Soutien à Ibtissame Betty Lachgar (1)
Critique de la position de Brahim IABKRIMAN et d'autres en matière d'atteinte à la religion
Il s'agit là de l'abonné Médiapart ayant déposer un commentaire consultable sous l'article "une activiste féministe en détention pour "atteinte à la religion islamique" au Maroc" sur Mediapart.
Dans cette affaire Ibtissame Lachgar la marocaine lesbienne menacée de prison (validée à 30 mois récemment - note bas de page) ne remet pas en cause la religion, ne critique ni le roi, ni l'islam sur son tee-shirt : elle donne une définition de Allah, qui après tout, puisqu'iel est tout, peut aussi être lesbienne.
Chiita - un abonné proche de Iabkriman sur ce sujet- trouve cela violent ! Inversion des valeurs ! S'exprimer ainsi sur un tee-shirt serait violent ! Pauvre chéri ! Faudrait 1000 violences de ce genre pour faire avancer cette liberté et ce droit contre une conception autoritaire et punitive de cette interprétation de cette religion, ici l'islam : elle se trouve en prison pour 30 mois (1) !
Il importe de distinguer - ce que ne fait pas le sieur Iabkriman - critique de la religion et critique des croyant-es qui ont certes le droit de croire (sans cependant imposer leur croyance à autrui ). Il y a droit universel de critique de la religion pour ce qu'elle affirme et que nul n'est obligé d'accepter, y compris d'ailleurs le ou la croyant-e qui entend - et c'est de droit - vouloir rester croyant-e en Dieu et même vouloir s'inscrire (souvent de par sa famille ou sa nation d'origine) dans telle ou telle religion historique, ici l'islam et telle ou telle branche de l'islam mais toujours avec droit de regard sur ce qui est dit et prescrit souvent par des hommes depuis fort longtemps. Sauf à assimiler religion et secte, il faut défendre ce droit de regard critique sur le contenu non seulement pour l'athée mais aussi pour le-la croyant-e. C'est que dans le Coran, comme d'ailleurs dans la Bible, tout n'est pas respectable en soi sans un minimum de raison critique, à commencer par une conception patriarcale du monde.
La critique de la religion - islam ou autre religion - peut s'exercer aussi sous forme de blasphème . D'ailleurs tous les fétiches à majuscule - y compris donc ceux non religieux - peuvent subir une désacralisation mais c'est là autre chose . Le blasphème restera de droit tant que les religions prétendront à la supériorité de leur position . Cela devrait être de droit partout dans le monde ! Et ce d'autant plus qu'il existe un islam de merde partout dans le monde, c'est à dire un islam ultra-réactionnaire, notamment par rapport aux droits des femmes et des homosexuel-les , par rapport au droit de quitter la religion ou de l'interpréter autrement, par rapport à la démocratisation des sociétés .
Fort heureusement tous les musulman-es n'adoptent pas un tel islam restrictif et inégalitaire et peuvent se montrer pro-liberté, pro-égalité entre hommes et femmes. C'est ce qui justifie le refus de l'amalgame entre le croyant intégriste et celui qui s'en est émancipé. Le refus de la généralisation est à la base de l'antiracisme . Là Realnews - un autre abonné - évoque 99% des marocains a suivre un islam rigoriste. C'est beaucoup : En est-il certain ? Reste que ce chiffre n'autorise aucune dictature contre les droits universels d'être différent de la majorité pour peu que sans nuisance à l'égard d'autrui.
En outre, l'amalgame de Brahim IABKRIMAN entre critique du croyant et critique de la religion pour empêcher l'un et l'autre débouche sur une position particulièrement sévère puisque loin de proposer une simple amende pour critique de la religion vous soutenez une position lourdement pénalisante : la prison. Rien moins ! Bref avec vous les dictatures religieuses sont défendues !
Alors une question émerge : qui êtes-vous pour promouvoir une telle sévérité?
Cela me rappelle KAMAL 88 (autre abonné intégriste) mais aussi et surtout le FIS algérien de la "décennie noire " (égorgement en moins mais islamisation par voilement obligé et constant des femmes !) . Vous n'ignorez pas que l'islam peut donner le bon (ouverture et tolérance) comme le pire et plus précisément avec des positions de type intégriste comme la vôtre.
L'islam permet en effet, hélas, à certain-es des discours et des pratiques autoritaires inadmissibles - ce qui n'est pas le cas de tous et toutes - comme l'exigence de recouvrement complet des gamines et des femmes musulmanes : cette sexyphobie maladive, autoritaire, sexiste et ultra-patriarcale est interdite et passible de peine en France, sans doute pas la prison certes mais du pénal.
En tout cas, au-delà du judiciaire, c'est à contester avec la forte vigueur face aux religieux intégristes sexyphobes pro-voile de type Hassan IQUIOUSSEN, imam frériste (ayant d'autres chefs de poursuite) !
Une chose doit être claire.
Le rejet de l'islamophobie comme forme de racisme n'a pas à protéger ce type de conception réactionnaire de la religion. Nous avons à respecter les musulman-es comme les autres croyant-es et cela ne doit pas faire souci mais à l'évidence tout n'est pas acceptable au nom de la religion ! Nous combattons tous les intégristes religieux de toutes les religions, islam compris.
Christian Delarue
1) Le parquet marocain avait d'abord annoncé le dimanche 10 août avoir placé en garde à vue la militante féministe Ibtissame Lachgar vêtue d’un t-shirt comportant des inscriptions jugées « offensantes envers Dieu ».
Puis ce mercredi 3 septembre 2025 , un tribunal marocain a condamné la militante à 30 mois de prison ferme pour « atteinte à l’islam » ! 2 ans et demi de prison pour un tee-shirt "Allah is lesbian" !
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