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Billet de blog 12 novembre 2015

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Le coup d'Etat du 14 pluviôse An 216 de la République, vous connaissez ?

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LA SOUVERAINETE ET LE TRAITE DE LISBONNE (2008), LA COURONNE DE FRANCE ET LE TRAITE DE TROYES (1420)

Le coup d'Etat du 14 pluviôse An 216 de la République, vous connaissez ? Vous l'avez déjà vu décrit dans un livre d'Histoire de France ?

Non, parce qu'on ne vous le présente jamais comme un coup d'Etat, ni une forfaiture ni un crime de haute trahison.

C'est pourtant ce jour-là, quartidi 14 pluviôse An 216, lundi 4 février 2008 selon le calendrier grégorien, que le Parlement français a osé déjuger le peuple souverain.  Pourtant, le nonidi 9 prairial an 213 de la République (dimanche 29 mai 2005), le peuple français avait clairement dit NON au traité constitutionnel européen (TCE) à 55%.

Aux temps du calendrier républicain, les sarkozys de l'époque, ainsi que tous les hollandes et autres parlementaires qui ont ratifié le  traité de Lisbonne, eussent été guillotinés allegro con brio en place de Grève pour conspiration ou complicité de conspiration contre la République et contre le peuple français souverain.

Philippe Séguin nous avait déjà avertis dans son mémorable discours à l'Assemblée Nationale du 5 mai 1992 : "Ce que le peuple français a fait, seul le peuple peut le défaire". Cette phrase fait d'ailleurs écho à l'article 3 de la Constitution, à propos de la souveraineté : "Nulle section du peuple, nul individu ne peut s'en attribuer l'exercice". Autrement dit, même les parlementaires, qui sont une section du peuple, ne peuvent s'attribuer l'exercice de la souveraineté, bien qu'ils soient élus, sur un thème sur lequel le peuple a déjà tranché et pour lequel il ne leur a pas donné mandat de se prononcer. Or, ce faisant, les parlementaires ont usurpé la souveraineté nationale en se l'attribuant en lieu et place du peuple. Ils ont violé l'article 3 de la Constitution.  

L'Article 3 est à comparer à une des plus anciennes lois fondamentales du Royaume de France : l'indisponibilité de la Couronne. Cela signifie que la Couronne de France n'est pas à la disposition du souverain à qui elle échoit. C'est l'inverse qui est vrai. Le roi est à son service, il ne peut la céder, il ne peut l'aliéner, même par traité (ainsi le traité de Troyes de 1420 qui céda la France à la Couronne d'Angleterre est illégal, tout comme est illégal le traité de Lisbonne de nos jours dans le même esprit). Le roi ne peut non plus renoncer à régner. Il ne peut "passer son tour", ce qui par exemple a bien embêté Louis XVI, qui eût probablement préféré être un habile serrurier et horloger. Le roi ne peut pas davantage désigner son successeur. C'est d'ailleurs ainsi que fut cassé le testament de Louis XIV qui avait légitimé certains de ses enfants illégitimes pour les faire entrer dans la succession. Bref, la Couronne se transmet exclusivement par la loi. En termes d'aujourd'hui, il faut traduire : le peuple est toujours souverain.

Il faut vraiment être peu intéressé par l'histoire de notre pays, tels ceux qui ont ratifié le traité de Lisbonne contre le peuple, pour n'avoir pas vu la continuité historique et organique entre l'indisponibilité de la Couronne de France et l'Article 3 de la Constitution de la République. C'eût été pourtant leur devoir d'hommes d'Etat que d'y réfléchir, d'en parler au peuple, mais ce ne sont que des politiciens. Est-ce à moi, modeste citoyen, de leur rappeler leur devoir (1) ? Philippe Séguin, républicain et démocrate exemplaire, avait parfaitement compris la notion d'indisponibilité de la Couronne, et son lien avec la notion de souveraineté nationale.

Ce coup d'Etat du lundi 4 février 2008, quartidi 14 pluviôse An 216, ne sera jamais oublié par le peuple français. Le peuple tient les comptes. Les sarkozys présidents et hollandes parlementaires qui ont ourdi ce coup d'Etat se sont déshonorés. Oh certes, aujourd'hui, l'honneur n'a plus ni sens ni cours. Eh bien ! C'est précisément ce que nous, peuple français souverain, et en particulier nous, militants de l'UPR, nous leur reprochons. Car nous sommes toujours des hommes et des femmes d'honneur. Nous voulons rendre son honneur à la France, en la débarrassant des parasites inutiles, dangereux et criminels.

André Marchal, 77200 TORCY, adhérent de l'UPR

NOTES :

(1) Je précise que je suis républicain (sans majuscule !) et non royaliste nostalgique. Même si notre république est loin d'être parfaite, je la crois être une meilleure institution que la royauté. Je suis pour que vive la République et que vive la France. Mais peut-on considérer comme nuls et non avenus les quelque quatorze siècles qui séparent Clovis de la République ? Nous en sommes tous les héritiers. C'est notre France, donc notre coeur, notre chair et notre sang.

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