L'air de rien, l'auteure nous entraîne dans un voyage immobile, sur des chemins de traverse où joie et tristesse ne sont plus forcément opposés, où action et méditation se complètent. Les personnages nous ressemblent, de vrais copains auxquels on s'attache et qu'on voit pourtant mourir sans tristesse, peut-être parce qu'ils ont eu le temps de se réaliser et de passer le relais. On n'est certes pas préparé à prendre une telle claque, et pourtant ! Il y a indubitablement un "avant" et un "après" la lecture. Il n'y a rien à faire, il nous sera désormais impossible de considérer notre vie, notre entourage, nos projets de la même manière. Nous partageons des souvenirs de temps anciens, où nous puisons une aide bienvenue et nous voilà déjà dans l'Arche de Noette, attendant la fin du Déluge de Feu. Pas de survie possible sans entraide et sans la diversité d'amis à la présence bienveillante, au fil de péripéties inattendues. Nous pourrons alors poursuivre l'aventure humaine dans le Nouveau Monde, avec les Humains du Verseau. Ils ne sont peut-être pas seuls, on parle de nouvelles espèces comme l'Homo Atlantis. Et que vient faire ici-bas Lucien Fert, celui qui se plait à voyager dans le Temps ?
On peut le relire, guidé cette fois par le symbolisme des lettres hébraïques, ancêtres de notre alphabet, et s'apercevoir que derrière l'histoire, ou l'Histoire, se cachent d'autres éléments, plus subtils, attendant que nous ayons atteint le niveau de conscience adéquat pour les remarquer.
C'est finalement rassurant et terriblement optimiste. Et si les fantômes, c'était nous, vous, moi, nos amis, vos enfants ... Si seulement cela se passait ainsi ! On se prend à rêver d'un tel futur.