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étaleuse de peinture, cogneuse de clavier, en cavale par nature mon site peinture : www.afont-tableaux.fr

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Billet de blog 2 novembre 2011

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans notre ville c’est compliqué

Je cherche mes mots

Je ne trouve que compliqué

Ce bus aux freins usagés

dont le son poussif me berce

Depuis

Je sais plus

Il y a toujours une station de bus quand je me réveille

A moins que je rêve

Ce bus dont le trajet barre les villes

Qui guident mes itinéraires

Ce bus de gosses

Attachés le matin

A sa barre centrale

Moules scolaires

Qui sautent devant la cour,

Ne retrouve le mouvement qu’a cet instant.

Bus professionnel au lâchage du RER

tous courent vers la direction Paris

Sauf le CAT qui est ici

Sauf l’errant

La dérive du rêveur

Le paysage sous la couche de buée

Accouche de larme à l’aurore

Le cœur sous le doigt

Je pense à toi

Sauf le perdu

Le perdu dans la vie comme dans la ville

le vrai

Sans pain

Sans attache

Qu’on laisse tranquille

Par peur

De contagion

Le bus du week end

Le samedi soir

La bière les tags

Dimanche

Le marché, les grands mêres.

Et moi

Et lui

ce matin

dans le bus

ce gamin qui buvait

Un oasis touillé vodka

Dans son sac

Frime à coté de sa copine

Petit dur

Aux petites épaules

Un mélange épouvantable que ceux qui ont tout essayé

Et même pas forcement

Vous dirons que c’est pas bon

Que la seule noblesse de l’alcool

(ou la seule illusion

Mais boire sans illusion

Ce n’est pas mon rayon)

Reste à trouver au fond du verre

Une particule où s’accrocher

Au moins une terre pierreuse

où faire son chemin l’après midi

(à moins d’un exceptionnel chagrin pas trop banal)

Une déglingue aménagée

C’est

comme

se moucher dans un hermès

et puis pleurer

en passant quand même

à la douceur des larmes salées dans un foulard

chouré à sa mère ou à sa grand mère

enfin a une autre pleureuse chérie

s’engouffrer

dans une mélancolie soyeuse

que l’on cultive pour le parfum même

mais je ne vais pas donner des cours de décadences

une coquetteries qu’on offre à soi même

pour cacher le désastre.

je ne vais pas donner une leçon

que je m’applique à ignorer moi-même

je ne vais pas faire de laïus

à l’enfant caïd

qui se sait pas

qu’il joue avec le jeune inconnu qu’il est lui-même.

c’est compliqué les mots qui n’existent pas

encore plus

si les pensées

elles sont là

mais le monde est monde

avec ses bonbons d’halloween

ses farces pour rire

sa mort en sucre

les tirettes qu’on sonne

les portes qu’on referment

sans même parfois

les ouvrir

Dans mon appartement

tout vie et vibre

(mon appartement est « vibriateur »)

les pas dans l’escalier

l’aspirateur

l’avion qui vole

le train

le ronron du chat

le bus qui freine

Chez nous ils vont toujours par deux

Des jumeaux

qu’avec le temps nous avons fini d’espérer de séparer

des lettres vont aux lettres

quelques parts

sans adresse

puisque la ville en banlieue

manque terriblement d’adresse

et surtout de réponse.

ces bus jumeaux

comme nos prunes bryardes

sont notre légende

nos idées en cas de panne de conversation

un lieu commun en ville.

peu importe

toutes ces lettres

pour rien

peu importe

ici comme ailleurs

nous sommes en roue libre

…certains plus que d’autres.

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