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Billet de blog 7 août 2022

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Revenez, LUCUMONS !

Lettura d’Eprahi, Censorinus Studies, 1

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& in Colchide, uel Boeotia consitis anguis dentibus armati partus, e quibus mutua inter se caede necatis pauci superasse traduntur, qui in conditu Thebarum Cadmo fuerint adiumento. Necnon in agro Tarquiniensi puer dicitur diuinitus• exortus, nomine Tages, qui disciplinam cecinerit extispicii*: QUAM LUCUMONES, Etruriae potentes, exscripserunt**. CENSORINI De die natali Liber ad Q. Caerellium Ab Aldo Mannuccio <sic>, Paulli <sic> F<ilio> Aldi N<epote> emendatus, & notis illustratus Ad Ill.mum & Rever.mum Gvlielmvm Sirlettvm Cardinalem amplissimum Venetiis M D XXCI [1581] Apud Aldum: Cap II p. 9:10-18. - et dans la Colchide ou dans la Béotie, ces hommes armés qui naquirent des dents d’un dragon semées à travers champs, et qui s’entretuèrent, au point qu’il n’en resta qu’un petit nombre pour aider Cadmus à construire la ville de Thèbes. On dit encore que, dans un champ du territoire de Tarquinius, on vit sortir d’un sillon un enfant, nommé Tagès, lequel enseigna et dicta l’art des <h>aruspices aux LUCUMONS, alors maîtres de l’Étrurie. Censorinus, Du jour natal, <de la naissance>, vers 238 après Jésus-Christ, chapitre II, traduction J. Mangeart, numérisée par Marc Szwajcer. Ce passage est immédiatement précédé de celui-ci, d’interprétation délicate: Post hominum memoriam progeneratis iam gentibus, & urbibus conditis, homines e terra diversis modis editos…, que Mangeart traduit ainsi: d’après certaines traditions, la terre était couverte de nations et de villes, quand, de différentes manières, elle fit sortir des hommes de son sein… Ce qui pose problème, c’est « post hominum memoriam », littéralement et très simplement «après la mémoire des hommes », qu’il est aventureux de traduire par « d’après certaines (?) traditions… ». Que veut dire ici APRÈS la mémoire…(ce n’est pas D’après, qui se dit secundum)? - C’est très étrange: au-delà, par-delà (mais pas en-deça) de la mémoire, dans l’après-coup(?)de la mémoire humaine, plus précisément une fois la mémoire « passée », (par pertes et profits?), ou passée comme un jugement, ou dépassée, ou passée à autre chose, DANS UN PASSÉ IMMÉMORIAL, il y aurait D’ABORD eu des nations engendrées (PROgeneratis gentibus, proengendrées) et des VILLES fondées (urbibus conditis), et SEULEMENT ENSUITE les HOMMES auraient été, de diverses manières, produits directement par la terre, jaillis du sol, « édités »(jeu de mots depuis l’usage de l’imprimerie seulement, editere signifiant simplement produire, émettre, quelque chose e, ex, hors de, depuis autre chose). Il y aurait eu des populations et des villes avant les hommes, lesquels seraient issus du sol plus tard, à la manière de ces guerriers nés d’un semis de dents de dragons, cas 1, si bien qu’il ne restait quasiment plus personne pour construire une ville (ce qui pourrait vouloir dire: les premières vraies villes auraient été inventées par des rescapés de massacres interhumains); ou, cas 2, comme ce divin enfant Tagès -Alde le neveu ne commente PAS le mot divinitus•, et Mangeart ne le traduit pas…-, sorti d’un sillon pour instruire les devins/prêtres étrusques dans l’art de lire les présages. Alde le Jeune donne pour archaïques le mot EXTISPICII* pour AUSPICII, auspices; extispicius* doit être très rare, je ne l’ai jamais vu ailleurs (chez votre coiffeur, peut-être ? - Non plus!), est-ce un hapax legomenon? et le mot exscripserunt**, soit! mais il y a surtout insistance sur EX, L’ISSIR, comme on pouvait encore dire en français au XVIe siècle (notamment avec Maurice Scève), « sortir en soi », comme disait Artaud. Bon. Qu’est-ce que ça veut dire, tout ça? Je n’en sais rien. Ça a l’air riche en information, voire lourd. Je retiens avec satisfaction l’hypothèse HYPERBORGESIENNE de villes d’avant le genre humain, Censorinus ne dit pas que c’était des fourmilières, ou des termitières, (en 238 ap. J.-C. il avait dû s’en rencontrer parmi certaines cohortes expatriées). Le roi Juba, protégé d’Auguste, époux de la dernière reine Cléopâtre, et dernière du nom, fille de celle de qui si le nez avoit été plus court…, ce roi de Mauritanie client des Romains avait déjà compilé, deux siècles plus tôt, son HISTOIRE NATURELLE DE L’AFRIQUE, que l’Antiquité égalait à celle de Pline: pas une seule ligne n’en est parvenue jusqu’à nous. Tout cela rappelle furieusement Joseph de Maistre, et son hypothèse d’une préhistoire surpuissante et monstrueuse, dont la préhistoire enregistrée et connue ne serait que la décadence extrême. On entre là dans des eaux très troubles, très noires, pas forcément profondes, mais aussi anciennes que le dit Censorinus. Question subsidiaire: les villes D’APRÈS les hommes…(à suivre…) Total net TTC: LUCUMONS, REVENEZ !

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