Mon blog sur le site du Monde : Les musulmans ne sont pas des bébés phoques – De notre déni considéré comme l’un des beaux-arts recueille des commentaires pratiquement tous positifs.
Mais ce qui m’intéresse, c’est le débat, or celui-ci n’est intéressant que s’il confronte des opinions divergentes. C’est pourquoi j’ai décidé de rejoindre Médiapart qui me paraît le site idéal car il réunit des blogueurs de qualité dont la majorité devrait être en désaccord avec mes analyses.
Je serais content de débattre avec eux.
En librairie début octobre :
« Est Français toute personne qui adhère aux principes de la République», déclarait le constituant de 1793. Proclamation d’ouverture envers les étrangers qui voulaient rejoindre les révolutionnaires, mais à la condition expresse d’adhérer aux valeurs de la République. Une telle déclaration dans de tels termes et conditions est-elle insupportable ?
Aujourd’hui, deux conceptions sur ce que devrait être la société française s’affrontent, et cette opposition transcende le clivage gauche/droite. Les multiculturalistes se disent ouverts, partisans de la diversité et considèrent l’immigration comme une chance pour le pays. Ils jugent les antimulticulturalistes bloqués dans la vision d’une France monolithique, homogène, fermée à toute évolution, et coincés dans leur refus de réfléchir aux mutations récentes de la société française ; ils leurs reprochent d’en rester à la conception d’une identité collective immuable ; enfin, ils établissent un rapprochement idéologique entre les positions des tenants d’une France laïque et républicaine « à l’ancienne », et les thèses de la « droite décomplexée » voire de l’extrême droite.
Or, bien des intellectuels ainsi vilipendés comme néo-réactionnaires, ne prônent pas une France identitaire blanche, ils défendent le modèle assimilateur de la IIIe et IVe République qui avait finalement plutôt bien fonctionné. Il s’agit pour ces républicains de préserver un ensemble commun, mais au sein d’un cadre qu’ils estiment historiquement légitime, à partir duquel les minorités culturelles pourraient tout à fait trouver leur place et exprimer des différences de sensibilités, d’histoires et de cultures.
En fait, le multiculturalisme, qui s’inscrit dans le cadre de la pensée tiers-mondiste, à la suite du droit à la différence, a pris, depuis quelques années, un tour radical. Même si comme tout mouvement idéologique, celui-ci est traversé de courants divers, ses propagandistes se retrouvent sur un socle doctrinal commun et s’appuient sur un catéchisme dont l’essentiel se résume à cet axiome : l’Occident étant responsable non seulement de son passé colonial, mais aussi et surtout en raison de sa nature « excluante », il faut déconstruire cette société d’« Ancien régime ». Désormais, on défendra la promotion des identités communautaires aux dépens des libertés individuelles. Quant à l’Occident décadent, on le régénérera et le corrigera grâce à l’injection d’un sang neuf. D’où l’urgence d’accueillir un maximum de populations jeunes, fraîches et innocentes, provenant de toutes les parties du tiers-monde.
Selon ce principe, il est indispensable d’inverser le devoir d’intégration : il ne s’agit plus de demander à l’immigré d’assimiler le pli identitaire et culturel de la société d’accueil, c’est à elle de modifier ses institutions et sa culture afin que les porteurs de l’arc-en-ciel de la diversité puissent prendre pleinement leurs places et que leurs cultures ripolinent de couleurs vives celles défraichies de la nation. Cette « vieille culture », bientot déchue de sa qualité nationale, deviendra une culture parmi les autres, qualifiée de « majoritaire » sinon de « dominante » avec tout ce que cet adjectif a d’infamant. Le propos sera de contester radicalement le primat de la culture nationale, et de lui interdire toute prétention à se poser comme culture de convergence ; ses valeurs seront jugées – et souvent condamnées ; quant aux symboles nationaux, ils se verront déconstruits, comme seront « désinstituées » un maximum de références associées à la société « dominante ».
Y a-t-il un seul multiculturaliste qui oserait proposer de ramener la culture nationale d’un pays du tiers-monde à une culture et une identité parmi d’autres ? Et imagine-t-on une société d’Afrique ou d’Asie accepter que sa culture ne soit plus reconnue comme « le prisme de référence de la collectivité»?
Demain, je vous entretiendrai des coquetteries poétiques d’un haut fonctionnaire multiculturaliste.
Mercredi 20 septembre : Des coquetteries poétiques d’un haut fonctionnaire multiculturaliste
Vendredi 22 septembre : Quand Kamel Daoud est accusé d'islamophobie
Lundi 25 septembre : Le viol et le déshonneur de certains sociologues progressistes