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Amnesty International France (AIF) appelle aujourd’hui à un sursaut citoyen en publiant un manifeste « Les droits humains dans les urnes ». Si l’organisation publie à chaque élection présidentielle ses recommandations, le climat dans lequel s’est déroulé la précampagne, marquée par des attaques contre les droits humains protégés par le droit international, incite à redoubler de vigilance. Les principes fondateurs de notre société doivent être défendus avec ambition pour relever les défis actuels, dans un contexte national et international exceptionnels. Afin d’engager les candidates et candidats à inscrire les droits humains dans leur programme, ce manifeste, puis une liste d’engagements forts, leurs seront adressés dans les prochains jours.
« Dans un contexte de crises - sanitaire, économique, climatique, accueil des exilés, conflits et instabilité géopolitique - une personne aspirant aux plus hautes fonctions ne devrait pas verser dans un discours de haine et de division mais bien au contraire, s’engager à lutter contre toute forme de discrimination et à garantir les libertés fondamentales, comme la liberté d’expression, le droit de manifester et le respect de la vie privée », déclare Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty International France en préface du manifeste.
« Diriger la France exige de rester fidèle à ses valeurs - liberté, égalité, fraternité – et à respecter tout autant les engagements internationaux qu’elle a pris en signant et ratifiant les pactes et traités internationaux relatifs aux droits humains et au droit international humanitaire. »
Défis climatiques, protections des civils dans les conflits, surveillance ciblée, ventes d’armes
Amnesty International France demande aux candidates et candidats de s’engager à mener une politique respectueuse des droits humains, sans les sacrifier à des intérêts économiques et stratégiques ou à se livrer à une surenchère d’arguments sécuritaires. Sont étayées dans le présent manifeste, des bilans et des séries de recommandations sur d’importants enjeux actuels tels que : le respect des droits des personnes exilées, la protection contre la surveillance numérique, la défense des droits des femmes et des minorités de genre, la lutte contre les discriminations raciales et religieuses, le respect de la liberté d’expression, la garantie du droit de manifester pacifiquement, le réchauffement climatique et la responsabilité sociale des entreprises.
« Les personnes qui se présenteront à l’élection présidentielle se montreront-elles à la hauteur de tels enjeux, indissociables de la fonction à laquelle elles prétendent ? Incarneront-elles la vision d’une France pays de libertés, d’égalité et de justice, une France terre d’asile et de solidarité, une France qui veille à ce que les entreprises ne commettent ou ne facilitent pas de violations ? Comment la France pourrait-elle porter et défendre ses valeurs hors de ses frontières et dans les enceintes multilatérales si elle ne fait pas elle-même preuve d’exemplarité ? », interroge la présidente de l’association.
Amnesty International France s’adresse également aux électeurs car « ces questions doivent peser dans les urnes. » La candidate ou le candidat qui remportera cette élection en 2022 aura le mandat de protéger, garantir et promouvoir les droits humains en France et dans le monde. Amnesty International France y veillera car ces droits ne sont pas négociables.
Pour aller plus loin
Le manifeste est accessible au www.amnesty.fr/actualites/manifeste-election-presidentielle
A lire dans Ouest-France, la récente tribune de Cécile Coudriou « Élection présidentielle : les droits humains au programme ! » qui dénonce un contexte de dérives et d’attaques par plusieurs candidats et éditorialistes contre l’État de droit, le droit européen et le droit international. « Cette dérive, d’abord insidieuse, s’accentue année après année, mois après mois, et plus encore à l’approche de la présidentielle. C’est d’autant plus grave que la France est le pays de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le pays où a été signée la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies. »
Depuis 60 ans, Amnesty International poursuit sa mission de défense et de promotion des droits humains en préservant son indépendance à l’égard de tout gouvernement, idéologie, ou intérêt économique. Au nom du principe fondamental d’impartialité, le mouvement est non-partisan politiquement et prend pour référence la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et le droit international qui en découle. C’est donc à l’aune du respect des droits humains qu’Amnesty International France fait entendre sa voix à chaque élection présidentielle à travers un manifeste. L’objectif est d’obtenir des candidates et des candidats des engagements dans ce domaine et d’inviter les Françaises et les Français à prendre en compte leurs réponses avant de déposer leur bulletin dans l’urne.