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Billet de blog 4 octobre 2025

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Ces femmes qui soignent, en silence

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Par Amos de Tekoa
Publié sur Le Club Mediapart – Billet / Société & Santé


Il y a, dans nos petites villes, des soignantes qui ne font pas la une des journaux,
mais qui tiennent debout des vies entières, une piqûre après l’autre, un pansement après le suivant.
Cet article est pour elles — pour dire merci, simplement.


🌤️ Chaque matin, la lumière sur la colline

Face à la grande église de pierre où sonnent les cloches, un petit cabinet ouvre sa porte chaque matin.
Rien d’extraordinaire, et pourtant, c’est là que commence le quotidien de celles qui, discrètement, portent la santé sur leurs épaules.
Elles partent, trousse à la main, sourire fatigué mais sincère, pour aller voir “leurs” patients — parfois les mêmes depuis des années.

Ce lieu, posé au cœur de la ville, est devenu pour beaucoup un repère invisible : là où l’on ne vient pas chercher un miracle, mais un peu de soulagement.


👩‍⚕️ Les gardiennes du soin ordinaire

Elles arrivent tôt, souvent avant le lever du soleil.
Elles connaissent les visages, les prénoms, les histoires.
Elles savent que la santé, surtout à la campagne, n’est pas qu’une affaire de gestes médicaux : c’est une relation de confiance.

Elles écoutent les angoisses, elles partagent les silences, elles trouvent les veines quand le corps dit non.
Elles soignent les plaies, mais aussi les jours sans énergie.
Elles laissent derrière elles une odeur de désinfectant et un peu de chaleur humaine.

On ne parle jamais assez de ces soins du quotidien, de ces gestes répétés mille fois et pourtant uniques à chaque patient.
Ce n’est pas du spectacle. C’est de la présence.


❤️ Quand le soin devient un lien

Je les vois venir régulièrement, au fil des semaines.
Elles franchissent la porte avec douceur, parfois une plaisanterie au coin des lèvres, parfois un mot rassurant.
Elles travaillent dans l’urgence, mais sans précipitation ; elles savent que chaque geste compte.

Parfois, elles sont fatiguées — cela se devine dans les yeux, dans la respiration, dans la manière de ranger les instruments.
Mais elles continuent. Toujours.
Elles reprennent la route, un dossier sous le bras, une autre visite à faire avant midi.
Elles ne cherchent pas les compliments : elles font simplement leur métier, avec cette pudeur propre aux vrais soignants.

Je le dis ici avec sincérité : si elles me trouvent parfois souvent sur leur tournée, ce n’est jamais par confort, encore moins par habitude.
C’est par nécessité, parce que la vie impose parfois ses urgences.
Et à chaque fois, je sais que je peux leur faire confiance — comme je fais confiance à ma mère, qui reste la personne la plus proche de moi, ma présence la plus solide quand il faut affronter les moments difficiles.


🌿 Le courage tranquille

Ce que j’admire le plus chez elles, ce n’est pas la technique — c’est la constance.
Cette capacité à rester présentes, à soigner encore et encore, même quand la société semble avoir oublié ce que “prendre soin” signifie.

Elles sont l’antithèse du bruit médiatique.
Pas de caméras, pas de décor, pas de discours.
Juste un pansement bien fait, un sourire discret, et la certitude d’avoir été utile, ne serait-ce qu’un instant.

Et moi, qui les vois souvent franchir le seuil de ma maison, je veux leur dire que je sais la valeur de ce qu’elles font.
Je sais la fatigue, la concentration, la patience qu’il faut pour garder ce calme qui soigne.


🌸 À toutes celles qui soignent, sans attendre d’être vues

Cet article n’est pas une flatterie.
C’est un simple merci, à toutes les infirmières qui travaillent sans relâche dans nos petites villes, entre routes de campagne et maisons isolées.

Merci pour la patience, pour la précision, pour les sourires derrière le masque.
Merci pour la bienveillance quand le corps fatigue et que le moral flanche.
Merci pour ce professionnalisme sans façade, ce dévouement sans drame.

Vous êtes, dans le vacarme du monde, le murmure qui répare.


💬 En guise de conclusion

J’habite à deux pas de votre cabinet, celui d’où l’on aperçoit le clocher et les toits de la vieille ville.
Je vous vois partir, revenir, repartir encore.
Et à chaque fois, je me dis que ces pas répétés sont les battements discrets du cœur de Mauriac.

Alors, à vous toutes,
pour chaque prise de sang, chaque pansement, chaque mot d’encouragement,
merci.

Le soin, ce n’est pas un métier.
C’est un don.
Et vous, vous en êtes la preuve.


📚 Mentions

  • Ce billet rend hommage à l’équipe infirmière libérale exerçant au centre de Mauriac (Cantal).

  • Témoignage personnel rédigé dans une démarche de gratitude et de reconnaissance du travail invisible des soignantes de proximité.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.