c'est d'un pénible. Mon chéri un petit effort, regarde, tout de même, ces messieurs t'attendent....
Deux bras bronzés s'extirpent du trou, l'homme est massif, trapu et musclé, le crâne rasé avec une moustache et un anneau à l'oreille, il porte un gilet de cuir et une guitare en bandoulière.
Lui (avec un fort accent italien): Il est ou le rocher bibiche, tou es soûre que c'est bien ici? Bonjour Messieurs, le rocher de Gibraltar yé vous prie?
José et Osei toutou (les yeux écarquillés, d'une seule voix, montrant la grue) : C'est par là.
Lui: Bibiche tou es certaine que c'est aujourd'houi ?
Elle : Mais oui, enfin quand même je sais. C'est toutes les semaines, le vendredi à 13 heures.
Se tournant vers José et Osei toutou : Vous avez l'heure j'espère ?
Osei Toutou : Oui, il est 12h 45.
Elle :Tu vois je te l'avais dit qu'il fallait qu'on se dépèche et toi tu traînes.
(A Osei toutou ) C'est comme un aimant je me met derrière lui et, forcément, il va se retourner comme une porte qui pivote sur un axe à 180 degré, plaf, c'est un réflexe vous savez quand le docteur vous tape le genou avec son petit marteau. Et c'est comme ça depuis 25 ans.
Lui : Tou sais il y avait oune tres jeune fille youste derrière moi. Je l'ai voue elle portait oune cape en laine un po entrouverte qui laissait entrevoir des seins tout pointous, un joli pétit chapeau et un panier en osier, elle m'a demandé son chamin, je crois qu'elle était perdoue, elle voulait aller voir sa grand mère je n'ai pas su quoi répondre.
José sors son téléphone portable de sa poche, numérote.
José : Allo, Taharka, il ya un problème sur le terrain, on a besoin de renforts, préviens le boss, Imothep, Tutmose, Huang et Igor , enfin toute la troupe, ça urge. On a des clandestins .
Elle : Comment ça des clandestins ? Mais depuis quand ?
José : Vous êtes en situation irrégulière sur le territoire Britanique.
Lui: Allons donc, jeune homme, arrêtez ploutôt dé regarder les seins dé ma femme.
José fait mine de se précipiter vers l'homme qui est deux fois plus grand que lui, mais est arrêté net par la vision d'une frèle jeune fille aux cheveux fins et roux, dépassant d'un petit bonnet blanc tricoté au crochet et s'attachant sous le menton par deux rubans roses, elle a le teint très pâle, est nue sous un manteau rouge, ses jambes immenses, chaussée de tong, escaladent le talus qui marque la sortie du trou.
La très jeune fille rousse : Oh que c'est lourd, ! Elle pose son panier en osier sur le sol et s'assieds en mettant soigneusement ses jambes sur le côté puisqu'elle n'a pas de culotte, elle dévoile par la fente de son manteau une poitrine naissante.
J'ai faim maintenant, je crois que je me suis vraiment perdue, messieurs auriez vous la gentillesse de me dire ou se trouve « la petite maison de mère grand dans la foret » c'est tout ce que j'ai comme adresse.
Apercevant l'homme à la guitare : Oh vous êtes là aussi ?
Lui : Oui, et voici ma femme, nous allons à oune performance organisée par un ami sur un rocher(montrant la grue) de ce côté là. Voudriez vous nous accompagner ?
La tres jeune fille rousse : Oh et bien si vous me portez mon panier je veux bien. Mais il faut que je prévienne chez moi, on ne sais jamais ce qu'il peut arriver.
Elle ouvre le couvercle de son panier :
Tenez madame, prenez donc un sandwich aux œufs ce sera déjà ça en moins à porter. Nous allons alléger ce cabas pour plus de commodités.
S'adressant à José et à Osei toutou :
Et vous messieurs voulez vous gouter à mon délicieux pâté à la moelle de bœuf, c'est la recette préférée de ma mamie.
Sortant son portable elle frappe un SMS avec dextérité :
Voilà, personne ne va se faire de souci.
