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anne fontaine

étaleuse de peinture, cogneuse de clavier, en cavale par nature mon site peinture : www.afont-tableaux.fr

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Billet de blog 7 novembre 2010

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poésie peau de balle ! 1) la retraite

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1) Retraite !
Z’auront pas nos poireaux et nos charentaises !
Nous , on a des rêves pour quand on sera vioque
Notre décrépitude on veut la vivre pénard
C'est-à-dire :
Loin des tours des banlieues
Et de ses enfants perdus
A qui la vie ne fait pas de cadeaux
Alors ils n’en font pas
Pas de raisons
Les anges sont des blaireaux
Des pédales à robe blanche
Faut pas dec
Loin du grand STIF
Tous ces engins
Pour aller au travail
Rentrer du travail, bouffer, coucher
Rien le week end
Les joies du pauvre sont pauvres
Paris c’est pour le parisien
Faut pas dec
Pour l’amusement des banlieues
Y la galerie commerciale
Toutes pareilles
Pour des banlieues toutes pareilles
Alors on est habillés tous pareilles
Comme des cons au matin dans le stif
Juste un peu plus fauchés
Pour s’amuser il y a aussi les terrains vagues
Ceux des usines cassées
Peuvent pas dire, on n’a pas fait exprès
 les machines ont pris l’avion
Air Asie
Reste
Des herbes hautes
Des murs
Des hommes et des bombes aérosols
Pour mettre de la couleur
Et des mots
Lascaux modern
Peindre un ange
Et ça, l’on pas fait exprès
Loin des zac, des zi, des zones tout cours, des quartiers d’affaires
Le quartier d’affaires ou s’empile les hommes et les femmes de bureau
Avec leurs badges d’entrer
Leurs badges compteurs
Leurs badges cantinent
Ils cliquent, téléphonent, assenceuseurent, réunionent, briefings
Petit dejeuner d’entreprise, repas d’affaire,
Pot de départ
Ils émiettent leurs canapés la tête dans l’assiette
Ils comptent leurs mots
Ceux des autres
Ils comptent le temps, les collègues, les postes de travail
Loin des centres d’affaires 
Et ce silence de soumission,
De chien battu,
Affolé de tant de crises
Loin des dénonciations, des anxiolytiques, des antidépresseurs,
Des suicidés
 Une tombe pour les suicidés inconnus du travail !
Nous a des projets pour l’avenir
Notre avenir elle commencera à 60 ans
Elle sera banale et terriblement kicht
Comme une tapisserie de grand -mère
Il y aura une petite maison
Pas faute d’ambition
Mais faute de blé 
Tout près :
La mer
Va dire que c’est banal la mer !
Mais le ressac nettoie toujours le cœur
Et le chant des goélands réchauffent l’âme
On fera pousser des fleurs, des fruits, pas trop de légumes
Faut pas dec
Pas trop de poireaux
Le matin on trainera au marché
L’après midi on lira a la plage
Le soir on regardera le ciel
On s’escrimera a apprendre la carte du ciel
L’ours et le cygne
Tout le troupeau
A 60 ans nous aurons nos pantoufles et enfin une vie d’homme
Pas de grands aventuriers, nous ne sommes pas des héros
Mais enfin un peu de calme et de beauté
Faut pas dec…

                            

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