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Billet de blog 26 décembre 2023

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Les lignes de la vie

…aux malades, aux prisonniers, aux animaux…

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Les lignes de la vie sont diverses, dit le poète dans sa tour, et qui feint d’être retombé en enfance, die Linien dieses Lebens sind verschieden / Wie Berge sind… Dans la Rome antique, tout le monde faisait une distinction très nette entre les mauvais jours et les bons, nefas, fas, et, assez curieusement, des vieux Latins nous avons gardé ça, sans bien nous en rendre compte, non, chère Aglaé, ne m’objectez point que c’est là une tournure d’esprit universelle, car, nombre d’esprits, ailleurs, ne tournent pas, ils tissent, par exemple, de conserve, ou chacun isolément, ou bien ils plongent; or, ni tisser, ni plonger, n’ont rien de circulaire. Aglaé, vexée, gardant le silence désormais, je poursuis: toutefois, rien, de surcroît, n’est plus net que cet autre fait: les jours les plus fastes pour beaucoup sont les plus néfastes pour quelques autres. Ainsi de notre « période des Fêtes », oui, c’est archiconnu, très-amère aux mourants, aux malades, aux prisonniers, aux fous, aux solitaires, aux vieillards, aux pauvres en général, aux clochards, aux révolté(e)s, aux adolescentes et adolescents déchirés et aux enfants aussi, aux idiots complets, aux poètes, ça commence à faire du monde et je suis absolument certain, hélas, d’en oublier beaucoup, beaucoup trop; et aux animaux. Donc je récapitule, pour toutes celles et ceux-là, le superfas, c’est du supernefas. Eh oui! c’est bien malheureux! ce sont celles et ceux qu’on appelle des malheureux, justement ! (?) - et voyez comme tout devient clair! Bien sûr, Monseigneur, Lord, Blaireau, oui bien sûr Bidochon, vous avez parfaitement raison. C’est indéniable. Pourtant, ne trouvez-vous pas âmirâbb la position centrale, en quelque sorte pivotale, des malheureux? Ah! Vous n’y avez jamais pensé! Mais c’est bien pour ça, Monseigneur, que vous avez un bouffon attaché à Votre Personne, votre très-humble et très-fidèle serviteur et ennemi. Voyez-vous, Monseigneur, moi, je suis neutre. Je ne suis pas un malheureux. J’ai un toit sur la tête, pas grand chose de plus, en vérité, comme l’observait Anne-Laure, l’aimable infirmière qui venait soigner mes yeux, et les yeux en loto faisaient craquer leurs marges, James Joyce, le salut soit sur lui! Je ne suis pas un malheureux, mais je pense, ces jours-ci, à ce tourniquet, comme disait Jean-Paul Sartre, le salut soit sur lui! - dont je viens d’avoir l’immense bonté, Monseigneur, de vous préciser le dispositif. Et, vous le savez, même des gens comme vous s’en doutent, la pensée est toute-puissante. Amen.

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