À Taharka, le boss, Imothep, Huang et Igor qui viennent d'arriver qui la regardent interloqués :
Pouvez vous m'aider s'il vous plaît à préparer le repas du pique nique, voici la nappe à carreau , les serviettes sont assorties aux verres ce serait dommage de les mettre de côté. Il y a même des couverts en balsa et une gourde d'eau fraîche. Au fait n'auriez vous pas un endroit plus confortable pour déjeuner, c'est un peu pierreux par ici, j'ai des petits cailloux plein les fesses.
Elle :Ha ! Nous non, on déjeune pas on est en retard, repond la femme. Depêche toi amour, je ne veux pas rater la performance
La très jeune fille rousse: C'est quoi exactement cette performance ?
Lui : C'est oun ami qui fait de l'élevage dé rapaces, c'est oune performance hebdomadaire qu'il fait avec oun oiseau, oun gros buzard, je crois , depuis toujours, il travaille parfois avec les cirques, il donne beaucoup dé loui même vous savez. Il est sponsorisé par Cicatryl
Elle :Oui on se demande comment il n'en a pas marre. Alors pour le soutenir on y va, ça lui fait du public en plus des singes et il peut justifier de l'occupation de son rocher auprès des autorités.
La très jeune fille fille rousse : Vous reprendrez bien un peu de pâté de foie de volailles à la moelle de bœuf ou bien ? Il va se perdre avec cette chaleur.
Elle : Non écoutez vraiment non, n'insistez pas mon mari est végétarien, d'ailleurs nous allons être en retard et ce qu'il fait avec son oiseau est précisément à 13 heures.
La tres jeune fille rousse :Vous pourrez le voir la semaine prochaine non ?
La femme se place intentionnellement derrière l'homme qui se retourne instantanément
Lui : Oui, mouis c'est vrai, après tout, pourquoi pas ? Tu n'as pas faim bibiche ? Je peux manger les œufs moi...
Elle : NON.
José à Imothep : Tu as appellé la police ?
Imothep : Oui chef, mais je crois qu'il y a un problème de plus dans le préfabriqué de la cantine là c'est du sérieux, on est venu vous prévenir.
Au même moment Elle d'une voix blanche prononce ces mots :
Elle : Surtout ne bougez pas, que personne ne bouge, il ya une grosse masse là derrière moi.
Se concentrant, comme une voyante :
C'est un ours, un ours brun des montagnes de Pensylvanie.
Et se retournant : Mais qu'est ce qu'il fait ici ?
En effet émergeant du préfabriqué, un ours se dandine, en direction du groupe central, il se tient debout, il bande et bave à la fois, c'est un grand ours brun de deux mètres de haut.
Du préfabriqué s'échappent des cris déchirant, dont on peine à identifier la teneur, des brames à rythme régulier qui scandent sa marche, enfin un dernier brame allant crescendo, et l'ours se pose sur ses pattes avant .
Il s'avance au sein du groupe pétrifié, renifle le pique nique déployé sur le sol, bave un peu et tourne autour de la très jeune fille rousse humant le paté qu'elle a dans la main, puis il se détourne et s'éloigne légèrement.
Une jeune femme blonde très bien faite et pulpeuse, en combinaison de satin beige rosé , les cheveux blonds décolorés complètement décoiffée et gardant l’empreinte d'une mise en plis bouclée, surgit soudain à la fenêtre et dit d'une voix forte,
Goldie : N'ayez pas peur il est très doux.Vous n'auriez pas du miel, c'est terrible ces ours qui ne mangent que des myrtilles et du miel.
Puis regardant à l’intérieur :
Chéri tu as bien regardé dans tous les placards ?
L'ours, placide tourne la tête, rugit .
Goldie : Je ne sais plus quoi faire tu sais tu n'aurais pas du me suivre jusqu'ici, c'est trop loin de chez toi.
A ce moment précis s'ouvre une des fenêtre de l'immeuble du fond au niveau de l'O de Lowenbrau , on entend une mélopée en allemand avec un accent teutons très prononcé.
C'est une version allemande du clair de lune à Maubeuge.
L'ours intrigué se dirige vers le fond de scène. De la fenêtre surgit une masse on ne sait si ce sont des cheveux ou plusieurs cordes enchevêtrées, qui arrivent au sol au niveau du nez de l'ours.
Le chant se fait de plus en plus insistant, l'ours se dresse sur ses pattes.
N'y tenant plus la jeune femme à la combinaison de soie enjambe la fenêtre et pieds nus se poste au bas du gratte ciel.
