Cette main sur ta peau
Cette tache sur la toile
Et cette explosion dans la tête
Cet excès de lumière dans mes yeux
Ce soleil fou qui danse
Sur fond d’ultramarine
Ce silence si sonore entre mes tempes
Ce flouté dans le cœur
L’encre dans ma paume
Ces dés dessinés à l’encre
Le chant des sirènes
Dans le souffle du vent
Ces dés que mes mains lancent
Ce vermillon flottant sur la mer
Ma mer perdue et violente
ces ancres arrachées et qui mordent le pavé
De millions de bateaux caravanes
Dans mon âme
Ces draps blancs perdus
La menthe fraiche coupée
Le souffle des matins d’hivers
Le doigt sur la vitre, glisse et dessine des v et des v volants et volants encore
Criant et tournoyant
Comme des yeux dans l’azur
L’orange pelées
Le verre qui tourne
Le verre de trop, comme cette conscience de plomb
Ces nuits arides comme des puits
C’est la zone grise
Quand ma vue se trouble
Quand mes mots se taisent
Quand je meurs pour t’entendre
Quand je respire dans le vide
La tête contre un arbre
Pour ne pas tomber
Dans la ville parallèle
Je suis ailleurs
mes soleils perdus au fond de voiles de deuils
Entre des soleils dingues et par la même forcement
Forcement beaux
Grands, forts et invincibles
Je suis hors zone
un ailleurs sans adresse
Je suis hors zone
En pose longue
Sous la lune
L’écho des sonars
Le chant des loups
Trace des ondes de sang
Qui battent mes tempes
Telle la peau des tambours
Raisonnent
Raisonnent
Toujours et toujours
Comme la pluie au Danemark
comme la pluie sur l’ocean
comme les abysses
s’abiment
les zones grises
aux gouts de sel.