copie d'une lettre envoyée à la mairie de bry sur marne, sur sa semaine "actions handicaps" et les bipolaires

Bry sur marne,

Le 8 mars 2011,

A l’attention de Monsieur le Maire de Bry sur Marne

Aujourd’hui mon action handicap sera d’écrire ! Puisque cette semaine est dans votre ville la semaine « actions handicap »

En effet il me semble que le premier pas pour les handicapés serait de s’assurer du bon fonctionnement de l’organisme qui gère l’instruction des dossiers de reconnaissance d’handicap, soit de la maison départementale des personnes handicapées.

Temps d’instruction moyen de dossier : 1 an

2 ans en cas de complications

Autres chiffres concernant mon dossier :

J’ai consulté pour son instruction

-4 assistantes sociales (deux pour l’association de l’élan retrouvé, une pour le ccas du Perreux/Bry, une lors de mon séjour en maison de santé)

- 5 psychiatres (élan retrouvé, mon praticien, le médecin clinicien, le médecin de la MDPH)

Je souffre de troubles bipolaires de type II.

La particularité des troubles bipolaires est de devoir gérer une instabilité d’humeur et donc être présenté régulièrement sous les traits doubles de Janus.

Rire et pleurer

Sur mon dossier, j’hésite certainement entre les deux solutions.

Mon dossier est le n°0069692 à la MDPH, il fait suite au n°2801377

Ce premier a été enregistré 23 4 2008, décision le 08 01 2009

Le second enregistré le 30 03 2009, décision du 16 03 2010

Il est donc relancé actuellement avec l’assistance de l’établissement de santé qui me soigne.

En effet la MDPH juge mon taux d’incapacité inférieure à 80%, mais aussi, dans un même temps, rends une décision d’inaptitude temporaire au travail.

Cette décision d’inaptitude met fin au dossier, pas à mes problèmes, d’où la relance de la procédure.

cependant, Je ne désire pas noyer votre attention par une écriture complexe décrivant le parcours d’un dossier somme toute administratif, dont les dates évoquées peuvent laisser imaginer la simplicité des procédures de demande de reconnaissance de travailleur handicapés.

De plus étant précisément affaiblie, écrire est parfois un exercice de centaure. Exercice auquel je m’accroche, pour le principe.

Je vais juste énoncer les points les plus épineux de ma situation

-Actuellement je suis sans ressource personnelle.

Pour deux raisons simples :

Je suis mariée (ça c’est bien !) Les indemnités handicapées tiennent compte d’un plafond de ressource du couple. Nous dépassons ce plafond (chic, ouf, etc.) reste à s’interroger sur l’autonomie d’une personne sans sécurité personnelle avec la rapidité des services sociaux en cours ?

J’ai, du reste, profité des ressources de mon mari pour arrêter de travailler lorsque la situation me paraissait moralement, physiquement intenable. (je n’enverrais pas copies de précédents courriers explicitant la situation par souci de vie privée)

-Comment lier nos stades dépressifs avec le niveau de performance idéal demandé par un chef d’entreprise ? Comment, sans une reconnaissance officielle d’handicap ? Que fait on des bipolaires dont le handicap ne porte pas sur le degré d’intelligence ni sur un problème physique mais sur la stabilité d’humeur ?Que fait on alors que le diagnostic médical pour cette maladie est souvent long ?Donc en résumé, je vous expose le problème, Monsieur le maire de bry sur Marne, ville ou se déroule actuellement la semaine action handicap

Je déplore également un manque de formation de votre personnel du CCAS qui m’a envoyé faire valoir mes droits, feuille d’inaptitude en main, devant le pôle emploi.

Persuader que je ne suis pas seule a subir les conséquences de l’inadaptation d’un système, ni de sa lenteur ( une MDPH lente et ne disposant aucune signalétique précisant ses conditions d’accueils ,un comble pour une assistance d’handicap) je participe à votre manifestation en écrivant ce courrier.

Habituée à certains silences, cherchant à économiser mes forces, j’envoie copie de ce courrier à plusieurs boites à lettre

Je vous prie de recevoir, Monsieur le maire de Bry, l’expression de ma considération.

Anne fontaine

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aux bloggeurs, aux lecteurs médiapart

j'ai mis dans ce courrier ce qui me blesse, enfin juste une petite partie de ce qui me blesse

mais la cruauté du systeme de reconnaissance de handicap est tel, que je ne démorderais pas, tel un sac à puces, maladroit et obstinée.