Il y a longtemps, dans mes présentations de book de peintures, je présentais la peinture comme mon seul moyen d’expression, de communication.
Un travail passionnant, mais la communication limitée au monde des images, des formes, des couleurs est totalement imprévisible de par la réception hasardeuse de ce travail par le spectateur. Je passe sur la difficulté de trouver des lieux d’expositions et le fait que je ne conduis pas, ce qui ne facilite pas le transport de mes toiles.
La peinture c’est magnifique, c’est aussi « la rame » mais c’était le seul moyen d’expression que je connaissais.
Je suis dyslexique
J’ai un mal fou à intégrer les règles quel qu’elles soient, il semble qu’un monde purement logique me soit inaccessible, la grammaire, souvent relue, s’envole comme une rosée dans un désert.
J’ai accumulé les zéros de moyenne en orthographe, j’ai progressé quand il n’y eu plus de dictée (je me suis rattrapée par des zeros en math)
Mes rédactions étaient un calvaire, le résultat un désastre.
J’aimais lire, j’adorais lire. Une étrange distorsion a commencé à se former entre mon écrit et mon oral.
J’ai fait pourtant quelques études, j’ai même persévéré, pour évoluer ou changer ou mon simple plaisir
A coup de résumés et de synthèses
Puis une invitation, comme une blague …il y a des lutins malins
J’ai commencé par écrire pour me moquer, me défouler
Puis j’ai écris pour exprimer le désarroi d’une existence alcoolique et bipolaire
J’ai écris pour rire et pour pleureur, beaucoup pour montrer, notamment ceux que l’on oublie
J’ai écrit pour exister, comme en peinture.
Ce besoin d’exister qui creuse ma poitrine d’angoisse depuis mon adolescence
Solitaire en ville, J’écris comme on jette une bouteille à la mer
Et par de là cette immense toile numérique, recevoir des mots amis
Mon voyage est une traversée en solitaire, qui n’est plus solitaire et je remercie les mots amis.
Je suis moins seule, j’ai rejoint un atelier d’écriture. Dommage qu’écolières ou collégiennes, je n’ai pas croisé ce type d’animation. Les ateliers rappellent que l’écriture est avant tout l’expression d’une sensibilité et que tel un jeune rameau, elle doit être aidée à trouver sa forme.
L’important, l’essentiel de mon message :
Tout le monde peu écrire, je suis partie de très loin, l’essentiel est dans la phrase de Saint- Exupéry :
« On ne voit bien qu’avec le cœur…. »
Détail : je peins toujours, bien sûr…