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Billet de blog 8 juin 2022

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Janvier-février 2016 : la ville de Djizré subit un véritable massacre.

Leyla Îmret, co-maire à l'époque du massacre, témoigne Vous trouverez la traduction, réalisée par Tuna Altinel, en dessous de la vidéo

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https://www.youtube.com/watch?v=qSKGxxbQq9g&t=9s

À l'anniversaire du couvre-feu à Djizré, en la personne de Mehmet Tunç, Asya Yüksel et Berjîn, je commémore tou-te-s les martyres résistant-e-s avec respect et gratitude. Sans aucun doute, nous poursuivrons notre cause jusqu'à ce que les assassins et responsables soient jugés devant les tribunaux internationaux pour que notre peuple ne soit pas encore une fois laissé face à un massacre. Il faut bien analyser la cause de cette assaut sauvage pour voir ce qu'a été la défaite et le désespoir de l'État nation contre les démocrates.

Notre peuple, avec le mot d'ordre d'autonomie en vue de l'Identité libre, en d'autres termes autogestion, avec le paradigme de la liberté des femmes, de l'écologie mettait en place le modèle de la Modernité démocratique avec une organisation forte et une haute volonté. Ce modèle, non seulement au Kurdistan mais pour toutes les sociétés et pour le monde a été le destin de cet époque et a été créé et construit par le peuple kurde. C'est ceci qui a été la cible de l'État nation rigide. Vis à vis de son pouvoir, l'autogestion était vue comme un danger.

Le système patriarcal de 5 mille ans par le pouvoir des hommes, la répression et l'escalavage des femmes, était devenu un système immuable de répression et d'esclavage pour toute la société.  La lutte avec le paradigme de la liberté des femmes a été le début de la suppression de ce système de 5 mille ans. À cause de cela, ce modèle a été un grand danger pour la mentalité patriarcale. La liberté des femmes aidait la transformation vers une société libre et démocratique. L'administration écologique, en d'autres termes l'équilibre harmonieux des êtres humains et de la nature, était vu par le capitalisme comme un obstacle, un danger à son exploitation de la main d'œuvre, et ceci aussi a été une autre raison pour continuer l'assaut.

Pourquoi Djizré? Parce que c'est une ville historique dont la géographie avec la rivière Tigre, la Montagne Cudî ont été sources d'inspiration pour les sciences, la littérature et les arts. Elle a été le berceau de l'humanité, le foyer à tous les temps du mouvement de libération du Kurdistan, a joué un rôle résistant et révolté, et a montré sa position politique.

Pendant le couvre-feu, nous savions peu ou prou comment ils viendraient sur notre peuple parce que nous en avions déjà eu l'expérience en septembre 2015. Selon cela, nous avions mis en place un centre d'urgence à la mairie du peuple. Les membres du conseil municipal et les techniciens étaient disponibles au service du peuple 24 heures sur 24. Mais, malheureusement, ils étaient empêchés par l'état.

Au quartier, les maisons brûlaient mais les pompiers n'étaient pas permis de passer. Dans les rues des quartiers, les gens étaient sous barrage de balles, assassinés mais les corbillards ne pouvaient passer pour récupérer les morts qui gisaient parterre. Les blessé-e-s, les malades mouraient de manque de traitement parce que les ambulances étaient empêchées.

Contre ces obstacles, nous prenions des initiatives. Les membres du conseil municipal, les travailleurs de la mairie étaient sous barrage de balles ou mis-e-s en garde à vue ou emprisonné-e-s ou blessé-e-s ou assassiné-e-s.

L'hôpital était fermé aux civils, il était occupé par les soldats et les forces spéciales. En même temps, l'école aussi avait été fermée, elle aussi était sous l'occupation des soldats et des forces spéciales. De l'école, de l'hôpital, du mont de Djizré les civils étaient bombardés par les blindés. Tel un ordre d'extermination et d'assassinat, ceci s'accomplissait pas après pas. L'attitude des soldats contre notre peuple était contraire au droit.

La vie des citadins était entravée, leurs droits les plus fondamentaux avaient été confisqués. Tel une prison ouverte, tout vivant était sans sécurité dans son propre foyer. Ils-elles étaient assassiné-e-s sous des bombardements parce qu'ils-elles ne pouvaient pas accéder à un endroit en sécurité.

C'est de cette manière que les massacres dans les sous-sols aussi ont eu lieu. Les enfants blessé-e-s de cette communauté avaient été bloqué-e-s dans le quartier. Les ambulances n'étaient pas permises d'y aller, ni les corbillards pour récupérer les morts. Quand le massacre des sous-sols était commis devant les yeux du monde, les jeunes du quartier étaient bloqué-e-s et essayaient de faire entendre leurs voix à l'humanité. Mais les organisations internationales de démocratie, de droits humains sont restés silencieuses et faibles devant ce massacre. Leurs efforts n'ont pas suffi à sauver ces jeunes du massacre. Selon les traités internationaux, les blessé-e-s ont droit au traitement, à ce que leurs vies soient protégées et qu'ils-elles soient jugé-e-s selon le droit. Mais ceci n'a pas été fait. Ils-elles ont été brûlé-e-s vif devant les yeux du monde.

Nos efforts contre ce massacre ont été vains devant les forces de l'obscurité. Nos mains étaient liées. Nous n'avons pas pu empêcher la violation des droits humains. C'est une blessure profonde qui saigne encore sans cicatriser. Six années après à l'anniversaire du massacre, pour raviver leurs douleurs l'Etat turc a envoyé aux familles des victimes des vêtements entachés de sang. Aujourd'hui aussi, le même comportement immoral, sans remords perdure. L'État nation garde ses règles immuables, et de peur de voir s'écrouler son autorité et pour la perpétuité de son système central avec une conscience masculine montre à notre sa face la plus obscure et sale.

Notre peuple, jusqu'à maintenant, avec sa posture devant ces attaques sauvages n'a pas reculé d'un pas, n'a pas accepté la soumission. Encore une fois, il a revendiqué l'héritage de ses enfants résistants. Encore une fois, l'État turc, à travers l'échec de ses politiques de violence, de pillage, de destruction, de massacre et sa crise politique, économique, sociale actuelle montre que ce n'est pas la méthode pour la résolution mais au contraire la cause du chaos et de la crise.

La société active insiste sur sa conviction de liberté, de paix et de démocratie, sur le droit, la justice et l'égalité. Nous sommes reconnaissant-e-s à notre peuple. Ensemble, nous condamnerons cette mentalité. C'est avec l'espoir de jours sans douleur et blessure, en paix et calme, des jours lumineux et agréables du vivre ensemble, je salue avec respect et amour le peuple de Djizré, les membres des familles résistantes en quête de la liberté.

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