Dans le lit blanc
Sous le soleil blanc
Drap blanc de silence
Tant les draps se taisent
Quand tu reposes
Dans le lit blanc
Sous le soleil blanc
Ma rage impuissante
A t’aimer
Dans une colère blanche
J’ai tracé
De craie blanche
Sur ton corps
Une marelle escargot
La sur ton corps
Frontière de craie
Frontière de poudre
Frontière
Là sur la frontière là-bas meurent des gents
Sans mots
Dans le silence
Là
Là….
A l’ombre de ta porte
Je meure un peu
Des mots mourant de faim à force de silence
Tu me diras
Mourir
Autant mourir du cœur
Il n’y a pas de cancer du cœur
Mais s’il venait à m’interroger
Ton nom, je lui donnerai
L’amour
Comme la musique
Le soleil sur le drap
La marelle
Sont des jeux d’enfants
Les jeux d’enfants
N’ont rien de rigolos
Sans frousse au cul
La mort est un petit caillou
Que tu pousses du bout du pied
La folie
Pousse dans l’herbe entre les cailloux
Quand j’aurai retrouvé la pierre
Des nos anciennes marelles
Je serai une génie
Et déposséderais
Comme une enfant forte de son premier prix d’algèbre
Ma pierre à tes pieds
Dans le lit blanc
Sous le soleil blanc
Drap blanc de silence
Tant les draps se taisent
Quand tu reposes
J’ai tracé une marelle escargot
Sur ta peau
Je n’ai mis
Ni de 1 ni de 3
Ni de 5
De un sur ton sexe
De un sur tes lèvres
De un sur tes yeux
De un sur tes mains
Puis
Dans l’abandon
Je suis allée sur la plage
Par bonheur
La mer était fort mauvaise
Entre crabes morts
Et les couteaux
J’ai imaginé
Ton corps de craie
Sur la plage
La bas les vagues
Se battaient avec les nuages
La bas
Le vent brisait la dune
Les mouettes hurlaient
A la recherche de baleine mortes
Ou bien de naufragés
Enfin de viandes mordes
Des pas d’enfants brisèrent un peu la marelle
Puis vinrent des petites bulles d’écumes
Qui crevèrent là
Juste sur ton corps
Aout en novembre
J’ai donné le change
D’une normalité éreintante
A des Congés payés
Heureux congés payés
Les tongs
L’ambre solaire
Les cerveaux au fond des cachets
Robes d’étés
Pour l’été fasse gonfler mes robes
Passe entre les jambes comme un serpent fou
Le vent caresse la peau
Les algues collent la peau après la baignade
La maison du bord de mer
Etait belle
Là j’ai regardait l’encre des bateaux
Comme s’encre
L’encre des plumes
Qui encre
L’encre des âmes
J’ai avalée
Plus
De
Choses
Qui calment
Qu’un noyé
Avale
D’eau
Au gout de pourriture
Au fond de toutes nos
Rades
Ecluses
Canaux
La ville
Est une poubelle
Eventrée
Sous un soleil outragé
Mon corps
Est une poubelle
Gonflé
Comme un cadavre au soleil
Qui supplie l’éventration
La liberté
Des vers en pourritures
Il n’y a plus de cholera sur les villes
Juste
Une production folle
De rejets
Femmes, rats, bêtes, hommes, papiers plastiques, enfants
Pourrissent dans des arrières courts
Ton corps à transpercer mon œil
Comme l’aiguille d’une ronce
Borgne
Je saigne un peu
Pendant que d’autres meurent beaucoup
Dans un silence grossier
La ville est d’blancheur putride
Les mouches chassées
Ne savent plus cachées les charognes
De leurs ailes vertes
Je n’aime que toi
Et d’autres aussi
L’âme est commerçante
Je n’aime que toi
Et d’autres aussi
L’âme est commerçante
Le monde n’aime personne
Malgré la lumière désespérante de nos bougies
Quand vient la nuit
Malgré nos chants
La musique
Les poètes
Je n’aime que toi
J’ai n’aime que ton répondeur
J’en aimerai à lécher tes absences
Comme un chien lèche les chaussures de son maitre
La vie a une ténacité de bâtards
Les poètes sont périssables
Comme les fruits de mer
Les poètes sont des oursins
Là sur la frontière
Meurent des cœurs de-flétries
Défoncés comme nos fricassés
Sur nos nouveaux non- chants de batailles
Pourtant je continue à mettre des bougies
Pour appeler dieu
Et toi
Aussi
Un peu
Là je mets ces petites flammes apprivoisées
Pour mourir un peu
Avec eux
Et toi