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Billet de blog 29 septembre 2018

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S.I. Cobas propose un manifeste antiraciste

S.I. Cobas est un syndicat italien intersectoriel issu du secteur des transports et logistique. Il compte aujourd'hui 15 000 membres et se compose à 90% de travailleuses et travailleurs immigré.e.s. En pleine dynamique, il couvre désormais l'ensemble du territoire italien. Il fait partie du réseau syndical international de solidarité et de lutte.

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Face aux nouveaux contextes politiques italien et européen, S.I. Cobas a pris l'initiative d'une assemblée antiraciste qui s'est tenue à Bologne le 23 septembre dernier, où près de 300 participant.e.s représentaient des collectifs, associations et syndicats venus du Maroc, des États-Unis, d'Angleterre, d'Allemagne, de France et de toute l'Italie.

Une trentaine d'interventions déterminées ont insisté sur les nécessités exigées par l'époque de réaffirmer la lutte de classe et de mettre en action un réseau international de solidarité contre le racisme, ouvert aux collectifs, associations, syndicats et partis politiques, pour s'affronter non seulement aux multinationales mais aussi aux gouvernements d'Europe.

S.I. Cobas propose à signature le manifeste antiraciste suivant, amendable jusqu'à la fin de l'année par toute organisation volontaire.

Stopper le racisme, une arme des patrons.

TravailleurEs européenNEs et immigréEs uniEs !

Le virus du racisme et l'audience des partis « populistes » anti-immigréEs se sont répandus en Europe depuis des années. Dans certains pays (Italie, Autriche, Hongrie, Pologne, Norvège), ils ont pris le contrôle du gouvernement, mais partout en Europe, les lois et les mesures de répression et d’expulsion contre les immigréEs et les demandeurEs d’asile sont plus sévères, pendant que les attaques violentes contre elles et eux se multiplient.

Le racisme est un poison et une drogue pour intoxiquer les esprits des travailleurEs autochtones, pour diriger leur mécontentement et leur colère, dus à l'aggravation des conditions de travail et de vie, contre leurs frères et sœurs immigréEs qui travaillent et vivent dans des conditions encore plus difficiles, pour nous empêcher de nous unir contre notre véritable ennemi : les patrons grands et plus petits, les financiers et les rentiers, qui se sont énormément enrichis en augmentant l'exploitation du travail salarié. Ne tombons pas dans ce piège !

  • Pour l'unité des exploitéEs, quelle que soit la couleur de leur peau, dans la lutte commune pour de fortes augmentations de salaire égales pour touTEs, déconnectées de la productivité, pour une réduction nette et généralisée du temps de travail et la garantie d'un salaire moyen pour les chômeurSEs.

  • Égalité des droits pour les immigréEs et les autochtones, au travail et dans la société (éducation, santé, logement, pensions). Permis de séjour européen unique et inconditionnel pour touTEs les immigréEs résidant sur le territoire européen, pour briser le chantage à la « clandestinité ».

  • Non aux refus et aux expulsions ! Non aux camps de concentration à l'intérieur et à l'extérieur de l'Europe. Non à la traite des femmes ! Aucun humain n'est illégal !

Les causes de l'émigration sont l'extrême pauvreté héritée du colonialisme, les fortes inégalités sociales produites par le capitalisme, les pillages néocoloniaux et les guerres impérialistes.

En réalité, l'immigration en Europe depuis l'extérieur est actuellement à son plus bas niveau historique. La vraie invasion en cours est l'invasion néo-coloniale de l'Afrique par les multinationales, les États et les armées européens. C'est précisément cette invasion, le nouveau pillage massif de matières premières, de la terre et de la main-d'œuvre africaines, qui pousse des millions de paysanEs et de travailleurEs hors des campagnes, les forçant à émigrer.

  • Non aux opérations militaires, non aux guerres impérialistes, directes ou indirectes ! Retrait immédiat des troupes à l'étranger et réduction drastique des dépenses militaires.

  • Annulation de la dette des pays dominés par les pays dominants et par la finance internationale ! Non à l'accaparement des terres et au vol de matières premières par des multinationales !

  • Solidarité inconditionnelle avec les luttes ouvrières, paysannes et sociales en Afrique et dans le Sud du monde !

Les organisations signataires s'engagent à travailler ensemble pour construire un mouvement antiraciste et un réseau de solidarité international et internationaliste entre prolétaires autochtones et immigréEs, en Europe et hors Europe, pour lutter contre l'exploitation de la main d’œuvre, le racisme institutionnel et social, la répression d’État, et promouvoir l'unité de la classe ouvrière pour rejeter les agressions des patrons et des gouvernements, pour une société sans exploitation et sans guerre.

DiviséEs, nous serons des esclaves. UniEs, nous serons une force invincible !

Traduction : Ananda

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