La pièce à vivre
Le charme des mots
Jeux « origamiques »
Superbe enveloppe
D’une émotion
Qui craque sous l’œil carnivore du lecteur
Et fait : pan !
Comme un feu de Bengale
Ou plus simplement
Comme un pop corn
(Il faut se l’avouer, le résultat est incertain)
Donc le mot croque
Le mot crac
Dans la tête
Et au cœur
Du lecteur
Cerf volant
Planétarium
Caravelle
Alunissage
Tournesol
Poésie simple
Tout l’abécédaire de notre enfance
Le tournesol perd la tête à suivre la ronde d’un soleil d’été sous un ciel d’azur
Un peintre perd la tête à suivre la course du tournesol,
Un chapeau de paille pour le protéger des feux des ciels d’étés
Notre cerveau toujours transforme le sens en image
« La pièce à vivre »
Terme d’aujourd’hui
Offre des promoteurs
Chose ordinaire
D’un commun trop commun
Un habitat est fait pour être habité par des habitants
Mais le terme
« Pièces à vivre »
Raisonne comme un luna-park
Un jardin d’hivers
Une cours de récré sans maitresse
« La pièce a vivre » raisonne de toutes les possibilités humaines
Dans le jeu comme dans le repos
Dans la guerre ou la paix du couple
L’enfant déguisé en indien
Le chien dormant sur tapis
D’une radio sort des notes de piano
Des tulipes sur une table
A coté, j’écris ces quelques lignes
Le métronome lointain du musicien
Ordonne à l’air du temps son tempo
La queue du chien
La queue du chat
Suivent en cadence
L’écrivain est un pianiste du silence
Son tempo rythme la paresse insidieuse ciment de chaque pensée
Certain sont classiques
Moi je suis jazz
Anarchies
Des phrases courtes
Des phrases en promenade
Qui s’en vont par la fenêtre
Moi je suis jazz
J’ai le gout du bonheur
J’ai la liqueur de la douleur
Qui aussi demande le droit de se promener dans le monde
En passant par ma main
Je dois l’avouer
Par certaines heures
Les heures seraient croquemitaines
Mes angoisses d’enfant devenues grandes ne demandent qu’à me bequeter
Je suis une proie facile à l’ombre de mes souvenirs
Pourtant, dans un étage de bibliothèque, une souris rose à clef veille
Derrière le lapin Cassegrain avec son nœud papillon vert petit pois
Une grenouille à roulette
Un robot de fer blanc
Un dauphin pris dans son océan d’étoiles, sautant dans sa boulle à neige
Un Pinocchio
Un casse noisette
Une ballerine dans sa boite
Un nounours en savon de lavande
Une cigale en faïence
Des coquillages
Des bouteilles de sable
Des étoiles de mer
Des agates
Un oiseau en obsidienne
Des brins de mimosa séché
Une poupée japonaise
Un bouddha doré
Un dragon chinois de papier
Une rose des sables
Tout un petit peuple
Est réquisitionné
A chasser les secrètes douleurs
D’une âme mal remise de l’enfance
C’est bien à l’abri de leurs aura
Que je peux enfin dire :
Le nez crochu des sorcières
Sur l’enfant du berceau
Peut se ratatiner à coup de hochet
En cas d’échec
Tels ces cobras indiens
Les sorcières dansent, soumises, aux rythmes jazz des mots
Sous l’œil prévenant de mon armée de petits compagnons
Héros de contes et légendes
Ou simples petits djinns