Le pôle Ythyst

Le pôle Ythyst, contrairement aux deux pôles déjà répertoriés, bien que peu connus, n’est pas fixe; c’est pourquoi certains voyageurs (Pausanias) et géographes (Strabon) l’appellent aussi « le pôle glissant », ou « le troisième Rugissant », car, étant sans domicile fixe, il n’est pas content, et rugit; en effet, par nature, un pôle est sédentaire; nomade, il s’endette, forcément. De surcroît, le pôle Ythyst, étant pôle, tire un peu vers le nord; mais étant également it ist, es is, méli-mélo de it is, es ist, jugement ontique catégorial, louche aussi vers le sud, pôle philosophique par excellence; en définitive, le pôle Ythyst est le pôle Sud-Nord en soi et pour soi. Les logiciens, toujours conciliants, le nomment le tiers-exclu.  Est-il habité ? Ni plus, ni moins que les exoplanètes; c’est vous qui choisissez, parce que vous le valez bien. Planude soutient qu’il est peuplé des Yths, qui ne sont ni mâles ni femelles; mais Pline l’Ancien le nie. Lévi-Strauss, dans son dernier cours au Collège de France, proposa très prudemment le nom de M’Yths, retrouvant l’inspiration d’une note du Codex Atlanticus qui n’a jamais été déchiffrée, mais où Léonard de Vinci, à propos de la neige qu’il voulait aller chercher au sommet des montagnes pour la répandre, du haut de ses aéroplanes, sur les villes d’Italie en été, mentionne « la religion la plus pure, la religion Y des M’Yths ». Moi, toussassam dépasse. Bonne journée.