Je dois l’avouer
En peinture, je prends des cours.
Enfin depuis 3 ans
J’attaque ma quatrième année.
J’avoue, je ne sais pas quel jour où la classe à déconnée ?
Ou si le congé sabbatique d’un an de mon professeur lui a insufflé de nombreux projets, une sorte de quête graalienne ou pareille.
Une mission…
Ainsi, jeudi dernier, reprise de l’atelier, j’arrivâtes une toile sous la main,
un livre de pop art et design japonais.
Un projet de Godzilla en ballade à Tokyo avec des écailles, des paillettes et tous les néons japonais en langues original.
Pour me trouver face à 4 coings.
J’insiste sur l’orthographe !
Forcement une salle d’atelier a au minimum quatre coins…
Mais dans notre salle d’atelier notre professeur avait posé sur un velours gris 4 coings, 3 noix,
un vase en étain, fond noir, lumière blanche.
Les livres de Chardin et de Ingres étaient sorties
Je sentie comme un froid chez Godzilla.
Personnellement, par certain moment je suis contente d’être un peu malade.
J’ai une option :
Je me roule la bave par terre, prise de tremblement nerveux en hurlant « pas Ingres !»
Depuis mon enfance c’est mon option, ma sortie de secours, l’asile mais pas Ingres !
Sauf que je sors de clinique, alors, j’essaye de tenir un certain laps de temps dehors, pour voir les amis « normaux » avant de revenir de l’autre coté.
Prendre des nouvelles de chaque de cotés des murs, traverser les murs est devenu un besoin personnel.
Une envie de passe muraille…
Alors Ingres…
De toute façon je triche.
Ingres travaillait à l’huile, mais je projetais un Godzilla en acrylique, donc ce sera des coings sauce acryliques.
La peinture classique ne manque pas de pièges à gros rat ou l’on peut perdre sa vie à dominer la technique.
Cette chronique je la dédis à tous ceux qui pensent que tout artiste est un feignant planqué.
L’utilisation d’acrylique m’a évité la bataille du medium, reste toujours le premier acte d’ouverture: le fond. Il y a une ouverture à tout opéra, le fond est notre ouverture.
Sauf que nous n’étions pas partie version Malevitch pour un carré noir.
Moi j’aime bien les carrés ripolins.
Je peins en sifflotant madame Butterfly attend son Godzilla.
Cependant notre fond a nous devait être un préliminaire,
Notre tauromachie personnelle,
L’ombre qui matte la lumière, olé !
Quelques heures plus tard…
Les fruits murissent
Moi aussi.
C’est con un coing !
Ça hésite entre la poire et la pomme.
Puis c’est innocent !
Nous, le premier jour, comme des piafs, chic des coings ! Les confitures à mémés !
Les tartines, le quatre heure, l’enfance…
Oui l’enfance…
Sauf que c’est rapidement la douleur du cancre devant sa table de multiplication qu’il sait déjà qu’il n’apprendra jamais, jamais tout entier ou bien jamais très longtemps.
Les heures de colle
Les mouches qui volent
Je suppose que nous devons à un automne froid d’éviter les abeilles et les guêpes.
toujours un machin à ne pas dessiner.
La forme d’un coing est pénible.
Déterminer précisément les zones d’ombres et de lumières épuisant.
Parce c’est ça la folie en peinture :
Plus on regarde, plus on voit,
Plus on voit, plus on détaille,
Du petit à l’infini.
Et à la fin pourquoi ne pas dessiner la structure de chaque atome composant notre coing ?
Deux leçons de coings et je pense aux atomes, à l’infini, à Einstein.
Au final, commence les tremblements nerveux de ma personne, que je ne connais que trop bien.
L’esprit qui lâche, la langue qui pend.
N’empêche, le Godzilla, je vous préviens, il me faudra un grand mur en clinique !
Je le vois genre salle Sixtine, avec Dieu qui le retient pas la queue et puis les nuages, Adam et tout le bastringue.
Pacque ce qu’une fois fini le coing,
J’attaque le model vivant.
Michel ange et Gonzilla !
Des nuits ça se mélange,
Comme mon orthographe,
Comme mes multiplications.
Jusqu'à ce que raptor bouffe toute la compote, et les modèles vivants, mes pilules, mes psy
fasse une grande place nette, pour voir, enfin, la baie de Tokyo…
PS : cette nouvelle ne remet en cause la peinture de Ingres que j’estime parfaitement
Mais la danse classique ça reste une histoire de douleur…de temps en temps…