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Billet de blog 12 septembre 2025

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Des sociaux-démocrates gouvernent avec des partis situés à leur gauche.

Dans de nombreux pays d'Europe, les sociaux-démocrates gouvernent avec des partis situés à leur gauche. Matéo ALALUF

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Dans de nombreux pays, les sociaux-démocrates gouvernent avec des partis situés à leur gauche. 

Extrait de LES POSSIBLES n 33 (2022) et de l'étude :

Le paysage dévasté de la social-démocratie en Europe par Mateo Alaluf

https://france.attac.org/nos-publications/les-possibles/numero-33-automne-2022/dossier-la-nouvelle-situation-politique-en-france/article/le-paysage-devaste-de-la-social-democratie-en-europe

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Dans de nombreux pays, les sociaux-démocrates gouvernent avec des partis situés à leur gauche. Ainsi, le succès de la gauche radicale en Norvège aux élections de 2021 a permis de déloger le gouvernement conservateur d’Erna Solberg au profit de Jonas Gahr Store qui a formé un gouvernement minoritaire travailliste avec le Parti du centre, soutenu par deux formations de la gauche radicale de taille plus modeste : le parti socialiste de gauche SV (7,6 %) allié traditionnel des majorités de gauche et le Parti Rouge (RODT), marxiste et socialiste révolutionnaire (4,7 %).

En Suède, Magdalena Andersson dirige un gouvernement minoritaire social-démocrate SAP (28,3 %) avec le soutien des écologistes (4,4 %), du parti du centre (8,6 %) et du Parti de gauche (8 %) issu du Parti communiste se définissant comme éco-socialiste.

Au Danemark, Mette Frederiksen, à la tête du Parti social-démocrate, avait annoncé dès avant les élections de 2019 son choix pour un gouvernement minoritaire. Elle ne pourra former un tel gouvernement que grâce à ses alliés de la coalition dite du « bloc rouge ». Alors que les sociaux-démocrates enregistraient un tassement avec 25,9 % des voix, le parti social-libéral RV (8,6 %) et le Parti populaire socialiste (SF 7,6 %) doublaient les leurs, tandis que la Liste de l’unité ERG était en léger recul avec 6,9 %. Issu du PC, le Parti populaire socialiste est un parti de gouvernement tenant d’un socialisme démocratique et écologiste ; la Liste de l’unité, ou alliance Rouge Verte, écologiste et anticapitaliste fondée par d’anciens communistes et militants trotskystes. Pour éviter le retour des conservateurs au pouvoir, ces partis de gauche, tout comme le Parti social-libéral, ont maintenu leur soutien au gouvernement de Mette Frederiksen malgré ses mesures xénophobes et anti-immigrés.

En Finlande, le Parti social-démocrate a contenu son recul lors des dernières élections de 2019 avec 17,7 % des voix permettant ainsi à Sanna Marin, en dépit d’un résultat modeste, de prendre la direction d’un gouvernement de coalition. Parmi les partis de la coalition, les deux formations à la gauche des socialistes avaient nettement progressé lors du scrutin : la Ligue verte (11,5 %) et l’Alliance de Gauche (8,2 %), parti issu de la fusion du Parti communiste et des Ligues démocratiques du peuple et de la ligue des femmes.

À la veille des dernières élections allemandes de 2021, la possibilité de constituer une coalition de gauche (rouge, rose, verte) pouvait être espérée par les uns et crainte par les autres. Malgré la déroute des conservateurs (CDU-CSU), cette perspective s’est trouvée arithmétiquement exclue par l’effondrement de la gauche radicale. Le parti Die Linke résulte d’une fusion entre le WASG (Alternative électorale travail et justice sociale), scission de gauche du SPD sous l’égide d’Oskar Lafontaine et le PDS (Parti du socialisme démocratique) issu de l’ex-parti socialiste unifié d’Allemagne de l’Est. Die Linke, réduit pratiquement de moitié, n’avait rassemblé que 4,9 % des suffrages lors du dernier scrutin. Olaf Scholtz constitua une coalition à trois : Sociaux-démocrates (SPD), Verts et libéraux (FDP). En réalité, l’anathème porté par le SPD et ses partenaires contre tout rapprochement avec Die Linke aurait empêché une alliance à la gauche du SPD.

En Belgique, les deux partis socialistes (PS francophone et SPA flamand, devenu Vooruit) ont été relégués dans l’opposition en 2014 après 26 ans de participation au gouvernement fédéral. Le traumatisme fut donc immense pour des partis qui ne concevaient la politique que par la participation gouvernementale. Ils étaient concurrencés par les écologistes (Ecolo francophone et Groen flamand) et surtout à leur gauche par le Parti du travail de Belgique PTB, formation de la gauche radicale issue de la mouvance maoïste reconvertie à un réformisme radical. Les socialistes ont musclé leur programme pour regagner un électorat désabusé séduit par le PTB. Les élections législatives de 2019 ont permis le retour des socialistes, PS et Vooruit au pouvoir, au sein d’une coalition de sept partis sans arrêter pour autant l’érosion de leur électorat.

Le résultat des élections, dans un pays à structure fédérale dans lequel les régions disposent de compétences considérables, a encore accentué le contraste politique entre la Flandre, très à droite, dominée par deux partis nationalistes et la Wallonie et Bruxelles où la gauche est majoritaire. L’irruption du PTB qui a plus que doublé le nombre de ses électeurs et représente près de 14 % des suffrages a largement compensé l’érosion du PS. Malgré la pression du syndicat socialiste FGTB pour un gouvernement de gauche, arithmétiquement majoritaire en Wallonie et à Bruxelles, le refus du PTB et le peu d’appétence des socialistes et des écologistes a eu raison d’une coalition de gauche et a permis à ces deux formations de s’associer à des partis de droite dans les gouvernements des régions comme au fédéral.

Dans les pays à tradition social-démocrate, forts de leur majorité, les socialistes avaient pu constituer dans le passé des gouvernements homogènes. Un long déclin électoral dans un espace politique fragmenté ne leur permet plus d’accéder seuls au pouvoir. Parfois relégués dans l’opposition, ils participent souvent à des coalitions gouvernementales. Des formations de la gauche radicale et des Verts sont aussi dans de nombreux pays partie prenante de ces coalitions, comme partenaires minoritaires ou soutiens extérieurs aux gouvernements. La marge de négociation et l’influence de la gauche radicale au sein des coalitions gouvernementales reste cependant limitée, jusqu’à devoir accepter, comme au Danemark, des mesures anti-immigrés par crainte du retour de la droite au pouvoir.

fin de citation

Mateo Alaluf est sociologue et historien, professeur à l’Institut de sciences du travail de l’Université libre de Bruxelles. Dernier livre paru : Le socialisme malade de la social-démocratie, Paris/Lausanne, Syllepse/Page 2, 2021.

suite sur

https://france.attac.org/nos-publications/les-possibles/numero-33-automne-2022/dossier-la-nouvelle-situation-politique-en-france/article/le-paysage-devaste-de-la-social-democratie-en-europe

Mise en ligne 12/9/25 par Christian Delarue 

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