Call me Theodora.

Grèce, Balkans, Asie Mineure, Syrie, Palestine, Égypte, Cyrénaïque, j’en suis la souveraine, et de coins en Crimée, dans le Caucase, le nord de la Mésopotamie. De l’Afrique du nord, de la Sicile, du sud de l’Italie et de l’Espagne, et de l’Exarchat de Ravenne (où Dante sera inhumé dans un demi-millénaire environ). Call me Theodora. Call me Augusta Theodora. L’Impératrice. De cinq-cent vint-sept jusqu’à ma mort, cinq-cent quarante-huit. Pendant vingt et un ans seulement, tout compte fait. Comédienne de profession. Très belle. Très. Impitoyable. Toutefois: aussi incapable de lâcheté que de sottise, selon le très savant archéologue Gervase Mathew, O.P.,  F.S.A. (Oxford). Pesez ce témoignage au trébuchet et à sa juste valeur. Call me Theodora: l’Empire fait un noble linceul. Mais…mais…qu’est-ce que j’entends dire?…dire aussi?… c’est le poète Agathias, encore lui, il écrit: « il a atteint le sommet des sciences mathématiques » … qui? qui ça? … ah! … oui … Anthemius de Tralles. Eh oui! que voulez-vous, il a fait Haghia Sophia, Sainte-Sophie. Tralles. Tralles, c’est en Lydie. Le saviez-vous ? Call me call me tree.