Goldie : C'est bien gentil mais comment voulez vous qu'il monte, donnez lui plutôt le code, l'étage et le numéro de l'appartement, je vous l'envoie.
De la fenêtre descend doucement un petit panier dans lequel la jeune femme pioche un petit papier tout en grattouillant l'ours derrière la tête.
Goldie : 3579 lui murmure t'elle à l'oreille., c'est un bon chiffre. C'est au septième, allez vas y mon vieux, c'est ton jour.
Et l'animal disparaît dans l'immeuble.
Puis se tournant vers le noyau central, elle remonte sa bretelle et se présente, faisant la bise à chacun.
Goldie : Bonjour bonjour bonjourbonjourbonjour.bonjour, bonjour bonjour, enchantée.
Moi je suis Goldie, reculant d'un pas.
Les travailleurs en choeur : Nous on est d'abord là pour construire un parking à six niveaux en dessous du sol et on aimerait bien pouvoir continuer le boulot. Hého.
Goldie : Et voici mon ami, Brad, Braaad !, il en met du temps à sortir, c'est à cause de son plâtre.
Apparaît un jeune homme à la musculature impressionnante, des cheveux boucles et des favoris, des tatouages maoris ornent la totalité de ses avant bras.
Il a un plâtre de marche au pied gauche.
La très jeune fille rousse :Bonjour, si vous voulez du pâté c'est le moment. Elle tend le plat vers lui.
José et les autres travailleurs en choeur : Mais qu'est ce que vous faites là, c'est notre cantine, vous n'avez pas le droit d'occuper ces locaux. Sortez immédiatement.
Brad : Ya pas d'soucis, je sors ne vous en faite pas.
Les travailleurs en choeur : Tout de suite tout de suite s'il vous plaît, et plus vite que ça.
Goldie : Il faut l'excuser c'est pas ça faute c'est à cause de son pied, il nous fallait un endroit sec pour dormir et comme notre barque prends l'eau, et puis moi j'adore venir chez les gens quand ils ne sont pas là, en Suisse je squattait un grand chalet en bois du 15 eme siècle du côté de Gstaad, et l'ours de la maison m'a suivit ici, mais il a un peu trop grandi pendant le voyage et je ne sais plus quoi en faire.
Et puis j'ai rencontré Brad et puis, et puis, c'est le pied …
Brad prend nonchalamment Goldie par la taille et lui mordille langoureusement une oreille..pendant tout le temps qui va suivre il la touche comme le boulanger sa pâte à pain, lui tripote un sein, une fesse, le cou. il la hume avec délice.
Goldie :Je cherche du boulot, je suis la reine des gnocchis vous savez, je peux faire du poulet à la papaye et des pasteis de nata et aussi la tarte au citron. Vous n'auriez pas besoin d'une cuisinière, une cuisinière et un Jardinier, enfin Brad, il peut faire plein de choses, les momos tibétains par exemple. Il les fait, mmmh c'est délicieux. Avec un bon bouillon au Coriandre.
Alors ? Qu'est ce que vous décidez ? Celui qui fait à manger c'est qui ?
Les travailleurs en choeur : c'est Huang.
Goldie :Et c'est bon ?
José : Ah il ne sait pas faire les pasteis de nata.
Les travailleurs en choeur : Non ! On a déjà eu une cuisinière, et elle est morte d'une intoxication alimentaire, c'est pas drôle, on s'attache, maintenant on ne prend plus que des hommes. Mais le grand type là il va nous aider à arracher quelques arbustes.
Qu'est ce que vous savez faire vous?
Brad se grattant la tête : bin j'ai fait l'armée, je sais planter des tentes, faire la tortue ou la méllée comme au rugby. Et puis faire avancer mon bateau avec une voile. Je peux conduire un tank aussi., je vais vous aider avec votre tractopelle. C'est ma mère qui m'a appris à faire les momos...
Les travailleurs en choeur : Tout ça c'est très bien, mais vous avez un permis de travail, nous on attends la police.
Goldie: J'aurais pu commencer tout de suite si vous aviez désiré mais il n'y a rien dans le frigo...
Imothep : C'est vrai qu'il ya la petite avec son pique nique, mais je ne sais pas si il en a assez pour tout le monde. Qui a préparé le casse croute ce matin ?
Regardant le panier. Ca m'a l'air d'une dinette de poupée...
