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étaleuse de peinture, cogneuse de clavier, en cavale par nature mon site peinture : www.afont-tableaux.fr

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Billet de blog 6 août 2016

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dans le lit blanc

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Dans le lit blanc

Sous le soleil blanc

Drap blanc de silence

Tant les draps se taisent

Quand tu reposes

Dans le lit blanc

Sous le soleil blanc

Ma rage impuissante

A t’aimer

Dans une colère blanche

J’ai tracé

De craie blanche

Sur ton corps

Une marelle escargot

La sur ton corps

Frontière de craie

Frontière de poudre

Frontière

Là sur la frontière là-bas meurent des gents

Sans mots

Dans le silence

Là….

A l’ombre de ta porte

Je meure un peu

Des mots mourant de faim à force de silence

Tu me diras

Mourir

Autant mourir du cœur

Il n’y a pas de cancer du cœur

Mais s’il venait à m’interroger

Ton nom, je lui donnerai

L’amour

Comme la musique

Le soleil sur le drap

La marelle

Sont des jeux d’enfants

Les jeux d’enfants

N’ont rien de rigolos

Sans frousse au cul

La mort est un petit caillou

Que tu pousses du bout du pied

La folie

Pousse dans l’herbe entre les cailloux

Quand j’aurai retrouvé la pierre

Des nos anciennes marelles

Je serai une génie

Et déposséderais

Comme une enfant forte de son premier prix d’algèbre

Ma pierre à tes pieds

Dans le lit blanc

Sous le soleil blanc

Drap blanc de silence

Tant les draps se taisent

Quand tu reposes

J’ai tracé une marelle escargot

Sur ta peau

Je n’ai mis

Ni de 1 ni de 3

Ni de 5

De un sur ton sexe

De un sur tes lèvres

De un sur tes yeux

De un sur tes mains

Puis

Dans l’abandon

Je suis allée sur la plage

Par bonheur

La mer était fort mauvaise

Entre crabes morts

Et les couteaux

J’ai imaginé

Ton corps de craie

Sur la plage

La bas les vagues

Se battaient avec les nuages

La bas

Le vent brisait la dune

Les mouettes hurlaient

A la recherche de baleine mortes

Ou bien de naufragés

Enfin de viandes mordes

Des pas d’enfants brisèrent un peu la marelle

Puis vinrent des petites bulles d’écumes

Qui crevèrent là

Juste sur ton corps

Aout  en novembre

J’ai donné le change

D’une normalité éreintante

A des Congés payés

Heureux congés payés

Les tongs

L’ambre solaire

Les cerveaux au fond des cachets

Robes d’étés

Pour l’été fasse gonfler mes robes

Passe entre les jambes comme un serpent fou

Le vent caresse la peau

Les algues collent la peau après la baignade

La maison du bord de mer

Etait belle

Là j’ai regardait l’encre des bateaux

Comme s’encre

L’encre des plumes

Qui encre

L’encre des âmes

J’ai avalée

Plus

De

 Choses

Qui calment

Qu’un noyé

Avale

D’eau

Au gout de pourriture

Au fond de toutes nos

Rades

Ecluses

Canaux

La ville

Est une poubelle

Eventrée

Sous un soleil outragé

Mon corps

Est une poubelle

Gonflé

Comme un cadavre au soleil

Qui supplie l’éventration

La liberté

Des vers en pourritures

Il n’y a plus de cholera sur les villes

Juste

Une production folle

De rejets

Femmes, rats, bêtes, hommes, papiers plastiques, enfants

Pourrissent dans des arrières courts

Ton corps à transpercer mon œil

Comme l’aiguille d’une ronce

Borgne

Je saigne un peu

Pendant que d’autres meurent beaucoup

Dans un silence grossier

La ville est d’blancheur putride

Les mouches chassées

Ne savent plus cachées les charognes

De leurs ailes vertes

Je n’aime que toi

Et d’autres aussi

L’âme est commerçante

Je n’aime que toi

Et d’autres aussi

L’âme est commerçante

Le monde n’aime personne

Malgré la lumière désespérante de nos bougies

Quand vient la nuit

Malgré nos chants

La musique

Les poètes

Je n’aime que toi

J’ai n’aime que ton répondeur

J’en aimerai à lécher tes absences

Comme un chien lèche les chaussures de son maitre

La vie a une ténacité de bâtards

Les poètes sont périssables

Comme les fruits de mer

Les poètes sont des oursins

Là sur la frontière

Meurent des cœurs de-flétries

Défoncés comme nos fricassés

Sur nos nouveaux non- chants de batailles

Pourtant je continue à mettre des bougies

Pour appeler dieu

Et toi

Aussi

Un peu

Là je mets ces petites flammes apprivoisées

Pour mourir un peu

Avec eux

Et toi

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