On a beaucoup de mal à se faire une image d’ensemble de la situation. Mais ce qui frappe, depuis bientôt deux ans, c’est une certaine impuissance générale. Impouvoir dans la population, impuissance au sein du Pouvoir lui-même, et jusque dans les contre-pouvoirs, ceux qui restent, et les quelques-uns dont on voit peut-être une esquisse. D’un certain point de vue, l’ignominie ruisselle, mais on reste crispé, recroquevillé, les mains serrées sur le ventre; sous un autre aspect, tout fuit, ça fuit de partout, dans un blocage général: plus rien ne passe. Les Gilets jaunes ont fortement inquiété le pouvoir, ils ne l’ont pas ébranlé; et là-dessus, crac, le virus, ou peut-être faut-il écrire « le »virus. Ou le « virus ». Depuis bientôt deux ans, nous ne faisons guère autre chose que de subir. Chacun sent, sauf quelques idiots extrêmement suspects, que quelque chose, X, veut nous faire plier, voire nous casser. On identifiera X très diversement, en fonction de sa culture politique, de sa culture générale, de son âge, son sexe, sa classe sociale, sa profession, son histoire, son expérience de la vie, son aventure personnelle, ses guerres intimes; sa vie; je n’ose plus dire: son destin. Mais IL Y A {X}. Complotisme? À ce niveau de généralité, ça me paraît inévitable. Allons-nous plier? À court terme, il semble que oui. À moyen terme, je parie que non. À long terme? Toute prédiction est devenue impossible. Bon courage et bonne chance à nous toutes et tous.
Billet de blog 4 décembre 2021
(Griffonné au fumoir
la nuit, dans la pénombre).
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