Explication de texte :
Courbe de l’évolution de la maladie alcoolique et de sa stabilisation
Cette courbe en forme de v est rédigée afin de se positionner par rapport à sa consommation d’alcool, afin de constater une amélioration après abstinence.
Voici en italique certaine de ces questions, écrite en respectant l’exact libellé :
Dans la descente alcoolique, je dois m’interroger si :
-je bois avec des inferieurs ?
Le concepteur du questionnaire est-il indou ? j’ignorais que je fréquentais des intouchables pendant mes heures de griserie, oui, je l’avoue de temps en temps je dois me tromper de caste, voir boire avec un sdf….(non malheureusement)
-vagues aspirations spirituelles
Parfois
Parfois je rêve au saint qui parle aux oiseaux
Au saint de Pasolini
Comme lui
Dans les beaux jours
J’apprends le merle
J’apprends le moineau
Pour dire bonjour au merle
Pour dire bonjour moineau
Et dire que je les aime.
En guérissant :
-apparition de jugement raisonnable.
Je serais heureuse d’avoir enfin un jour un raisonnement raisonnable.
D’autant plus que je pars avec handicap, puisque bipolaire-borderline.
J’ai comme un flou sur la notion de raison ces dernières années
Suis-je dans le bien ?dans le mal ?
Eternel interrogation
-rencontre d’alcooliques stabilisés normaux et heureux.
Qu’est ce que l’homme normal ?
Qu’est ce le bonheur ?
Gagnerais-je à la loterie en consommant de la Badoit ?
Lire Alain absolument….
-disparition de rêve d’évasion
Non
Non j’ai toujours voulu être Mandraque le magicien
J’ai toujours rêvé de parler aux baleines
J’ai toujours rêvé de me promener en tapis volant sur la terre de feu
J’ai toujours rêvé…
-nouveau cercle d’amis fideles
Ainsi mes amis m’ont abandonnés devant la clinique
Ainsi je retrouverais de nouveaux amis, qui m’abandonneront a nouveau…
-examen courageux des faits
Même à jeun, je n’ai jamais été courageuse
Je préfère acheter une glace et ne pas me voir devant
-renaissance d’idéaux
Je ne parle plus au moineau
Je crois en…
Je ne sais pas
Je sais plus
-confiance des employeurs
Je suis catégorique, la confiance passe par l’exploitation, j’ai beaucoup donné, je passe mon tour.
Et puis
Je n’ais pas confiance dans les employeurs
Enfin
Oui
Enfin :
-début d’un mode de vie éclairé et intéressant avec ouverture de voies vers des horizon de plus en plus haut
J’ignorais que
Gauguin
Mondrian
Pollock
Duras
Truman capote
Musset
Apollinaire
Baudelaire
Arthaud
Satie
Cocteau
(Aidez moi, j’ai la mémoire qui flanche)
Etc.
Etaient des employés de service….
Cet exercice était le 7éme de mes dix réunions de thérapie de groupe.
Cela m’a demandé beaucoup d’effort
De parler de fantômes anciens
De ré-ouvrir de vieilles plaies
De faire face à de nouvelles douleurs, acide comme des vagues, encore et encore mordante sur la falaise
J’ai accepté
Pour comprendre
Très affreusement
Je souhaite guérir
Pour ne pas sombrer (et je ne sombrerais pas)
Pour mon mari
Mais
J’ai compris définitivement
Que l’on peut faire le métier de psychologue ou de psychiatres hors toutes études littéraires, artistiques.
Ainsi leur monde se meut coupé de se qui le rend vivable, leur monde se meut hors de tous artifices, loin des chansons et du théâtre
pour toujours les corbeaux du peintre hurleront
Pour toujours ils agoniseront dans un champ de blé
Cruellement solitaire
Baudelaire :

Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse,
Oreiller de chair fraîche où l'on ne peut aimer,
Mais où la vie afflue et s'agite sans cesse,
Comme l'air dans le ciel et la mer dans la mer ;
(Clélie passant le Tibre, de Pierre-Paul Rubens - XVIIe siècle - Paris, musée du Louvre)

Léonard de Vinci, miroir profond et sombre,
Où des anges charmants, avec un doux souris
Tout chargé de mystère, apparaissent à l'ombre
Des glaciers et des pins qui ferment leur pays ;
(Saint Jean-Baptiste, de Léonard de Vinci - fin du XVe ou début du XVIe siècle - Paris, musée du Louvre)

Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures,
Et d'un grand crucifix décoré seulement,
Où la prière en pleurs s'exhale des ordures,
Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement ;
(La Sainte Famille, ou Le ménage du menuisier, de Rembrandt van Rijn - 1640 - Paris, musée du Louvre)

Michel-Ange, lieu vague où l'on voit des Hercules
Se mêler à des Christs, et se lever tout droits
Des fantômes puissants qui dans les crépuscules
Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts ;
(L'esclave mourant, de Michel-Ange Buonarroti - XVIe siècle - Paris, musée du Louvre)

Colères de boxeur, impudences de faune,
Toi qui sus ramasser la beauté des goujats,
Grand cœur gonflé d'orgueil, homme débile et jaune,
Puget, mélancolique empereur des forçats ;
(Milon de Crotone, de Pierre Puget - 1683 - Paris, musée du Louvre)

Watteau, ce carnaval où bien des cœurs illustres,
Comme des papillons, errent en flamboyant,
Décors frais et légers éclairés par des lustres
Qui versent la folie à ce bal tournoyant ;
(L'Indifférent, de Jean-Antoine Watteau - XVIIIe siècle - Paris, musée du Louvre)

Goya, cauchemar plein de choses inconnues,
De fœtus qu'on fait cuire au milieu des sabbats,
De vieilles au miroir et d'enfants toutes nues,
Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas ;
(La marquise de la Solana, de Francisco de Goya - fin du XVIIIe siècle - Paris, musée du Louvre)

Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges,
Ombragé par un bois de sapins toujours vert,
Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges
Passent, comme un soupir étouffé de Weber ;
(Prise de Constantinople par les Croisés, d'Eugène Delacroix - 1852 - Paris, musée du Louvre)
Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,
Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum,
Sont un écho redit par mille labyrinthes;
C'est pour les cœurs mortels un divin opium !
C'est un cri répété par mille sentinelles,
Un ordre renvoyé par mille porte-voix ;
C'est un phare allumé sur mille citadelles,
Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois !
Car c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge
Et vient mourir au bord de votre éternité !
Charles Baudelaire (1821-1867) Les Fleurs du Mal (1857) Spleen et Idéal
Par Hébé, Mardi 27 Fevrier 2007 à 20:58 GMT+2 dans La petite bibliothèque (article, RSS)