Thèse marginale et malsonnante.

Dans l’Antiquité finissante, à l’époque hellénistique, l’immense plupart des communautés judaïques mondiales, post-exiliques, est non-judéenne, non-hiérosalémyte, non-rabbinique; la diaspora est antérieure à la destruction du second Temple, cosmopolite, et majoritaire: judaïsme de Saba, d’Ethiopie, de Mésopotamie et de Perse, d’Adiabène, de Grèce, d’Anatolie, de Cyrénaïque, d’Égypte; judaïsme de Ctésiphon, d’Édesse, judaïsme d’Alexandrie, judaïsme d’Éphèse et de Corinthe, et même de Rome. Aucune aspiration nationale, nationaliste. De ce monde, la communauté de Jérusalem n’est qu’une petite partie, qui peine considérablement à imposer sa loi, la Loi et les Prophètes - partout ailleurs, il ne font qu’un. Le sionisme du XIXe siècle est un contre-sens. Celui du XXIe, sans parler de la Guerre froide au XXe, est une (gigantesque) entreprise de blanchiment de l’impérialisme, du colonialisme, de la mauvaise conscience européenne, du fascisme résiduel comme sous-produit du principal, de la culpabilité occidentale et tout particulièrement américaine dans ses innombrables forfaits, à commencer par le crime imprescriptible du génocide des Amérindiens et de la réduction à l’esclavage de l’Afrique.