Je rêve d’ambulance
Au-delà
De l’aube
Nous
La fille
Embrassions naguère
La gelée nouvelle
Sur les derniers pétales des dahlias
Aux cœurs de lions
Cette première brume
Du premier octobre
Nos doigts reprennent le pouvoir
De dessiner nos rêves animés sur la fenêtre
Chacun mêlé de brumes, mêlé de buées
L’automne étouffe peu à peu nos couleurs
Et novembre vient dans son manteau d’ombres
Dessiner sur la vitre
Enerver maman
Dans le filet
D’eau et de mousses
Fougères panachées sur le lit d’or du sable
Traversant le jardin
Les poissons rouges
Doucement prenaient glaces
Aux premières neiges
Habillé du poncho tricoter par la vieille d’ici
Je m’ouvrais aux premiers souvenirs
La vieille
Le vioque
Papi
Mami
La maison
Le chat de papi
Mon chat Pipiou
Évoluaient
Dans un parfum de dragées
De photos éparpillées
Continents inconnus
Comme des iles polynésiennes
Secoué par de brusques tornades
Les cris
Les pleurs
Les imprécations
Quelques phrases crachaient des morceaux de viande
D’une fratrie carnivore
Parfois
De vieilles rues
Offrent les bouquetières
Des chances anciennes
Les antiquaires
Discrètes
Dans leurs replis
Des vieilles soies
Me soufflent
Le fil perdu
D’un chapitre oublié
Même si tout est condamné
Dans ce jeu de hasard
Gluant de caramel
Lots
Des kermesses de l’école
Je garderais toujours
Le besoin de chaque jour :
Du sucre
Des interludes
Des petits trains somnambules
Des télés immobiles
Des tapis un peu sals
Dans l’air doré
Dansant au souffle
Des siestes de papi
Un rêve de torpeur
Bleu comme l’opium
Une envie
D’aller mal
Comme d’autres vont à la mer
Ouessant
La mélancolie
Parfaite
Des petites filles oubliées