Venant de marcher un bon moment sur le rivage un homme basané, bien fait, torse nu en short , débarque du fond de scène, portant deux énormes oiseaux, par les pattes comme on porte des bêtes que l'on va plumer, il marche vers le petit groupe .
Il marmonne tout seul dans sa barbe courte et bouclée, semble épuisé et en sueur, une cicatrice lui barre l'abdomen du côté droit et un bandeau taché de sang lui ceint l'oeil gauche.
L'homme aux oiseaux voyant Lui et Elle: Ha vous êtes là ! Et ouvrant ses bras prolongés par les oiseaux battant des ailes il se précipite vers l'homme à la guitare et sa femme.
L'homme aux oiseaux : Vous êtes gentils d'être venus mais pour aujourd'hui c'est annulé.
Lui: Annulé, non ? Impossible ? Qu'est ce qui s'est passé ?
Elle : Tu t'es fait mal à l'oeil ?
L'homme aux oiseaux : Il s'est passé que c'était trop difficile à la fin.
La très jeune fille rousse : Oui mais ça c'est pas nouveau, que s'est il passé de nouveau ? Elle se lève et doucement fait le tour de l'homme et de ses volatiles, ceux ci tentent de se redresser et essayent de l'atteindre avec leur bec.
L'homme aux oiseaux :Il s'est passé que, que j'ai deux nouveaux oiseaux, ce sont des aigles blancs du Mexique, pour passer à la vitesse supérieure tu vois, pour me changer un peu du sempiternel faucon Bourguignon. J'ai mis un sacré petit bout de temps à les dresser avec patience, du régilait et de la brioche vendéenne.Je pensais que c'était bon, qu'il étaient prêts, et au moment de l'action principale,....il s'en sont pris à mon œil, les imbéciles, le foie je veux bien de toutes façons, je suis préparé depuis le temps, ça été assez dur comme ça et maintenant j'y arrive bien, mais les yeux, non, c'est trop, ça suffit, j'arrête, je n'en peux plus et je n'ai signé aucun contrat avec Optrex.
Je vais faire autre chose, du jonglage peut être.
Goldie lorgnant sur les volatiles : On a de quoi manger à midi alors, c'est pas bien la vie ! Juste au bon moment.
La très jeune fille rousse : Des aigles blancs du Mexique, c'est une espèce protégée surement pas.
Les travailleurs : De toutes façon voilà la police. Toujours pleine de malices.
Une vedette avec un drapeau aux couleurs du gouvernement britannique accoste au fond sur la rive
Un homme en uniforme descend de la vedette et s'approche. Deux énormes bouchons blancs couvrent ses oreilles.
La très jeune fille rousse à l'homme aux oiseaux: Tenez prenez un peu de quoi vous remonter, et elle lui donne du pâté à la becquée, elle semble très attirée par l'homme aux oiseaux et réciproquement.
Je voudrai vous amener chez ma grand mère, elle adore le Mexique, chez elle il y a plein de peintures de Frida Khalo, et on mettra vos aigles dans le poulailler.
L'homme aux oiseaux : Si vous voulez, vous connaissez l'Egypte ?
La jeune fille rousse : Non, mais tenez, ouvrez la bouche.
L'homme aux oiseaux : Je suis né à Alexandrie, je voudrai vous montrer mon pays .
La très jeune fille rousse :J'ai trop chaud, il faut que j'enlève mon manteau.
Ulysse la police : José, salut ami, tu as de la chance, je passais par là que se passe t'il ?
José : On a des clandestins
Ulysse la police :Comment ?
José hurlant:des Clandestins
Ulysse, n'entendant toujours pas :
Il y a déjà un attentat à la pudeur mademoiselle couvrez vous s'il vous plaît, ou je verbalise.
Regardant José : Et quoi d'autre? Dépêche toi je suis pressé de finir ma tournée. Popy m'attend à 14h j'ai posé mon congé parce que j'ai une otite et qu'on doit aller chez sa mère et tu sais comment elle peut être à cheval sur les horaires..
José s'époumonant : Des clandestins, à Imothep va me chercher une pancarte et un morceau de craie...
Imothep revient en brandissant un pancarte avec marqué « Clandesting ».
Ulysse la police : HA tient ça va faire du chiffre..., C'est tout ce monde là ?
