Sur le bord du berceau
Fées et sorcières ricanent
Tant dans ce monde
Dons et maléfices vivent en couple
Sur le bord du berceau
Fées et sorcières brodent
les carreaux de l’échiquier
avec des fils d’araignées.
Qui de la fée ou de la sorcière
Dit ?
La couleur sera violence
La violence sera douceur
L’ivresse un chemin de pierre
De lézards et d’épines
Qui de la fée ou de la sorcière
enfanta
Les monstres
Ceux mêmes
Qui à chaque absence
Nous laisse à notre solitude
Qui de la fée ou de la sorcière
Enfanta par jumelage
Leurs bourreaux
Lorsque les questions
Ou les songes étouffent
Marcher sur la plage en hivers
Celle que la mer abandonne aux nuages
Dans le sable
Un jour je trouvais un corps de mouette
Qui de la fée ou de la sorcière
Donna la plume à l’enfant
Dans un monde
Ecrasé de métaux lourds
Qui de la fée ou de la sorcière
Créa la révolte
Ces cris qui percent l’horizon
pour foudroyer d’autres mers
Voir l’estuaire aux milles bras
Et cette barre que tous les dieux commandent
Dans une chamaillerie d’infants
L’esquif
Qui avance
Sans nul ordre ni raison
Peu importe
Me répondit le marin
Devant son verre plein
Demain le bateau part
Reste la nuit, la lune pleine
Pour s’évanouir encore une fois.