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Billet de blog 1 septembre 2015

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petit conte immergé

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Petit conte immergé

Une  terre qui reflète le ciel au soir

L’eau l’a prise en possession

Et, La nuit n’ayant trouvé nul autre maitre

S’installa sur l’onde immobile

De part en part des oiseaux transpercent leurs royaumes

Des fleurs prennent racines

De la vase, elles conduisent  leurs pétales à la lune

La lune verse des larmes sur les corolles

Des serpents glissent aux milieux des eaux sombres

Il n’est de lieux ici bas

Qui n’emportent  leurs  malédictions

Sur les fleurs de lune

Se pose un papillon de nuit

Haleine du monde au repos

Il fait des pirouettes et des figures

Danseur

Ses ailes souples égrènent des poussières iridescentes

Autour des feux follets charmés

On distingue sous l’eau

Comme un Léviathan de murs

Un des ces monstres de légendes

Dont le nom même fait frissonner les pages des contes

L’eau épaisse et noir refuse la lumière en ce lieu

Les racines des herbes découragent  le regard

C’est par une seule ombre large et inquiétante

Que l’on devine le mystère

 Papillon gentil

Nul ne plongera

Je peux te chanter, cependant, le charme des eaux sourdes

Un cœur vivait là

Château de vitraux

Gouttes de cristaux et forets d’émeraudes

Calices d’agates, coupes d’or

Pluie d’argent

Les cœurs font les plus beaux architectes

Tant ils ont besoin d’une pluie de lumières

Tant ils ont besoin d’être phare en ce monde

Un cœur s’enivrait là

Comme les cœurs ont grand besoin de s’enivrer

Aspirer la vie

Inspirer la vie

Expirer la vie

Un sourd orgue battait les tempes

Plus furieux qu’un cheval de fer

Prendre aux sensibles

Rendre aux sensibles

Magie ultime :

 Un peu de sels d ‘argent au fond de l’œil

C’est le rêve qui se développe en pelote

Plus infidèle qu’une sirène

Plus vierge qu’une licorne

Un cœur enivré

Tricotait des mots d’amour

Pur laine, cachemire

Sur tout l’océan de la toile

Entre la danse abandonnée de transparentes méduses

La sage cavalcade des armés d’hippocampes

Le sang transparent des calamars

Les abysses

C’est fait pour les vies cachées

Te souviens-tu : il n’est de lieux sans malédiction

Dans la mer, les serpents se tordent autour du coup des sirènes

Dans la vie : il n’est de naissance sans malédiction

Souvent, on a vu le rêveur prisonnier de ses propres prisons

Souvent, on sait que les  mots ne savent attacher l’être aimé

Malgré le vaudou et le serpent sacrifié

Mais souvent

Obstinés

Le front butté contre l’impossible

Les rêveurs désirent passionnément l’amour

Inspirer

Recracher la vie

Contempler sa solitude

Comme une feuille de saule jeté à la rivière

Ça se déglingue

Inspirer le sang

Recracher le sang

Prophétie :

Dans l’eau de ses propres larmes

Il viendra  à se noyer

Mais grand cœur

Il fera grand feu

Avant de sombrer

Dans l’océan même qu’il coulera de ses larmes

Une  terre qui reflète le ciel au soir

L’eau à pris possession

La nuit l’a pris en possession

De part en part des oiseaux transpercent leurs royaumes

Dans l’eau des pleurs

Des fleurs prennent racines

De la vase,

Des saisons oubliées

 Elles conduisent leurs pétales à la lune

La lune verse des larmes sur les corolles

Et donne sa bénédiction

Aux cœurs oubliés.

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