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Billet de blog 1 mai 2016

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Nucléaire: médiapart silence infos?

L'accident nucléaire est à notre porte, un faisceau de déclaration du lobby nucléaire dans la tourmente financière ainsi que celles des instances chargées de son contrôle nous alerte d'une situation dégradée dans nos installations de production électrique nucléaire. Pour 30 ou 40 ans d'électricité peut-on prendre le risque de rayer définitivement de la carte de notre pays 1/4 de son territoire !

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NUCLEAIRE AUJOURD'HUI C'EST MARCHE OU CREVE

L'ACCIDENT MAJEUR EN RESULTE

Déclaration  de Pierre Franck Chevet le 26 avril dernier dans le monde,date emblématique des 30 ans de l'accident de Tchernobyl : " un accident majeur ne peut être exclu nulle part dans le monde y compris en Europe".

Délaration de Jean Claude Delalonde président de l'Anccli: Association nationale des comités et commissions locales d'information ( autour des centrales nucléaire française) dans usine nouvelle le 28 avril dernier " Un accident nucléaire peut arriver et les politiques en seront coupables et responsables".

La réponse de l'état face à ces alertes inédites dun risque preignant d'un accident majeur dans notre pays.

Déclaration de la ministre de l'environnement Ségolène Royal le 26 avril dernier : étendre le périmètre de protection autour des réacteurs nucléaire passant de 10 km aujourd'hui à 20 km demain.

On continu donc la fuite en avant et en creux cette déclaration admet que l'accident est envisageable en agrandissant le rayon du Plan Particulier d'Intervention (PPI) autour de nos installations nucléaire.

Pour comprendre les différentes déclarations de ces derniers jours. Il est important de se pencher sur la situation du nucléaire dans toute ses composantes aujourd'hui.

Quel est l'enjeu?

Si le "fleuron"de notre industrie tombe qui paiera l'addition?

L'état bien sûr 3 milliards de plus aujourd'hui pour EDF , C'est plus de 100 milliards prévu por le " Grand Carrénage" que nous tous et toutes, devront payer, ces sommes sont concidérables et encore trés mal évaluées.

Donc le discour du lobby face à l'état est trés clair:  Si vous arrêtez maintenant vous allez payer la facture du nucléaire sur des générations.  Alors laissez nous continuer en allongeant la durée de vie d'exploitation de nos vieux réacteurs nucléaire passant de 30 à 40 et maintenant 50 ans , laissez nous lancer le projet d'Hinkley Point à trés haut risque financier tel que le responsable financier d'EDF donne sa démission .

Il faut que le lobby coûte que coûte  génére des liquidités pour limiter le gouffre financier de la gestion du nucléaire aujourd'hui pour des scièles quant au démantèlement et la gestion des déchets radioactifs.

Cette fuite en avant est mortifère!

Pour apréhender ces enjeux, je vous conseille de prendre quelques minutes pour vous pencher dans la revue CONTRÔLE de l'ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) d'octobre 2015 . Le thème central de ce numéro étant le démantèlement et la « gestion » des déchets nucléaire.

Quel sont ces spécificités liées au nucléaire ?

- la durée, une gestion,jusqu'en 2060 dans un premier temps y écrit-on sachant que les déchets de forte activité c'est plus de plusieurs siècles qu'il faut en envisager la gestion.

-les volumes a traiter : des millions de tonnes quand on rajoute les déchets générés par le fonctionnement des centrales nucléaire civiles, les diverses installation militaire, au volume de déchet énorme que va générer leur démantèlement.

Tout au long de ces 57 pages, les responsables de chaque secteurs débattent sur les diverses stratégies qu'ils souhaitent mettre en œuvre et du coût estimé des choix qui en découlerons.

Il en ressort que dans les différentes propositions touchant le démantèlement des installations nucléaire qu'elles soient civile ou militaire ainsi que le stockage des déchets nucléaire, le coût financier est au cœur des choix qui nous sont proposés.

Il apparaît très vite que mettre en œuvre une gestion exemplaire de l'après nucléaire est impossible mais surtout s'avère d'un coût si exorbitant que les choix qui nous sont proposés tiennent compte, non pas, de la sûreté des cette gestion mais des sommes d'argents que le lobby peut y engager.

Nous y apprenons par exemple que les Installations Nucléaire de Base Secrète (I.N.B.S) à elles seules accaparent 55 % des 750 millions d'euros du fond « défense » alimenté par EDF et AREVA.

