Il était une fois, dans les années 80-90, un petit groupe d'hommes capitalistes spécul'hâtifs. Ces investitueurs ont ressenti le furieux désir de transpercer une Montagne, au prétexte d'y faire jaillir, de part et d'autre, plus rapidement et plus intensément, les fruits de la production consumériste de la force de travail qu'ils exploitent.
Après quelques préliminaires de consultations hypocrites et d'argumentaires de mauvaise foi, ces mâles Alphallus1 ont présumé que Dame Montagne, consentait aux assauts qu'ils allaient lui faire subir. Ils la savaient pourtant vulvnérable, les exemples ne manquent pas dans le monde.
Ils se mirent donc en quequête d'un phallique outillage pour la pénétrer de force à coup de tunnelier (puisqu'elle ne con sent rien à rien). Tunnelier le plus long et le plus dur possible, qui broie les parois en avançant, le plus profondément et le plus rapidement possible, dont ils nous expliquent à l'envi que tout ceci est sang effet sur sur Dame Montagne et son environnement.
Faute de s'intéresser à Dame Montagne et aux effets de leurs actes au-delà de leur plaisir personnel, ils finissent inexorablement par s'ennuyer (s'intéresseraient-ils aux sensations de Dame Montagne, ils s'ennuieraient moins). Qu'à cela ne tienne, ils invitent des potes à cette gigantesque orgie : on n'y prévoit pas moins de 7 tunneliers en même temps. Une vraie tournante quoi !
Cet extractivisme pénètr'hâtif n'a queue faire des plaintes de Dame Montagne. Il n'a qu'un objectif : arriver au bout de la montagne, jaillir de l'autre côté et se retirer. Et faire l'éternel tragique constat : à force de sexcavations, Dame Montagne est défoncée et polluée de ce qu'elle doit ingérer pour faciliter ces assauts. On ne sait que faire des gravats qu'on en sort2, les sources alentours sont asséchées3, sa flore est détruite, les MSTelt4 s'y multiplient. Aucune gyn-écologie ne pourra la guérir. Les années passant, ses parois s'affaisseront, la température s'élèvera5 et elle passera d'un état inflammatoire à un état inflammable. Ça vous rappelle quelque chose ?
S'activer à force de phalliques tunneliers, tout détruire pour le plaisir égoïste de quelques mâles dominants de faire passer toujours plus de flux de matière, avec toujours plus d'énergie, toujours plus vite, toujours plus loin.
Dans 20 ans, ils expliqueront aux générations futures qu'ils ne savaient, que tout ceci est inviolontaire, et qui aurait pu prédire ?
Plutôt que de sillonner lentement les différentes vallées de Dame Montagne, de s'y attarder et d'y préserver les endroits humides dont nos enfants manqueront tant. Plutôt que d'en gravir langoureusement les monts, de les parcourir en lacets pour une montée lascive, et de profiter de la vue apaisante en son sommet.
Car arrivés en son sommet, Messieurs, cette sensation vous serait tellement plaisante, que vous y resteriez, jusqu'à sa jouissance, admirant la vue, de la vallée aux étoiles. Patience et langueur de temps font plus que force nique rage.
Climato-sceptiques, clito-sceptiques, deux facettes d'une même engeance fausse-sceptique :
- Pénétrer croute par croute, pour extraire des richesses dont ils vont pouvoir jouir, alors que le bonheur n'est fait que de petites simplicités.
- Pénétrer croûte que croûte, pour jouir, alors que ces petits garçons ont su très tôt que la pénétration n'est pas nécessaire à leur plaisir.
Ce sextractivisme6 relève des mêmes processus dans les 2 cas : une domination masculiniste du Vivant ou des Vivantes, par la force et la soumission. À défaut de pouvoir sur-consommer par tous les bouts, puisqu'ils n'en ont qu'un, ils sur-consomment par tous les trous.
Disposer de la nature comme on dispose du corps des femmes, pour un plaisir à sens inique, une satisfaction de l'immédiateté érigée en besoin pour justifier l'injustifiable. Accaparement des eaux, des terres, des corps…Tout est bon pour perpétuer cette domination, sa courte vie durant et son court vit durant. Qu'importent les génées-rations futures.
* Une tournée au Festival Les Résistantes 2023 ou aux Luttes paysannes à Bure à qui découvrira tous les ironèmes (ou jeux de mots) de ce texte, dans la limite des places disponibles !
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Quelques références :
1 : Alphallus : espèce capitalistique, plutôt mâle, mais qui se porte bien, merci. Qui n'est pas nouvelle, mais qui depuis quelques générations se porte malheureusement de mieux en mieux tandis que ses enfants se portent de plus en plus mal.
Photo de l'espèce dans le rapport 2021 d'IrResponsabilité sociale et développement durable de TELT en page 57, intitulée : Célébrations après la rupture de la paroi rocheuse à Saint-Martin-la-Porte. Ce serait zobscène de vous la montrer : on y voit une belle brochette de mâles en tenue de travaux, réjouis devant un spectacle de désolation de paroi de montagne effondrée.
2 : Lyon-Turin, un projet anti-écolo ? 4 questions pour éclairer le débat environnemental - Euronews - 24 juillet 2023 (impact CO2, conséquences sur les ressources en eau et les paysages et effets des extractions)
3 : Lyon-Turin : les travaux bravent l’interdiction de creuser sur 16 sites d’eau potable : Médiapart - 16 juin 2023
Les tunnels du Lyon-Turin, une catastrophe pour les sources d’eau - Reporterre - 15 juin 2023
4 : MSTelt : Maladies Sextractivement Transmissibles, ici par TELT (Tunnel Euralpin Lyon-Turin, promotueur du projet). Maladies qui sont maintenant bien répertoriées à force de tunneler la nature, que ce soit pour en extraire des ressources ou pour y enfouir les déchets que produisent ces ressources (vous me suivez ?).
5 : Compte tenu de l'ébullition terrestre actuelle et des références de température à date de conception du projet (qui a déjà 15 ans de retard), on ne vous fait pas un dessin...
6 : Les images en sont visibles sur le site de Telt ainsi que sur nombre d'autres sites de fabricants de tunneliers, la rédaction (votre serviteuse) a choisi de ne pas les publier pour vous épargner leur vision et s'épargner la sang sûr.