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Billet de blog 5 mars 2011

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Cette poussière sur l’âme

Ce gris dans le sourire
Ces cernes de résignation
Sous le regard
avec ces yeux des jeunes filles
soulignées de khôl vain
Chromeuses de promesse
Chromeuses d’espoir
De bonheur et d’amour
C est un peuple de plomb
Qui rentre
Figé de résignation
Aux visages cadrés, pressés,
Entre portes et fenêtre
Aux corps coincés avec d’autres corps
Étrangers et hostiles
C’est une foule abandonnée des reves
Que rails et bus transportent, indifférents
Le matin à la badgeuse d’entrée
Le soir à la pointeuse des sorties
Le rinçage des jours
Dans ces bureaux oubliés tels des iles perdus
Ces téléphones hurlants
Tels des oiseaux de mers
Cet épanouissement factifs du travailleur
Ces ressources humaines carnassières
Qui vous gèlent les os
Sang et viscères
Ces ressources humaines avides de votre dissection
Cet asservissement sans fard
Cette main qui tremble
de pilules à absorber
Pour tenir
Tenir ce jour jusqu’à l’autre jour
Voir le temps comme un siège à tenir
Cette larme retenue
Ce silence dans la blessure
Ce désert de cœur
Le silence des solitudes de l’employé abandonné
Le soleil inutile dans la fenêtre
Les jours qui passent
L’éphéméride tournée sans surprise
Ces nuits englobant tours et computers
Ces lumières jaunes d’aquarium humain
Le néon de l’heure supplémentaire
L’aspirateur de l’africain 
L’œil de l’africain sur l’homme à dossier
L’histoire de Sisyphe du travail sans relâche
Et puis le retour
L’incident technique 
le wagons des hommes et femmes perdus
La lassitude sous le regard
L’absence de regard
La gangue de poussière sur l’homme
La gangue de désespoir sur la femme
Réunies, compactés, indifférents, hostiles
Et toujours cette poussière
Qui étouffe les rêves
La perte de la joie
La levée de haine
L’oublie du sourire
Ce brouillage du teint 
L’abandon des pensées
La lobotomie des révoltes
Nos banlieues se figent de cendres telles de nouvelles Pompéi
Nos banlieues sont encore plus mortes encore
Quand à notre désespérance
Elle n’est de celle qui laisse de traces
Et le gris mange nos yeux
Comme la lèpre la vie
Et ces fenêtres glauques de pluie rousse
Transporte la mélancolie de l’ordinaire voyageur sans valises.
 

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