Entre temps Goldie, Elle, Brad et la très jeune fille rousse qui a mis son manteau en laine sur sa tête à la façon d'un gros turban, se mettent en ligne alors que L'homme à la guitare se met à son instrument.
Le groupe, chante et danse, la chorégraphie est contemporaine tres travaillée comme si ils étaient depuis une décennie membre de la même troupe.
D'abord Elle s'avance poussant un glapissement entre le flamenco et la music Kabir :
AAAAAAAAAAyAAAAAAAAAAyAAAAAAAAAAAye,
Son visage se déforme alors qu'elle s'époumone, puis on entend un rythme très tranché et régulier Clap clap clap clap et le son de la guitare.
Il vont venir chacun à leur tour faire un petit solo à l'avant.
D'abord Brad, torse nu, très séduisant ; ensuite Goldie, dans le plus pur classic flamenco, très étiré , pieds nus, avec un petit éventail, et pour finir la jeune femme rousse complètement nue avec son manteau sur la tête dans une version plus sinueuse disons orientale
Les paroles de la chanson
Nous sommes les clandé, éeéeéeéeéeéeées, les clandéeéeéeéeéeéeéeéeées du deeeeeeeeeestin, inininin inininininin. Ollééééé aaaayayayayayaye.
Toujouts aaaaaaaaaaaaallaaanant ant ant ant ant , toujoujouououours venant ant antant ant ant ant, et tréééééééééépassantantantanat . Les frontières de la terre n'exisisisisisistent paaaaaaaas pour nououououououos autres voyaaaaaaaageeeeeeeeeeeeeeeeeurs
La terrestatous laterrestatous, je ne l'emporte paaaaaaaaaaaaaaas avec mes paaaaaaaaaaaaas ayeayeayeayeayeyae OOOOOOOOOOOlééééééé.
Jeeeeeee ne l'emmmmmporte pasasasasasasaqsasa avec mes paaaaaaaaaas asasasas. OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOlé.
Jeeeelalaiiiiselajeeeelaaaaalaissseelaaaaaaaa.
Emportés par les chant les travailleurs sauf José et Ulysse la police frappent et accompagnent le rythme de leurs mains.
Lorsque la fille rousse exécute son solo elle a toujours son panier à la main, l'homme aux oiseaux la rejoint et danse avec elle ; il danse tout près sans la toucher mais la tension entre les deux corps est perceptible, les oiseaux que l'homme ne maintient plus la tête en bas se redressent, l'homme est obligé de lever les bras vers le ciel alors que les aigles enfin libérés l'entraînent.
L'homme aux oiseaux :C'est maintenant ou jamais, monte sur mon dos et accroche toi à mon cou.
La très jeune fille rousse grimpe à califourchon sur l'homme et ils s'envolent tous deux emportés par les aigles. Mouvement accompagné de lumière et de projection vidéo d'ailes et de plumes).
La jeune fille rousse : Chez mère grand c'est par là je crois... Zut mon panier.
Le panier tombe, la grue fait un tour complet.
Ulysse la police : il nous en reste au moins quatre, vos noms, prénoms, adresses, et numéros de téléphone, passeports, visas , et titres de transport, assurances et cartes grises des vehicules, copie de la feuille d’impôt et de la taxe d'habitation, s 'il vous plaît.
A ce moment on entend un énorme rugissement qui vient du septième étage de l'immeuble de la Lowenbrau, tout le monde tourne la tête sauf Ulysse la police qui semble ne rien entendre.
L'ours est à la fenêtre.
Goldie : Il nous fait signe. L'ours pousse un autre rugissement significatif. Signe que c'est prêt ! Puis encore un autre et remue les pattes. Signe que c'est prêt pour manger ! Ah !C'est pas trop tôt ! je sais bien qu'on est à l'heure espagnole mais tout de même. A la cantonade...C'est l'appartement numéro 3579, chez Rapunzel, une allemande. OH ! cool la fille. Vous êtes invités les gars.
Tous se précipitent excepté Ulysse, José et Osei Toutou. Elle et L'homme à la guitare s'éloignent à reculons.
Lui: Qu'est ce que tu en dis Bibiche ?
Elle : Je le trouve joli ce bateau à moteur avec son drapeau qu'est ce que tu en penses ? Tu crois qu'on peut dormir dedans ? Tu l'as avec toi ton permis ?
