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Billet de blog 8 juin 2011

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Explication de texte : Courbe de l’évolution de la maladie alcoolique et de sa stabilisation

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Explication de texte :

Courbe de l’évolution de la maladie alcoolique et de sa stabilisation

Cette courbe en forme de v est rédigée afin de se positionner par rapport à sa consommation d’alcool, afin de constater une amélioration après abstinence.

Voici en italique certaine de ces questions, écrite en respectant l’exact libellé :

Dans la descente alcoolique, je dois m’interroger si :

-je bois avec des inferieurs ?

Le concepteur du questionnaire est-il indou ? j’ignorais que je fréquentais des intouchables pendant mes heures de griserie, oui, je l’avoue de temps en temps je dois me tromper de caste, voir boire avec un sdf….(non malheureusement)

-vagues aspirations spirituelles

Parfois

Parfois je rêve au saint qui parle aux oiseaux

Au saint de Pasolini

Comme lui

Dans les beaux jours

J’apprends le merle

J’apprends le moineau

Pour dire bonjour au merle

Pour dire bonjour moineau

Et dire que je les aime.

En guérissant :

-apparition de jugement raisonnable.

Je serais heureuse d’avoir enfin un jour un raisonnement raisonnable.

D’autant plus que je pars avec handicap, puisque bipolaire-borderline.

J’ai comme un flou sur la notion de raison ces dernières années

Suis-je dans le bien ?dans le mal ?

Eternel interrogation

-rencontre d’alcooliques stabilisés normaux et heureux.

Qu’est ce que l’homme normal ?

Qu’est ce le bonheur ?

Gagnerais-je à la loterie en consommant de la Badoit ?

Lire Alain absolument….

-disparition de rêve d’évasion

Non

Non j’ai toujours voulu être Mandraque le magicien

J’ai toujours rêvé de parler aux baleines

J’ai toujours rêvé de me promener en tapis volant sur la terre de feu

J’ai toujours rêvé…

-nouveau cercle d’amis fideles

Ainsi mes amis m’ont abandonnés devant la clinique

Ainsi je retrouverais de nouveaux amis, qui m’abandonneront a nouveau…

-examen courageux des faits

Même à jeun, je n’ai jamais été courageuse

Je préfère acheter une glace et ne pas me voir devant

-renaissance d’idéaux

Je ne parle plus au moineau

Je crois en…

Je ne sais pas

Je sais plus

-confiance des employeurs

Je suis catégorique, la confiance passe par l’exploitation, j’ai beaucoup donné, je passe mon tour.

Et puis

Je n’ais pas confiance dans les employeurs

Enfin

Oui

Enfin :

-début d’un mode de vie éclairé et intéressant avec ouverture de voies vers des horizon de plus en plus haut

J’ignorais que

Gauguin

Mondrian

Pollock

Duras

Truman capote

Musset

Apollinaire

Baudelaire

Arthaud

Satie

Cocteau

(Aidez moi, j’ai la mémoire qui flanche)

Etc.

Etaient des employés de service….

Cet exercice était le 7éme de mes dix réunions de thérapie de groupe.

Cela m’a demandé beaucoup d’effort

De parler de fantômes anciens

De ré-ouvrir de vieilles plaies

De faire face à de nouvelles douleurs, acide comme des vagues, encore et encore mordante sur la falaise

J’ai accepté

Pour comprendre

Très affreusement

Je souhaite guérir

Pour ne pas sombrer (et je ne sombrerais pas)

Pour mon mari

Mais

J’ai compris définitivement

Que l’on peut faire le métier de psychologue ou de psychiatres hors toutes études littéraires, artistiques.

Ainsi leur monde se meut coupé de se qui le rend vivable, leur monde se meut hors de tous artifices, loin des chansons et du théâtre

pour toujours les corbeaux du peintre hurleront

Pour toujours ils agoniseront dans un champ de blé

Cruellement solitaire

Baudelaire :

Les Phares


Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse,
Oreiller de chair fraîche où l'on ne peut aimer,
Mais où la vie afflue et s'agite sans cesse,
Comme l'air dans le ciel et la mer dans la mer ;

(Clélie passant le Tibre, de Pierre-Paul Rubens - XVIIe siècle - Paris, musée du Louvre)


Léonard de Vinci, miroir profond et sombre,
Où des anges charmants, avec un doux souris
Tout chargé de mystère, apparaissent à l'ombre
Des glaciers et des pins qui ferment leur pays ;

(Saint Jean-Baptiste, de Léonard de Vinci - fin du XVe ou début du XVIe siècle - Paris, musée du Louvre)


Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures,
Et d'un grand crucifix décoré seulement,
Où la prière en pleurs s'exhale des ordures,
Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement ;

(La Sainte Famille, ou Le ménage du menuisier, de Rembrandt van Rijn - 1640 - Paris, musée du Louvre)


Michel-Ange, lieu vague où l'on voit des Hercules
Se mêler à des Christs, et se lever tout droits
Des fantômes puissants qui dans les crépuscules
Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts ;

(L'esclave mourant, de Michel-Ange Buonarroti - XVIe siècle - Paris, musée du Louvre)


Colères de boxeur, impudences de faune,
Toi qui sus ramasser la beauté des goujats,
Grand cœur gonflé d'orgueil, homme débile et jaune,
Puget, mélancolique empereur des forçats ;

(Milon de Crotone, de Pierre Puget - 1683 - Paris, musée du Louvre)


Watteau, ce carnaval où bien des cœurs illustres,
Comme des papillons, errent en flamboyant,
Décors frais et légers éclairés par des lustres
Qui versent la folie à ce bal tournoyant ;

(L'Indifférent, de Jean-Antoine Watteau - XVIIIe siècle - Paris, musée du Louvre)


Goya, cauchemar plein de choses inconnues,
De fœtus qu'on fait cuire au milieu des sabbats,
De vieilles au miroir et d'enfants toutes nues,
Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas ;

(La marquise de la Solana, de Francisco de Goya - fin du XVIIIe siècle - Paris, musée du Louvre)


Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges,
Ombragé par un bois de sapins toujours vert,
Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges
Passent, comme un soupir étouffé de Weber ;

(Prise de Constantinople par les Croisés, d'Eugène Delacroix - 1852 - Paris, musée du Louvre)


Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,
Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum,
Sont un écho redit par mille labyrinthes;
C'est pour les cœurs mortels un divin opium !
C'est un cri répété par mille sentinelles,
Un ordre renvoyé par mille porte-voix ;
C'est un phare allumé sur mille citadelles,
Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois !
Car c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge
Et vient mourir au bord de votre éternité !
Charles Baudelaire (1821-1867) Les Fleurs du Mal (1857) Spleen et Idéal

Par Hébé, Mardi 27 Fevrier 2007 à 20:58 GMT+2 dans La petite bibliothèque (article, RSS)

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