L'année 2015 fut révélatrice du mensonge des acteurs du nucléaire quand au coût de cette énergie à travers le rapport de la cour des comptes,le déficit abyssal d'AREVA de plus de 6 milliard d'euros et EDF qui vient d'être exclu du CAC 40 pour cause de perte de plus de 50 % de sa valeur.et dont le gouvernement à chargé d'aider notre fleuron en perdissions . Ubuesque !

Soyons lucide notre fierté industrielle nationale est en perdition et en quasi faillite.

Notre argumentaire économique que nous mettons en avant depuis des années est maintenant avalisé. Il est maintenant clair que le KWH nucléaire a été sous estimé. Les coûts externe non intégrés faussait la réalité de son prix .

La question qui se pose au regard de cette première tromperie est :

Disent-ils la vérité aujourd'hui sur les coûts externes ?

Si maintenant il est de notoriété publique que le lobby nucléaire a menti à l'ensemble de la population avec la complicité des acteurs de l'économie et des pouvoirs politiques qu'en est-il vraiment des coûts externes :

- La gestion des déchets nucléaire

- Le démantèlement de leurs installations.

D’après la cour des comptes fin 2014 la provision pour le démantèlement s'élèverait à 11,4 milliards d'euros pour 58 réacteurs actuellement en service soit 200 millions par réacteur.

C'est l'arrêté du 7 février 2012 dit arrêté I.N.B. qui donne le cadre :

« L'état final atteint à l'issue du démantèlement doit être tel qu'il permet de prévenir les risques ou inconvénients que peut présenter le site (…..) compte tenu notamment des prévisions de réutilisation du site ou des bâtiments et des meilleures méthodes et techniques d'assainissement et de démantèlement disponibles dans des conditions économiques acceptables. »

En clair et en langage commun, cet arrêté nous dit que nous démantèlerons avec les techniques disponibles et que cela ne doit pas être trop cher.

Ils ne peuvent garantir de pouvoir réutiliser les sites et proposent au mieux, pouvoir prévenir les générations futures que l'endroit est mortel !

Charles-Antoine Louët sous directeur de l'industrie nucléaire, direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) décline parfaitement cet arrêté et estime pour sa part à 80 milliards dont 40 correspondent au démantèlement . Il rajoute «  Le premier enjeu qui se pose aux pouvoirs publics est celui de l'objectif du démantèlement, qui s'apprécie au regard de son coût » ……. « La constitution d'actifs dédiés au financement des opérations doivent être gérés « en bon père de famille » pour faire face au décaissement lointains. Il s'agit de limiter le transfert vers les générations futures . »

Tout est dit !

Les chiffres sont sans nul doute sous évalués et le coût réel du démantèlement sera plus proche de son coût de construction au final que des 689 millions d'euros par réacteurs que l'on nous annonce. Et 40 milliards pour la gestion des déchets que nous devons stocker et circonscrire sur une échelle de temps que nous avons du mal à appréhender des milliers d'années.

Pour exemple l'installation Tritigène de Marcoule : Petite unité de production de tritium pour les besoins de la défense .

Mise à l'arrêt en 2009 cette unité doit être démantelée

Pas de difficulté particulière annoncé et un plan de gestion du démantèlement planifié sur 3 phases.

2025- 2035 – et si tout passe comme prévu en 2050 fin de l'entreposage. Et dés 2051 commence alors la surveillance pour des siècles !

Combien cela va-il coûté . Bien sur aucun chiffre n'est communiqué sur le coût de ce type d'action. Bien heureux celui qui peut aujourd'hui nous donner une estimation précise de ce genre d'opération et c'est sur ce flou financier étalé sur une telle durée que le lobby nucléaire compte continuer à manipuler son monde .

Qui sera là en 2050 pour assumer les déclarations et estimations d’aujourd’hui.

Dans ce numéro de Contrôle, une autre problématique y est largement abordée.

La masse considérable de déchets à traiter.

Il est clairement écrit que les lieux de stockages actuels ne pourrons suffirent à la masse des déchets que génèrent l'industrie en fonctionnement et son démantèlement.

Il faudra donc en construire d'autres . Où et combien cela coûtera ?

Pas de d'étude comptable de ces surcoût .

Alors qu'elles autres solutions nous propose le lobby ?

Diminuer le nombre de ces déchets en créant des commission qui sont charger de réfléchir au moyens de pouvoir intégrer les déchets radioactifs dans l'industrie classique. Cela s’appelle la Valorisation des déchets radioactifs.

Alain Dorrisson : président du groupe de travail sur le recyclage des déchets radioactifs métallique dans le cadre du plan national de gestion des matières et déchets radioactifs nous explique sa stratégie.