Lui: Oui dans ma poche là.
Ulysse la police à José : Ce couple là, il sort d'ou ?
José et Mohamed montrent le trou sans mot dire, Ulysse la police regarde le trou l'air pensif.
Elle : Partons en douce, Les Iles chocolat au large du Cameroun, on pourrait aller voir Othello, ça te dis ? Tu crois qu'il y assez d'essence dans le moteur ?
Lui: T'inquiète j'ai des sous.
Elle : Des péséstas ?
Lui : Des dollars Amore.
Elle et Lui montent dans la vedette démarrent et s'enfuient.
Ulysse la police quasi hypnotisé par absorbé par le trou, fini par ôter les gros tampons de ses oreilles: Je crois que j'ai entendu du bruit. Se penchant de plus en plus dans le trou : Comme un bruit là dedans, un bruit de moteur, bizarre, que va dire Poppy, que je n'aurais pas du enlever mes bouchons d'oreilles que je vais encore avoir une otite et qu'elle en a assez. Disparaissant complètement dans le trou : C'est toujours comme ça lorsqu'une femme vous prends dans ses filets on ne sais comment se dépêtrer. Mais bon, avec Poppy c'est pour la vie, je le sais.
José et Osei toutou restent au bord du trou. José avise le panier que la très jeune fille rousse à laissé tomber..
José : On n'aura tout de même pas perdu la matinée
Ils s'asseyent et partagent le pique nique au bord du trou.
Rideau, acte2
A l’intérieur de l'immeuble de la Lowenbrau, dans une pièce tapissée de miroirs de toutes les formes aux cadres dorés à la feuille et de crucifix de toutes les tailles et genres, au milieu d'une horloge avec un coucou mécanique sonne à intervalle régulier.
Une grande table autour de laquelle sont rassemblés de face tous les protagonistes Goldie, Brad, l'ours, Igor, le boss, Huang, Taharka, Tutmosé, Iimothep. Rapunzel est au centre, ses cheveux longs sont disposés tout autour de la table et couvrent les pieds des convives, elle porte une légère barbiche et s'exprime avec une voix grave très douce.
Goldie comptant : On est dix en tout, il en manque ?
Rapunzel : Oui deux.
Le coucou : coucou coucou.
Brad : Si on commençait ça les fera venir.
Goldie à la fenêtre : hurlant » Toutou, José !
Rapunzel : Je préfère attendre si vous voulez bien.
Imotep : Vous êtes Allemande ?
Rapunzel : Oui et juive aussi, en attendant prenez donc ces ships de crevette, un par personne, ou alors des petits pains, à volonté, j'en ai toute une collection.
On frappe à la porte, un homme trapu au ventre proéminent en gilet de cuir, des bracelets de force aux poignets ouvre la porte, entrent L'homme aux oiseaux accompagné de la très jeune fille rousse qui a remis son manteau.
L'homme aux oiseaux : On a été arraisonné en plein vol par un avion de chasse Britannique, impossible d'aller plus loin. Ils nous ont poursuivit en piqué jusqu'à ce qu'on se pose.
La très jeune fille rousse: Ils faisaient un bruit infernal à vous faire froid dans le dos. Octavio et Ernestor étaient morts de peur.
Les deux oiseaux se dandinent en liberté pendant la scène qui va suivre.
Rapunzel (montrant les chaises): Asseyez vous je vous en prie. Nous pouvons commencer.
Si vous désirez nous avons de la bière ou un petit vin blanc d'Alsace très ordinaire, à volonté.
Imothep: vous habitez ici depuis longtemps ?
Rapunzel : Je suis ici en service commandé pour un petit moment, j'ai été en reconnaissance la semaine dernière, il n'y a pas beaucoup d'arbres ici, non ?
Imothep: Oh, des cyprès, quelques chênes et beaucoup d'oliviers.
Rapundzel : Et à part le rocher c'est complètement plat. Pas la moindre petite montagne.
Je voudrais trouver un endroit ou rassembler un peu de monde à l'air libre.
Mes amis si nous allions faire une petite virée en Espagne ?
Imothep, Taharka, Tutmosé, Le boss en choeur : Oh alors ça c'est pas facile, on ne demande pas mieux, mais enfin la dernière fois, si Ulysse la Police ne nous avait pas ramené dans son bateau à moteur, on serait resté sur place à dix pieds sous terre comme le copain Affonso, et sa petite fille Kéké, alors nous on bouge pas d'ici.