Il ne s'agit plus seulement de recycler des déchets mais de les « valoriser »

«  Nous estimons en outre que toutes décisions de de réutilisation de ces matériaux en dehors de la filière nucléaire doit être justifiée sur la base d'une analyse du cycle de vie et des critères à la fois techniques et économiques, sociétaux, environnementaux et énergétiques< ; Il faut démontrer un avantage global pour la société qui ne soit pas UNIQUEMENT économiques »

« Enfin sur le plan de la réglementation, le code de la santé publique offre de dérogations qui pourrait permettre l'utilisation de ces matériaux en dehors de la filière nucléaire. »…... » Quoiqu'il en soit, accepter de recycler les déchets en dehors de la filière nucléaire est une décision politique qui n'est pas du ressort de notre groupe de travail. »

Cette stratégie de vouloir intégrer les déchets issus de la filière nucléaire dans l'industrie traditionnelle touche tous types de déchets qu 'ils soient métalliques ou autres.

Si nous n'y prenons garde la campagne portée par le réseau sortir du nucléaire il y a quelques années «  Pas de radioactivité dans nos casseroles » va devenir une réalité.

Il faut absolument se mobiliser pour arrêter cette fuite en avant mortifère.

La caractéristique des tenants du nucléaire est leur propension à pouvoir attendre le bon moment en usant la démocratie. La politique dites du « ventre mou »

La tentative de fondre les déchets radioactifs dans l’industrie traditionnelle est une vielle idée du lobby qui avait reculé il y a quelques années. Il nous le ressert aujourd'hui.

Les temps changent et la survie du nucléaire est posée en terme économique. Il est aux abois et tentera sans nul doute cette fois un passage en force.

Tant que la classe politique dans sa quasi totalité refuse de tourner le dos au nucléaire et décide de sa sortie, il ne peut y avoir une réelle transition énergétique basé sur la sobriété et les énergies alternatives et renouvelables.

Il est maintenant très clair que la France est incapable de mettre en place une politique alternative basée sur la sobriété et les énergies alternatives et renouvelables tant que le nucléaire ne sera pas arrêté.

La preuve en est la déclaration du 15 septembre 2015 de Ségolène Royal qui va allouer 18 Milliards d'euros pour financer 12 projets dit « innovants » dans la gestion des déchets nucléaire issus du démantèlement des installations nucléaire. C'est argents est prit sur l'Agence nationale de la recherche et n'ira pas bien sûr dans de vrai Projets alternatifs en lien avec la transition énergétique dont le nucléaire ne fait clairement pas parti.

De plus l'arbitrage de celle ci sur le « futur » centre d'enfouissement de BURE montre clairement que l'état accepte de sacrifier la sécurité 

CIGEO promoteur du projet d'enfouissement des déchets radioactifs de bure annonce un coût de 34 milliards d'euro pour le projet. EDF répond que 20 milliards sera le maximum pour eux dans la conjoncture financière désastreuse actuelle. Réponse de la ministre dans son arbitre : 25 milliards soit : 8 milliards en moins qui est le prix de la « sécurité » si celle ci existait vraiment dans ce projet contesté de toute part et dont la sûreté est largement mise en doute par des experts indépendants démontrant que les nappes d'eau en sous sol et deux failles existantes rendent impossible un tel stockage dans la durée.

Bref, les incertitudes du « Laboratoire » de BURE ne pourrons garantir un stockage fiable sur des siècles comme nous l'impose la durée de vie des déchets nucléaire.

Rajoutons à celà le problème majeur de la cuve du réacteur de l'EPR de Flamanville présentant des faiblesses dangereuses.

La défaillance de cette pièce essentielle devrait à elle seule faire arrêter le projet et interdire sa mise en route . 

Malgré cela, les représentants de l'état et les tenants du lobby continus cette fuite en avant mortifère qui nous fait craindre, avec preuves à l'appuies que l'accident nucléaire dans notre pays se rapproche chaque jour d'avantage.

Pour nous opposant à la production électrique nucléaire, on nous donne aujourd'hui raison sur le coût exorbitant du nucléaire que nous annoncions quand on y a intégré le coût du démantèlement et de la gestion des déchets radioactifs. 

Mais, nous refusons d’avoir également raison demain quand nous dénonçons le risque d'accident majeur.

Il;faut arrêter au plus vite cette fuite en avant.

Un accident majeur dans notre pays serait irréparable!

Au regard des territoires contaminés à Tchernobyl et à Fukushima se serait un quart de notre pays qui disparaîtrait de la carte des territoires viables.

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