Rapunzel : J'ai un plan pour traverser le détroit sans bateau, c'est juste une histoire de concentration.
Tutmosé : Bon d'accord mais ça ne change rien au problème qu'il y ait de l'eau ou pas la balle te
passe au travers du corps.
Rapunzel : Pas d'inquiétude j'ai des gilets en acier, à la cave, fabriqués par Raymond le forgeron, mon fidèle compagnon. On les a entreposés avec les munitions.
Taharka : Mon frère, n'insiste pas, un jour ces choses se passeront en sens inverse, la roue tourne.
Rapunzel : Oui, mais là, j'ai besoin d'espace, de foule, d'océans à traverser, de Judas et de Marie madeleine, qui veut faire Marie madeleine ? La zone territoriale maritime espagnole aurait été un endroit terrible pour s'entraîner. Apparition, disparition.
Goldie : Moi si vous y tenez, je peux faire Marie madeleine, mais je vous préviens je ne sais pas nager .
Rapunzel : il me faut aussi deux croix en bois des clous, un marteau et des soldats Romains.
Et au fait, Judas, qui va faire Judas ?
La très jeune fille rousse : Ca ne peut être que celui que tu préfères.
Rapunzel designant l'ours : Lui.
L'ours rugit et agite les pattes.
Goldie : Il dit qu'on pourrait aller s'entraîner sur la terrasse.
Timothée, Taharka, Thoutmosis, Le boss en choeur : On veut bien faire les soldats romains.
Rideau acte 3
La terrasse de l'immeuble de la Lowenbrau.
La très jeune fille rousse : Vraiment je ne sais pas à quoi ça sert son truc, il va se faire mal et c'est tout.
Raymond la clope au becen train de clouer Rapunzel sur une grande croix : en fait c'est étrange, à chaque fois qu'on refait cette scène, il se passe vraiment quelque chose.
Rapunzel : S'il te plaît Raymond fais attention tu me mets de la cendre dans les yeux.
Raymond redressant la croix et la fixant tout seul à la verticale comme s'il s'agissait de polystyrène : Et vla l'travail.
Disposant les cheveux de Rapunzel autour de la croix : Faudra faire un soin.
Rapunzel : Allons Y
Sur une musique de Haydn (les septs dernières paroles du Christ) mise sur un gramophone par Raymond, se joue un étrange ballet entre l'ours, Goldie, Marie madeleine, les travailleurs gardes romains.
L'homme aux oiseaux a décollé accompagné de la très jeune fille rousse qui humecte avec une éponge les lèvres de Rapunzel.
L'ours tente de grimper sur la croix sans succès, fini par danser sur la la musique, Goldie debout sur les épaules de Brad essuie le corps de Rapunzel avec une serviette éponge, les trois gardes tournent autour de la croix en hurlant férocement et brandissant leurs piques.
Raymon prends des photos avec un énorme zoom.
Imothep regardant par dessus la rambarde : Oh regardez, la mer a disparu.
Rideau acte 4.
Retour au décors de début, sauf la mer
José et Osei Toutou finissent de déjeuner et jettent les reliefs du festin dans le trou et au même moment sortent de celui ci émerge une petite fille noire avec des papillotes sur des petites tresses et une poupée en chiffon à la main droite, la tenant par la main gauche un grand type tout maigre, africain.
Affonso : Kéké tiens moi la main bien fort.
Kéké : Je voudrai donner un bain à ma poupée.
Les personnages de l'histoire descendent du toit terrasse sauf Rapunzel qui reste clouée sur la
Vacarme assourdissant des pales d'un hélicoptère qui vrombissent, un mégaphone qui dit quelques mots en anglais en espagnol.
Goldie hurlant : Il est ou Raymond ?
La très jeune fille rousse hurlant: Raymond est parti à la cave chercher les gilets.
Focus sur Rapunzel et l'immeuble de la Lowenvrau sur fond de pale d'hélicoptère et d'ordres donnés en Anglais , Espagnol, Arabe au Mégaphone. Crescendo
Explosion de l'immeuble de la Lowenbrau. Gros plan, Rapunzel qui monte au ciel sur la croix comme une fusée suivie de l'ours accroché à ses cheveux.
Fin